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Citations sur Une terre pas si sainte (23)

La mort a au moins l'avantage de nous rendre bien meilleurs que ce que nous sommes.
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Mohammed Habib, le représentant de l’Autorité palestinienne en République populaire de Chine, disparaissait progressivement dans son fauteuil. Pris d’un profond dégoût, il avait l’impression de sentir son corps frêle se glacer et se recroqueviller dans son costume en tissu de mauvaise qualité, et priait pour que sa torture s’achève au plus vite. Son inconfort n’était pas dû à la température de la pièce moderne et bien chauffée dans laquelle il se trouvait, mais bien au spectacle hallucinant auquel il assistait depuis près d’une heure maintenant.
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Mon établissement reçoit actuellement une quarantaine d’étrangers en attente de jugement ou déjà jugés, la plupart pour des trafics de drogue. Malgré la gravité des infractions qu’ils ont commises, l’État chinois fait de son mieux pour les accueillir. Ils peuvent faire du sport, apprendre notre langue, regarder la télévision et même accéder à internet. Nous avons également le respect des religions : chacun peut prier et lire la Bible, comme le Coran. » avait indiqué le directeur, d’une voix sèche et dépourvue de tout sentiment.
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Une sollicitude qui n’allait pas de soi et que le Palestinien dut reconnaître et remercier. Il avait continué, d’une voix lasse, en faisant remarquer que l’Autorité palestinienne, avec l’aide de la communauté internationale et de la Chine, faisait de son mieux pour entraîner la police et protéger une jeunesse en proie au découragement.
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À l’issue de ces échanges protocolaires, le diplomate s’était entretenu avec les prisonniers, une entrevue filmée par les caméras du service communication du ministère de la Justice. Les images passeraient aux informations nationales et seraient, via « YouTube », sur internet quelques minutes plus tard. Mohammed Habib avait déjà eu l’occasion de rencontrer les jeunes criminels au moment de leur jugement. Il s’agissait de quatre Nabulsis (habitants de la ville de Naplouse en Cisjordanie) dont le plus vieux avait vingt-cinq ans. Ils étaient supposés venir travailler en Chine dans le cadre d’une formation de longue durée portant sur l’assainissement de l’eau. Leur interpellation à l’aéroport de Shanghai, six mois plus tôt, et la découverte de près de deux kilos de méthamphétamine sur chacun d’eux avait provoqué la surprise et la consternation. L’enquête chinoise n’avait pas apporté de réponse aux interrogations que suscitait cette affaire. Les douaniers et la police s’étaient satisfaits de la saisie sèche qu’ils avaient effectuée, et le diplomate palestinien, trop heureux de ne pas avoir à connaître un secret qui aurait pu être difficile à porter, n’avait pas insisté. Il n’arrivait cependant pas à rester indifférent au sort de ses concitoyens et avait presque failli fondre en larmes en les embrassant.
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Les yeux de Mohammed Habib se perdirent dans le vague. Cette litanie était déplacée, mais il continua de faire bonne figure, n’en laissa rien paraître et se força à remercier avec la plus grande affabilité son homologue. Il est vrai que ce n’était ni son ambassade ni la famille des suppliciés qui risquait de se charger du rapatriement des corps. Nul n’en avait les moyens et les difficultés juridiques avec Israël auraient mis des semaines à être réglées.
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Le jour commençait à poindre et le soleil, en se faufilant au travers des stores, soulignait de traits lumineux la chambre de Dany Cohen. Quand son portable se mit à sonner et à vibrer sur la table de nuit, il était profondément endormi, couché en travers du lit, et mit du temps à réagir. Ce n’est que lorsque l’appareil tomba sur le marbre blanc, qu’il commença à bouger, et allongea un bras pour chercher à tâtons son Nokia. Le nom de Guy Touitou était affiché. Cela acheva de le réveiller. À cette heure-là, un jour de shabbat, c’était forcément important.
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À 36 ans, cela ne faisait que sept ans que ce Français, né à Nice dans une famille juive pied-noir de la Côte d’Azur, était en Israël. Ses parents avaient fait leur alya quand il avait vingt-cinq ans, alors qu’il débutait dans la police française. Il n’avait pas souhaité les suivre à l’époque et avait d’ailleurs assez mal pris leur décision. Au décès de son père, terrassé par une crise cardiaque à Tel-Aviv, il n’avait plus eu le choix et s’était rapproché de sa mère. Elle refusait obstinément de quitter la terre d’Israël où était enseveli son mari. Cela n’avait pas été facile, Dany avait dû laisser un boulot qui lui plaisait, se mettre en disponibilité et repartir à zéro.
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Français, d’origine pied-noir également, Guy était presque dix ans plus âgé que Dany. Il était arrivé en Israël avec ses parents alors qu’il était encore ado et avait terminé ses études dans le pays. À l’inverse de Dany, sportif et beau gosse, Guy était grassouillet, hâbleur, avec des allures à la Patrick Timsit. Ce n’était certes pas un play-boy, mais il avait tout le charme et la roublardise des Méditerranéens. D’humeur toujours égale et grande gueule, il dégageait une énergie positive et communicative qui ne pouvait laisser insensible. Inspecteur, il avait commencé dans la police comme agent et gravi les échelons laborieusement. Ses réflexions salaces et son humour lourdingue lui jouaient souvent des tours en reléguant – pour ceux qui ne le connaissaient pas – ses qualités professionnelles au second plan. C’était pourtant avant tout un redoutable limier, motivé et expérimenté, qui savait s’accrocher sur les affaires jusqu’à leur dénouement. Les deux flics faisaient équipe depuis plus de deux ans et ils s’appréciaient mutuellement. Pour les autres policiers du service d’investigation, ils étaient « les Français ».
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Conformément aux accords d’Oslo, les Territoires autonomes étaient séparés en trois zones de compétence. La A englobait les grandes villes et recouvrait 20 % du territoire de la Cisjordanie pour 55 % de la population. Elle était théoriquement entièrement sous contrôle palestinien, mais les Israéliens se réservaient le droit d’y intervenir en cas de problèmes majeurs. La B comprenait la plupart des autres villes, la responsabilité civile incombait aux Palestiniens et la sécurité à Israël. La C recouvrait 60 % du territoire et incluait la presque totalité du réseau routier et l’ensemble des colonies. Ces dernières étaient considérées comme illégales par les Palestiniens qui y voyaient la marque évidente du non-respect des accords internationaux et la volonté d’expansion sioniste d’Israël. Elles étaient un véritable casse-tête pour Tsahal qui est chargée de les protéger.
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