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Gustave Aucouturier (Traducteur)
EAN : 9782070419975
288 pages
Gallimard (27/02/2002)
3.87/5   26 notes
Résumé :
«Il y a quelques années vivait sur une de ses terres un seigneur russe de vieille famille, Cyrille Petrovitch Troïekourov. Sa richesse, sa haute naissance et ses relations lui donnaient un grand poids dans les provinces où se trouvaient ses biens. Les voisins étaient heureux de contenter ses moindres fantaisies ; son seul nom faisait trembler les fonctionnaires du chef-lieu.[...] Les occupations de tous les jours de Troïekourov consistaient en tournées à travers ses... >Voir plus
Que lire après Doubrovski (édition bilingue, français-russe)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quel talent de conteur ce Pouchkine ! C'en est presque vexant pour les autres tellement cela paraît facile et fluide sous sa plume.

Il nous sert cette fois-ci un bref roman (Certains diront une nouvelle bien que stricto sensu, l'on ne puisse le considérer comme tel puisque la narration présente deux développements distincts articulés entre eux par une simple charnière, mais nouvelle ou bref roman, on s'en fiche comme de l'an quarante !) qui nous plonge dans la vie de campagne russe à l'époque du servage (notons au passage que le malheureux Pouchkine, en raison de sa mort prématurée lors d'un duel, n'aura jamais connu autre chose en Russie que l'époque du servage).

Voici donc un gros rustre, en la personne de Kilila Pétrovitch Troiékourov, ancien gradé militaire, mangeur et buveur de robuste constitution, à la tête d'un des plus gros domaines de la région et d'une myriade d'âmes à son service, riche à n'en savoir que faire. Il est craint de partout comme le loup blanc des Carpates car il ne supporte pas d'être contredit et à le bras si long qu'il vaut mieux ne pas s'attirer ses foudres, sachant que les foudres en question sont faciles à susciter vu son caractère excessivement ombrageux.

Un seul de ses voisins, Doubrovski, ose lui dire son fait sans ambages, et à la surprise de tous, nulle sanction, nulles représailles et nulle mésentente ne viennent émailler leurs cordiales relations. Cette amitié, cette estime réciproque dure depuis des années lorsque, sur un stupide événement, Doubrovski, tout aussi susceptible que son redoutable acolyte, prend la mouche et se vexe, au point qu'une vexation en entraînant une autre, Troiékourov déclenche ses farouches hostilités envers son pourtant seul véritable ami.

Le pot de fer ayant la réputation d'être plus costaud que le pot de terre, Doubrovski ne tarde pas à voir son domaine passer aux mains de son adversaire sans espoir de revirement. le vieux Doubrovski s'en trouve tellement amoindri qu'il dépérit rapidement et que sa vieille pipe ne tardera pas à se briser.

Néanmoins, comme les trains à la gare, un Doubrovski peut en cacher un autre. le fiston, alerté depuis Pétersbourg, revient au triple galop pour secourir son vieux père. Un bruit court qu'il n'a pas froid aux yeux ce jeune Doubrovski.
Et s'il arrivait à faire trembler le terrible Troiékourov ? Et, par un curieux hasard, notre petit Doubrovski, aussi séduisant que Jean-Paul Belmondo, se métamorphosait en Louis Dominique Cartouche et bourreau non seulement des bourses des bourgeois mais également des coeurs ? Si un coeur de jeune fille digne de celui de Claudia Cardinale palpitait au fond de la maison de Troiékourov ?

J'arrête là mon teasing car il va finir par se transformer en spoiling…
Une très bonne narration à laquelle on peut reprocher toutefois une fin un peu vite expédiée, un peu bâclée, ce qui est dommage car elle n'est pas de la même trempe que le reste de la narration ; mais qui suis-je déjà pour parler ainsi ?

Bref, vous aurez compris que tout ceci, n'est bien sûr que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Il y a une telle densité romanesque et un tel souffle dans les récits de Pouchkine que l'on n'arrive jamais vraiment à déterminer si on est face à une nouvelle ou à un roman. La nouvelle est souvent centrée sur un phénomène précis, une anecdote piquante ou cynique, un fait en particulier et on attend généralement du roman davantage de rebondissements et de développements. Pouchkine brouille les cartes ; optons pour le roman court.

Doubrovsky père, gentilhomme pauvre mais digne, est victime d'une spoliation ; Dubrovsky fils, élevé à Petersbourg loin de la demeure familiale, se trouve par conséquent privé d'espérances et de situation. Revenu sur les terres paternelles, il entreprend de se venger de l'ennemi de sa famille et devient brigand malgré lui. Usurpant l'identité d'un précepteur français, il s'insinue dans les bonnes grâces de sa victime et... tombe amoureux de sa fille.

Avec "Doubrovsky" j'ai retrouvé avec délices les élans romantiques de "La fille du capitaine". Partant de là, difficile de lâcher ma lecture. Si bien que je n'aurais pas boudé quelques chapitres supplémentaires et c'est avec un peu de frustration que j'ai vu le dénouement - un rien précipité de surcroît - pointer le bout de son nez.

Le talent de conteur de Pouchkine ne se présente plus ; il aurait décidément fait un excellent scénariste ! Amour, danger, épreuves, vengeance, dette d'honneur... tout y est, il n'y a plus qu'à déguster.


Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge XIXème siècle 2017
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Court roman ou longue nouvelle, ce texte qui met en scène des propriétaires campagnards m'a plu.

