Chef d'oeuvre de la littérature russe,
Eugène Onéguine est une gageure à traduire en français. Roman en vers, à moins de le lire en version originale, il est très difficile d'en apprécier toute la musicalité avec une traduction.
Chaque strophe est composée de trois quatrains : le premier en rimes croisées, le second en rimes plates et le troisième en rimes embrassées, deux vers en rimes plates viennent clôturer la strophe. A cette difficulté s'ajoute la présence de strophes fantômes, rappel de son exil, de ses opinions politiques proches des décembristes. Ayant trouvé la version en vers à la médiathèque, je me suis laissée tenter par cette musicalité. Tâche ardue mais plutôt réussie, avec un grand travail pour reconstituer l'oeuvre avec les brouillons de l'auteur, les publications diverses dont certaines ont été retranchées à la version "finale".
N'ayant pris que la liseuse pour les vacances, j'ai lu en deux fois ce roman ce qui a conduit à une perte de l'élan de cette histoire d'amour, et sans doute à un moindre attachement au héros. Je n'ai pas réussi à avoir de la peine pour ce dandy désoeuvré, blasé de la vie. Lors d'un séjour à la campagne, avec son ami Lenski, il rencontre Tatiana, une jeune fille romantique qui tombe amoureuse de lui au premier regard. Il la rejette un peu froidement et tente de séduire Olga, la soeur de Tatiana et amour de Lenski.
A cette époque les duels étaient légion, Lenski en amant romantique provoque Onéguine en duel. Leur forte amitié aurait pu mettre un terme à ce combat inutile mais il va jusqu'à son issue fatale, la mort de Lenski. Cette fois-ci Onéguine peut avoir une raison d'avoir le spleen... Les années passent, il retrouve Tatiana mariée et là sa passion s'éveille enfin...
Une histoire d'amour manqué mais pour laquelle j'ai eu du mal à compatir pour lui. Il rejette un amour pur, fragile mais dès qu'il devient inaccessible là il le lui faut à tout prix.