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EAN : 9782906266896
Alidades (01/10/2009)
4/5   7 notes
Résumé :
nouvelle tirée des Récits de feu Ivan Petrovitch Belkine
édition bilingue. Traduction de Jacques Imbert.

C'était bien Samson Vyrine, mais comme il avait vieilli! Tandis qu'il enregistrait ma feuille de route, je regardais ses cheveux blancs, les rides profondes d'un visage qu'il n'avait pas rasé depuis longtemps, son dos voûté, et j'avais du mal à croire que trois ou quatre années avaient pu faire de cet homme vigoureux un vieillard chétif.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici une petite nouvelle sans prétention d'Alexandre Pouchkine, qui fait partie des Récits de feu Ivan Petrovitch Belkine. On y fait la connaissance d'un brave maître de poste, c'est-à-dire l'homme qui occupait jadis la fonction d'aubergiste et de palefrenier dans un relais de poste, lesquels étaient distants d'une trentaine de kilomètres le long des principaux axes de circulation à l'époque de la locomotion hippomobile.

Samson Vyrine accueille donc dans son établissement un voyageur qui n'est autre que le narrateur. La cinquantaine rayonnante, l'homme est veuf mais vit avec sa charmante fille de quatorze ans, Dounia. le narrateur est agréablement surpris par la bonne humeur qui règne ici et par le teint prometteur de la jeune fille.

Quelques années plus tard, alors qu'il est à nouveau de passage sur cette route, le narrateur se réjouit à l'idée de faire étape dans ce relais de poste et d'y rencontrer à nouveau la charmante fille du maître de poste. Toutefois, c'est un scénario différent qui l'attend : la bonhomme vit désormais seul et a pris un siècle sur les épaules. Dounia, quant à elle, n'est plus là depuis plusieurs années.

Qu'est-il arrivé entre temps ? C'est ce que je vous laisse le loisir de découvrir par vous-même dans cette édition bilingue qui ravira les russophones et qui, au pire, ne retirera rien aux non russophones. Personnellement, je considère cette nouvelle comme étant de bonne facture mais sans le supplément d'âme auquel Pouchkine nous a parfois habitué. Donc bien mais sans plus. Ceci dit, ce n'est là qu'un avis voyageur qui fait régulièrement des haltes dans les endroits les plus incongrus, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Le Maître de poste fait partie des Récits de Feu Ivan Petrovitch Belkine. Pouchkine les a écrits à l'automne 1830 alors qu'il est bloqué à Boldino par l'épidémie de choléra qui va ravager l'Europe entière.
C'est peut-être le récit le plus subtile du recueil. La construction est complexe et on peut interpréter le texte de différentes façons.

Il commence par l'exergue suivant :
Fonctionnaire de quatorzième classe :
Dans un relais de poste, dictateur.
Prince Viaziemski

Se poursuit par un prologue :

Le narrateur fictif est le conseiller titulaire A.G.N. Comme tous ces Messieurs, il a souvent pesté contre les maîtres de poste. (Ceux-ci sont responsables des relais. Ils vérifient les permis de voyager, s'occupent des attelages et tiennent auberge). Ils ont donc mauvaise réputation. Mais notre narrateur veut que nous nous mettions à leur place. Ce sont les derniers des fonctionnaires dans la hiérarchie, ils travaillent jour et nuit, par n'importe quel temps, ils sont souvent insultés voire menacés par des clients impatients et doivent céder aux caprices des hauts fonctionnaires. le narrateur les trouve paisibles, serviables et il a plaisir à converser avec eux. Il a des amis dans la corporation et le souvenir de l'un d'eux lui est particulièrement précieux.

Résumé du début du récit du conseiller titulaire A.G.N:
Au mois d'aout 1816, il doit s'arrêter à un relais. Vu son grade insignifiant, il s'attend à être mal servi. Au contraire ! le maître de poste appelle sa fille, Doumia. Apparaît une fillette de quatorze ans, une beauté. le père en est très fier. Pendant que celui-ci remplit sa feuille de route, le narrateur examine très attentivement les images qui ornent les murs de l'humble demeure : elles illustrent la parabole de l'enfant prodigue. Doumia réapparaît avec le samovar. La "petite coquette" est consciente de l'effet qu'elle produit sur lui, elle baisse les yeux mais cause avec lui. C'est à regret que le narrateur doit repartir. Avant de s'en aller, ils échangent beaucoup de baisers.
Plusieurs années s'écoulent. le narrateur revient au relais."Tout respire la ruine et l'abandon". Il retrouve Siméon Virine, vieilli, ridé, négligé, déprimé. Et Doumia n'est plus là. le narrateur lui fait boire du rhum et le maître de poste se met à parler...