En Russie comme partout vivent des personnages que rien n'amuse plus que de vivre en despote. Cyrille Pétrovitch Troiekouroff est de ceux-là. Pourtant son voisin André Gavrilovitch Doubrovski, ancien militaire comme lui échappe à son mépris et à ses plaisanteries.
Pourtant lors d'un dîner de chasse chez Cyrille Pétrovitch, André Gavrilovitch se fâche d'une saillie d'un domestique.
C'est la fin de l'amitié. Troiekouroff décide de s'approprier les biens de son voisin. Et pour cela convainc le juge de trouver le moyen de parvenir à ses fins. C'est bientôt fait ; Doubrovski en tombe malade et l'on prévient son fils.
Après la mort de son père, le fils se fait brigand. Mais curieusement il épargne les biens de son ennemi. Pourquoi ? C'est que pour être brigand, il n'en est pas moins homme et Cyrille Pétrovitch à une fille fort jolie.

Malheureusement pas de happy end dans ce roman enlevé.



Challenge XIXe siècle 2017
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On se rend tout à fait compte en lisant Pouchkine l'influence que celui-ci à eu sur Gogol, tant leur façon d'écrire est proche. Et cela n'est pas pour me déplaire !

En revanche, contrairement aux Âmes mortes, les péripéties de Doubrovski s'enchaînent de manière très rapide, ne nous laissant guère le temps de reprendre notre souffle. Hormis le passage de la sentence du tribunal que j'ai trouvé long et ennuyeux (mais cependant d'un intérêt historique certain, cette sentence étant apparemment authentique), le reste de l'histoire se déroule fluidement.

Cette dernière m'a bien plu, notamment grâce à sa consistance : on se sent vraiment concerné par les faits, et on comprend facilement les ressentis de chaque personnage, indépendamment de leurs caractères. On ne se sent pas seulement spectateur, mais on a envie d'influer sur les événements bien que l'impossibilité de la chose soit triviale.

On arrive aisément à se mettre à la place des protagonistes du roman, bien qu'un de ceux-ci soit particulièrement exécrable. le héros, Vladimir Doubrovski, à un caractère affirmé et semble posséder une personnalité complexe, mais n'est cependant pas assez développé de ce point de vue là à mon avis.
On a également droit à une histoire d'amour qui paraît convenue, mais qui se termine d'une manière originale, et qui d'autre part n'est pas d'une horrifiante mièvrerie.

Je regrette finalement que ce roman se lise si vite. J'aurais bien aimé que Pouchkine détaille plus amplement certains de ses personnages principaux, et tout simplement profiter longtemps de cette qualité d'écriture qui fait de moi un fervent (bien que néophyte) adepte des écrivains russes du XIXème.


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Cette nouvelle de Pouchkine est très plaisante à lire, il est difficile de s'en décrocher.
Enfin nouvelle, je ne sais pas. Nous avons très peu de personnages mais deux récits se poursuivants avec deux buts différents.
Nous avons donc un noble possédant plusieurs villages, fort riche et ayant toutes les autorités sous sa botte. de l'autre côté, un de ses anciens camarades, beaucoup moins riche, et le seul homme sur cette terre a osé aller à son encontre.
Ce qui devait se passer, se passe et le premier rassemble toutes les autorités compétentes pour défaire le plus pauvre.
Il s'ensuit déchéance, descente aux enfers, brigandage, mais aussi jeux d'amour et trahisons.
Bref je pense que Pouchkine, comme à son habitude, nous livre un très beau roman, quoique triste par moments.
Son style reste inaltérable et je ne regrette aucunement d'avoir commencé à lire des romans russes cette année. comment ai-je fait pour attendre si longtemps...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sa maison ne désemplissait pas de convives, qui ne demandaient pas mieux que de distraire son seigneurial désœuvrement et de partager ses distractions bruyantes, voire brutales. [...] En dépit de son extraordinaire vigueur physique, il souffrait régulièrement, une ou deux fois par semaine, d'indigestion due à sa goinfrerie.

дом его всегда был полон гостями, готовыми тешить его барскую праздность, разделяя шумные, а иногда и буйные его увеселения. [...] Несмотря на необыкновенную силу физических способностей, он раза два в неделю страдал от обжорства и каждый вечер бывал навеселе.
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Ayant repris ses esprits, le précepteur vit l'ours enchaîné, la bête se mit à renifler, flairant de loin son hôte, et soudain, se dressant sur les pattes de derrière, marcha sur lui... Le Français ne se troubla pas, ne courut pas et attendit l'assaut. L'ours s'approcha, Deforges sortit de sa poche un petit pistolet, l'enfonça dans l'oreille du fauve affamé et tira. L'ours s'abattit à terre. Tout le monde accourut, la porte fut ouverte, Cyrille Petrovitch entra, stupéfait du dénouement de sa plaisanterie.
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Il y a quelques années vivait, dans une de ses propriétés, un vieux propriétaire russe nommé Cyrille Pétrovitch Troiékourof. Sa richesse, la célébrité de sa famille et ses relations lui donnaient une grande influence dans la province où se trouvait sa propriété. Gâté par tous ceux qui l’entouraient, il était habitué à donner pleine liberté à toute la fougue de son caractère emporté et à toutes les fantaisies de son esprit assez borné.
Ses voisins s’efforçaient de satisfaire le moindre de ses désirs ; les employés de la province tremblaient à son nom. Cyrille Pétrovitch acceptait toutes les marques de servilité comme un tribut qui lui était dû.

[Incipit]
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Autre chose attira à cet instant son attention : un chat courait sur le toit du hangar en flammes, ne sachant où sauter ; le feu l'entourait de toutes parts. La pauvre bête appelait à l'aide dans un miaulement pitoyable. Les enfants se tordaient de rire devant sa détresse. "De quoi riez-vous, galopins ? leur dit le forgeron en colère. Vous ne craignez pas Dieu, une créature du bon Dieu périt et ça vous amuse, sots que vous êtes !"
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