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Dimitri Sesemann (Traducteur)Georges Philippenko (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253039273
190 pages
Le Livre de Poche (01/03/1989)
3.91/5   331 notes
Résumé :
Un jeune homme tue sans le vouloir une vieille comtesse à qui il aurait souhaité arracher le secret qui permet de gagner au jeu. Sa conscience le harcèle : « Tu es l'assassin de la vieille ! », et la morte revient, car si la dame de pique est bien une carte, elle reste aussi une figure de femme...

Cette brève histoire d'une obsession fatale, Pouchkine l'écrit dans le village de Boldino, à l'automne de 1833. Trois ans plus tôt, c'était déjà à Boldino q... >Voir plus
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Je continue avec ma découverte des auteurs classiques russes, par des nouvelles de Pouchkine. Je dois dire que j'ai moins apprécié que les 3 auteurs précédents, peut-être ai-je mal choisi mon recueil, je ne sais pas.
Je me suis un brin ennuyée avec ces nouvelles très similaires entre elles, trop, même si elles sont bien écrites. En fait j'ai bien aimé trois d'entre elles (la dame de pique, et le coup de pistolet, et aussi le marchand de cercueils), mais ensuite, mon intérêt n'a fait que décliner...
Ce ne sont que des histoires d'amours plus ou moins réciproques, avec des ellipses plus ou moins rapides sur une bonne part de l'histoire, toutes construites pareillement, avec de l'ivrognerie à tous les étages, sans le moindre humour (ou alors il m'échappe). Bref, j'ai moins accroché, et je ne suis pas sûre de lire d'autres bouquins de lui... J'aurais peut-être mieux fait de ne lire "que" "la dame de pique", finalement, qui était plutôt sympa tant sur le fond que sur la forme, avec un Hermann bien cupide et dépeint à la perfection, et une Lizaveta bien dinde comme on les aime, mdr !

Il me manque une profondeur des personnages, de l'action (autre que l'enlèvement d'une gamine par un hussard, quoi). Pour moi, c'est un peu plat, des histoires sans grand intérêt.
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La Dame de Pique est une petite nouvelle fantastique dans laquelle Alexandre Pouchkine se moque du penchant de la belle société pétersbourgeoise pour le jeu et le paranormal.
La chute de cette histoire est très humoristique, et relève toute la monotonie descriptive de la nouvelle - quoi qu'il y a tout de même pas mal de dialogue pour ce genre.
C'est une petite nouvelle fantastique typique du 19ème siècle .. le charme de l'âme russe en plus ! (Pardon Maupassant !)
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Une bien belle découverte qui me réconcilie avec le genre littéraire des nouvelles, en plus de me faire découvrir (enfin!) l'immense auteur russe qu'est Pouchkine.
Je ne suis pas une adepte des nouvelles en général, je trouve que beaucoup s'y cassent les dents et n'arrivent pas à approfondir en peu de pages comme il le faudrait les sujets dont ils traitent...De plus, j'aime bien prendre le temps de découvrir un univers et de m'attacher à des personnages, j'ai toujours une impression de trop peu avec les nouvelles et je suis un peu frustrée en terminant mes lectures...Mais pas cette fois, et je suis très agréablement surprise par cette lecture et par chacune des nouvelles que l'auteur nous propose.
Déjà, j'ai énormément apprécié le style d'Alexandre Pouchkine et j'aime beaucoup quand l'auteur interpelle ses lecteurs, ce qu'il ne manque pas de faire ! Pour ma part, c'est comme si l'auteur cherchait vraiment à tisser un lien avec ses lecteurs et je trouve que ça apporte un peu de fraîcheur au roman. On ne s'ennuie pas du tout, et chaque nouvelle est intéressante à découvrir. Petit coup de coeur pour celle du Maître de poste et de sa fille que j'ai trouvé vraiment tragique, et également pour la dernière avec Lisa et Alexei, pour qui tout finit finalement bien. Il n'y a pas de fioritures, pas d'histoires larmoyantes ou de romances niaises, Pouchkine va droit au but mais sait très bien faire planer le doute jusqu'au bout. Vraiment, j'ai apprécié chacune des histoires et prit plaisir à découvrir leur chute, qui est parfois surprenante.
Une première impression qui me permet d'ores et déjà de dire que je vais très vite m'intéresser à Pouchkine de plus près, notamment à Eugene Oneguine qui me fait de l'oeil depuis plusieurs années maintenant !
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La Dame de pique nous fait le récit des manoeuvres d'un jeune homme pourtant sage et économe, qui se contentait d'assister aux parties de cartes de ses amis, sans jouer, et qui, de fil en aiguille, par la confidence d'un ami sur sa grand-mère, qui a reçu une combinaison gagnante à Paris, par le comte de Saint-Germain, puis par une rencontre, le moyen parfait pour approcher la vieille comtesse, perd la tête d'ambition et décide d'obtenir le nom des trois cartes porteuses de chance à coup sûr.
Mais tout ne va pas se dérouler selon ses plans, et le jeune homme paiera cher cette révélation...

