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Critique de chapochapi


Critique du Convive de pierre.
Dans cette réécriture du mythe, Pouchkine modifie la tradition du personnage séducteur afin de le présenter sous un nouveau visage. La pièce est très courte : un acte et quatre scènes et ne permet pas un développement approfondi des personnages. Néanmoins, les modifications sont profondes par rapport aux textes de Tirso de Molina et de Molière (je ne connais toujours pas l'opéra de Mozart, honte à moi).
Chez Tirso de Molina, le Commandeur était le père d'Anna et tentait de la défendre contre Don Juan, qui l'avait finalement tué vite fait bien fait ; chez Molière, le Commandeur est un énigmatique ennemi mort depuis six mois, sans lien avec Elvire ; chez Pouchkine, il est le mari d'Anna, tué en duel par le séducteur et dont la belle veuve fait oublier au séducteur toutes les autres femmes. Mais la rédemption est de trop courte durée car, à peine l'aveu de Don Juan à Anna effectué, le commandeur viendra venger cet ultime affront et empêcher sa veuve de tomber dans les bras de son assassin.
C'est là la principale transformation : le Ciel est exclu des réflexions, le mythe fait disparaître la vengeance divine (et la libre pensée chez Molière) et se concentre sur la séduction. Ici, Don Juan, éperdument amoureux d'Anna, est prêt à se repentir pour elle : le salut est possible grâce à la femme.

On pourrait douter de cette interprétation si la fin n'arrivait aussi vite après cette déclaration du jeune séducteur, ne laissant aucune possibilité à Don Juan de démentir, par une conduite de nouveau scandaleuse, ses propos. Par ailleurs, en pleine période romantique, une telle reconversion de Don Juan n'a rien de surprenant.
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