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui nous oblige à des relectures. A la fin vous verrez mes amis, l'émotion passée, vous n'aurez aucune certitude et vous vous poserez beaucoup de questions. En effet le lecteur voit tout à travers les yeux du narrateur qui n'est pas objectif du tout. Il a un faible pour la jolie petite, il aime bien ce maître de poste, il est en pétard après les passe-droits des gars plus gradés que lui, il boit beaucoup trop de rhum lui aussi pendant le récit du vieux, il insiste sur les images de la parabole de l'enfant prodigue qui restent sur les murs de l'auberge. Bref le lecteur est manipulé par A.D.B lui-même manipulé par Feu Ivan Petrovitch Belkine alias le virtuose et facétieux Pouchkine qui a pour grand ami le Prince Viaziemski.

Lu sur la beq ( 30 pages environ).




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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Votre Noblesse ! reprit le vieillard, ce qui est fait est fait ; mais au moins, rendez-moi ma pauvre Dounia. Vous avez profité d'elle, ne la rendez pas encore plus malheureuse !
— Il est trop tard maintenant, dit le jeune homme dont le désarroi était extrême. Je suis coupable envers toi et je veux te demander pardon ; mais ne crois pas que je puisse abandonner Dounia ; elle sera heureuse, je t'en donne ma parole. Que ferais-tu d'elle ? Elle m'aime, elle a désappris son ancienne condition. Ni toi ni elle vous ne pourrez oublier ce qui s'est passé.
Là-dessus, il lui glissa quelque chose dans la manche, ouvrit la porte et le maître de poste se retrouva, hébété, dans la rue. Longtemps, il demeura immobile et remarqua enfin, au revers de sa manche, un rouleau de papiers ; il s'en saisit et déplia quelques billets fripés de cinq et de dix roubles. Les larmes lui revinrent aux yeux, des larmes de colère. Il froissa les billets, les jeta à terre, les écrasa à coups de talon et s'éloigna… Ayant fait quelques pas, il se ravisa, réfléchit, revint en arrière, mais les billets avaient disparu.

« Ваше высокоблагородие ! » продолжал старик, « что с возу упало, то пропало ; отдайте мне, по крайней мере, бедную мою Дуню. Ведь вы натешились ею ; не погубите ж ее по напрасну ».
— « Что сделано, того не воротишь », сказал молодой человек в крайнем замешательстве ; « виноват перед тобою, и рад просить у тебя прощения ; но не думай, чтоб я Дуню мог покинуть : она будет счастлива, даю тебе честное слово. Зачем тебе ее ? Она меня любит ; она отвыкла от прежнего своего состояния. Ни ты, ни она — вы не забудете того, что случилось ».
Потом, сунув ему что - то за рукав, он отворил дверь, и смотритель, сам не помня как, очутился на улице.
Долго стоял он неподвижно, наконец увидел за обшлагом своего рукава сверток бумаг ; он вынул их и развернул несколько пяти и десятирублевых смятых ассигнаций. Слезы опять навернулись на глазах его, слезы негодования ! Он сжал бумажки в комок, бросил их на земь, притоптал каблуком, и пошел… Отошед несколько шагов, он остановился, подумал… и воротился… но ассигнаций уже не было.
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C'était un dimanche ; Dounia s'apprêtait pour l'office. On avança le traîneau du hussard. Il prit congé du maître de poste, non sans avoir généreusement réglé les frais de vivre et de couvert ; il prit également congé de Dounia et proposa de l'emmener jusqu'à l'église qui se trouvait à l'autre bout du village. Dounia semblait perplexe… « De quoi as-tu peur ? lui dit son père. Sa Noblesse n'est pas un loup, il ne te mangera pas ; ça te fera une promenade jusqu'à l'église. » Dounia prit place dans le traîneau à côté du hussard, le domestique grimpa à l'arrière, le postillon siffla et les chevaux partirent au galop.
Le malheureux maître de poste n'en était pas encore revenu ; comment avait-il pu laisser sa Dounia partir en compagnie du hussard, par quel aveuglement ? Où avait-il la tête, alors ? Une demi-heure ne s'était pas écoulée qu'un mauvais pressentiment l'envahissait et que, saisi d'angoisse, il se rendait à l'office. En approchant de l'église, il vit que les fidèles se dispersaient déjà mais il ne trouva pas sa Dounia sur le parvis.
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