La Dame de pique est un récit cruel, piquant, d'un point de vue social et psychologique, il contient un monde en 40 pages. le récit est resserré, en 6 brefs chapitres, mais nous attendons son déroulement, totalement pris dans l'intrigue et les personnages si vivants. La vieille comtesse, la jeune parente pauvre qui lui sert de dame de compagnie, Lisaveta Ivanovna, naïve et romantique, les scènes à la Cour de France dans le passé de la comtesse, ou les bals dans la bonne société russe d'aujourd'hui, la société des jeunes hommes oisifs qui passent le temps à jouer.

Le ton est souvent humoristique, avec une dimension critique, ironique, mais toujours empreinte de bienveillance. Pouchkine n'a pas d'illusion sur la nature humaine, et les motifs plus ou moins honnêtes et apparents qui mènent les gens, et peuvent les pousser à manipuler d'autres personnes.

J'ai de plus énormément apprécié l'ensemble de nouvelles qui suit : ces récits sont variés, mais Pouchkine sait à chaque fois mettre en place un décor, un microcosme où tout est si réel, que l'on est partie prenante de la vie professionnelle, mais surtout familiale et sociale des personnages. Ils ont des métiers typés : entrepreneur de pompes funèbres, maître de poste (relais de chevaux), hobereau de campagne, soldats...

Pouchkine y met en scène en peu de pages des relations, de voisinage par exemple : les deux hobereaux, l'un anglomane et l'autre rationaliste à la russe, qui finissent par se réconcilier pour marier leurs jeunes gens dans "La Demoiselle paysanne", ou encore la passion de l'honneur avec le thème du duel dans "Le Coup de pistolet", le mariage interdit dans "La Tempête de neige", la jeune fille de maison séduite et emmenée à la ville pour l'entretenir, son père sur ses traces pour la retrouver dans "Le Maître de poste"...

Les jeunes hommes sont impulsifs, un peu foufous mais tendres, ils mènent parfois une vie dissolue, ne crachent pas sur l'alcool, le jeu ; les jeunes filles sont pétries de rêves romanesques qu'elles lisent dans les romans, elles ont l'esprit vif et versatiles, et mènent leur vie amoureuse l'air de rien. Ces nouvelles sont pleines de sous-intrigues, on croirait parfois une comédie de Molière... J'ai de l'admiration pour Pouchkine, ça paraît incroyable de faire tenir toute cette vie, avec une psychologie si aboutie, si fine, dans si peu de pages.

C'est l'âme de la Russie éternelle, et je suppose que quand on est tombé(e) une fois dedans, on n'a de cesse d'y retourner, et on devient amoureux(se) même des décors enneigés, de la maison avec le poêle qui chauffe fort et le samovar, la chaleur et la vie du foyer qui nous font une seconde maison, toujours prête à nous accueillir, le temps d'un livre...
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Il y a des livres qui dorment dans les PAL et qui y sont bien.
Il y a des livres qu'on sort des PAL car on sent que c'est le bon moment de les lire.
Et puis il y a des livres qu'on sort des PAL parce qu'on participe aux challenges Babelio. C'est ce qui est arrivé pour Pouchkine et sa fameuse Dame de Pique, recueil de nouvelles qui était dans en ma possession depuis bientôt 20 ans, quand j'achetais encore mes livres en francs.

Et quel bonheur de découvrir cette plume. Je l'avais acheté à l'époque car je souhaitais me frotter à la littérature russe, ce qui m'effrayait quelque peu. Je me disais qu'avec des nouvelles, je ne prenais pas beaucoup de risques. Et dire qu'il aura fallu 20 ans pour me rendre compte à quel point ce recueil est beau.

Déjà, la langue employée; je ne sais pas si c'est ça que l'on appelle "l'âme russe" mais, pour ma part, j'ai été transportée, me croyant au coin d'un feu, la neige tombant à gros flocons à l'extérieur, un verre de vodka à la main - on va jusqu'au bout dans le fantasme. C'est clair, concis, précis. C'est beau, tout simplement.
Et j'ai trouvé aussi pas mal d'humour chez Pouchkine, alors pas un humour "ahahahaha" mais plus fin, plus nuancé.

Et que dire de l'intensité de ces six nouvelles, toutes très différentes mais qui m'ont chacune plu à leur façon, mêlant le fantastique au romanesque. La nouvelle-titre, La dame de Pique, m'a véritablement happée, je voulais absolument connaître la fin avant d'aller dormir. Quant à la dernière, terminée le lendemain pendant ma pause déjeuner, je n'ai pas su lever la tête avant de l'avoir terminée. Je déjeunais à l'extérieur et la gérante du petit restaurant où j'étais m'a dit "prenez votre temps mais par contre vous me direz ce que vous lisez en partant, cela a l'air passionnant".

Monsieur Pouchkine, vous avez gagné une admiratrice.


Challenge solidaire 2019
Challenge multi-défis 2019
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Lizaveta Ivanovna était une créature bien malheureuse. Amer est le pain des autres, dit le Dante, et durs à gravir les degrés d'une demeure étrangère, or qui, mieux que la pupille pauvre d'une vieillarde titrée, connaît l'amertume de la dépendance ? La comtesse n'était certes pas méchante mais, gâtée par le grand monde, elle était capricieuse, avaricieuse et enfermée dans un égoïsme froid, comme toutes les vieilles personnes qui ont passé l'âge d'aimer et à qui le présent est étranger.
(Dans "La dame de pique")
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Elle ne pouvait ignorer qu'elle lui plaisait beaucoup ; lui aussi, sans doute, intelligent et expérimenté comme il l'était, avait pu remarquer qu'elle le distinguait ; comment donc se faisait-il qu'elle ne l'avait pas encore vu à ses pieds ni entendu ses déclarations ? Qu'est-ce qui le retenait ? La timidité, inséparable de l'amour véritable ? L'orgueil ou la coquetterie d'un séducteur chevronné ? Il y avait là pour elle une énigme.
(Dans "La tempête de neige")
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L'arrivée d'un riche voisin est un événement important dans une existence campagnarde. Les hobereaux et leurs gens en parlaient deux mois à l'avance et deux ans après. Pour ma part, je le reconnais, la nouvelle de la venue d'une voisine riche et belle me fit grosse impression; je brûlais d'impatience de la voir, c'est pourquoi, le premier dimanche qui suivit son arrivée, je me rendis à *** pour présenter mes devoirs en voisin et humble serviteur de Leurs Grâces.
(Dans "le coup de pistolet").
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Ceux de mes lecteurs qui n'ont jamais vécu à la campagne ne peuvent imaginer le charme des jeunes filles de province ! Élevées au grand air à l'ombre des pommiers de leurs jardins, elles ne connaissent le monde et la vie que par les livres. La solitude, la liberté et la lecture développent promptement en elles des sentiments et des passions qu'ignorent nos beautés frivoles. Un son de clochette devient pour elles une aventure ; un voyage dans la ville voisine fait époque dans leur vie ; le passage d'un hôte laisse un souvenir durable et parfois éternel. Libre à chacun de trouver ridicules certaines de leurs bizarreries : les plaisanteries d'un observateur superficiel restent sans prise devant des qualités réelles dont la principale est sans doute la particularité de caractère, cette individualité sans laquelle, d'après Jean-Paul, il n'y a pas de véritable grandeur humaine. Il se peut que, dans les capitales, les femmes reçoivent une éducation meilleure ; mais l'habitude du monde a vite fait de niveler les caractères et de rendre les âmes aussi conventionnelles que les coiffures. Ceci soit dit, non en manière de jugement ou de critique, mais ainsi que l'écrit un ancien commentateur : Nota nostra manet.

LA DEMOISELLE-PAYSANNE
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Les toasts se succédèrent : on but à la santé particulière de chacun; on but à la santé de Moscou; puis de toute une douzaine de petites villes allemandes; on but à la santé de tous les corps de métiers en général, puis à celle de chaque corps en particulier; on but à la santé des maitres puis des contre-maitres . Adrien buvait ferme .Il devint si gai qu'à son tour il risqua un toast badin . Puis un gros boulanger leva son verre et proclama : " A la santé de ceux pour qui nous travaillons : unserer Kundleute" La proposition, comme toutes les autres fut acceptée joyeusement et à l'unanimité. Les convives commencèrent ensuite à se saluer les uns les autres . Le tailleur salua le cordonnier; le cordonnier salua le tailleur; le boulanger les salua tous les deux; tout le monde salua le boulanger et ainsi de suite. Après toutes ces salutations réciproques, Yourko, tourné vers son voisin, s'écria : "Allons ! petit père; bois à la santé de tes macchabées!" Tout le monde se mit à rire;.... ( Le marchand de cercueils)
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