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Gustave Aucouturier (Autre)
EAN : 9782070107742
1424 pages
Gallimard (01/01/1973)
4.42/5   19 notes
Résumé :
Ce volume contient :

GRIBOÏEDOV
Le malheur d’avoir de l’esprit

POUCHKINE
Boris Godounov
Récits en prose
Le Nègre de Pierre le Grand
Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine
Doubrovski
Histoire de Pougatchov
La fille du capitaine
etc…

Ecrit autobiographiques
Proses diverses

LERMONTOV
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le malheur d'avoir de l'esprit - Alexandre Griboïédov (dans la Pléiade)

Après 3 ans d'absence à l'étranger, Tchatski revient à Moscou et se précipite chez son amie d'enfance, Sophie, dont il est toujours amoureux. Mais Sophie s'est éprise du secrétaire de son père, Moltchaline, un jeune sot ambitieux qui ne cherche qu'avancement et honneur, et s'intéresse davantage à Lise, la femme de chambre de Sophie...
Tchatski, esprit brillant mais si railleur qu'il en devient stérile, va rapidement déchanter, en découvrant que Sophie n'éprouve plus rien pour lui, et en se mettant à dos tout un chacun à force de les critiquer. Sophie, sans vraiment le vouloir, tiendra sa vengeance en le faisant passer pour fou...

Contemporain du grand Pouchkine, Alexandre Griboïédov est beaucoup moins connu que lui, sans doute parce qu'il est mort très jeune, en 1829 à l'âge de 35 ans, massacré lors d'une attaque antirusse de l'ambassade de Téhéran où il avait été exilé pour y exercer un mandat diplomatique, mais surtout parce qu'il ne nous a laissé qu'une seule oeuvre, une comédie maintes fois censurée en son temps en raison de l'esprit critique de la société et des idées proches de celles des décembristes que l'on y trouve.

Cette comédie classique raille la société moscovite sous bien des aspects : la gallomanie toujours présente chez les nobles russes qui consistait, depuis Pierre le Grand, à utiliser des mots français dans la conversation courante ou à s'inspirer de la mode occidentale, le cynisme et la lâcheté des officiers qui recherchent un avancement rapide tout en se ménageant, la servilité des nobles qui sont prêts à s'abaisser pour quelques honneurs, le conservatisme de la vieille noblesse, etc. Achevée en 1823, la comédie ne fut autorisée dans son intégralité par la censure que bien des années après la mort de Griboïédov : elle rencontra un tel succès que bien des vers de la pièce sont devenus des proverbes russes.

Écrite en vers libres afin de garder à la pièce un ton naturel et parlé, la comédie est ici traduite en vers blancs, privilégiant le rythme à la traduction littérale : il en résulte un ton vif, primesautier et d'une grande concision qui en font une lecture facile et très agréable.
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Alexandre Griboïedov
Le Malheur vient de l'esprit, 1824
Comédie

Quand on parcourt en diagonale ou dans le sens japonais la bio de Griboïedov Alexandre, on voit mort, jeune, en 1829, ainsi que sa femme.., alors c'est quoi ? c'est un suicide familial, comme chez Modigliani : ben non, c'est simple, enfin simple, c'est simple dans une ambiance compliquée .. et c'est bien loin d'être en rapport avec les farces auxquelles nous invite le cher Alexandre. Il y eut une guerre russo-persanne en ces années là . Oui nous sommes sous Nicolas 1er, qui a succédé à Alexandre 1er, tout grand seigneur des arts, évidemment patriote - autres temps, autres moeurs - était tôt ou tard en guerre à l'époque. C'est Zakhar Prilepine, la coqueluche actuelle des russes , le baroudeur écrivain, qui dans son livre Officiers et poètes russes, nous parle excellemment de ça.

Le théâtre français commençait à lasser en Russie quand apparut Boris Godounof. du côté de la comédie, la pièce immanquable qui mit tout le monde d'accord fut : le Malheur vient de l'esprit de Griboïedof, juste un peu connu pour des légèretés déclamées en vers, une pépite pour le moins inattendue qui n'eut rien à envier à ce qui va suivre comme le Revizor de Gogol.

Pouchkine repéra ce coup de génie et prédit que les nombreux vers proverbiaux que contenait la pièce passeraient à la postérité.

Griboïedov était un vieux croyant de la littérature, il s'en tenait au classicisme français, et en observait strictement les règles. Les scènes du monde moscovite représentées firent mouche, mais la femme de chambre Lise ressemble plus à une soubrette à la française qu'à une servante russe.



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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
TCHATSKI
A peine jour, sur pied... et moi-même à vos pieds.
Embrassez-moi. Vous ne m'attendiez pas ? Parlez.
Alors contente ? Regardez-moi bien.
Surprise ? Rien de plus ? Le bel accueil !
Comme après moins d'une semaine !
Tout comme si hier ensemble
Nous nous étions ennuyés à périr.
Quoi ? Pas un brin d'amour ! Ah, vous êtes trop bonne.
Et cependant j'ai parcouru, que sais-je,
Sept cents verstes et plus en quarante-cinq heures,
Sans souffler, sans ciller un instant. Vent, tempête...
Je me suis fourvoyé, j'ai fait chute sur chute.
De mes exploits je suis payé !

SOPHIE
Mais, Tchatski, je suis très contente...

TCHATSKI
Vraiment ? A la bonne heure !
Mais pour vous parler franc qui montre ainsi sa joie ?
Il me semble qu'en fin de compte,
En gelant mes gens et mes bêtes,
Je n'ai fait plaisir qu'à moi-même.

Acte I - scène VII - Le malheur d'avoir de l'esprit (Griboïedov)
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SOPHIE
Apprenez donc vos quatre vérités
Si quelqu'un montre un rien d'étrangeté
Vous vous en donnez à cœur joie,
Aussitôt vos pointes sont apprêtées,
Mais vous...

TCHATSKI
Bien sûr, je suis risible ?

SOPHIE
Eh oui ! Vos yeux
Font peur, votre verbe est tranchant.
Mais vous êtes un gouffre de manies,
Et craindre pour soi-même est tout à fait utile.

Acte III - scène I - Le malheur d'avoir de l'esprit ( Griboïedov)
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L’idée de l’âge d’or est innée à tous les peuples et prouve seulement que les hommes ne sont jamais satisfaits du présent, et qu’ayant par expérience peu d’espoir en l’avenir ils ornent le passé à jamais révolu de toutes les fleurs de leur imagination.
Alexandre Pouchkine, Histoire du bourg de Gorioukhino, p. 334
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De Lermontov, Un héros de notre temps: "Je fus involontairement frappé par la faculté qu'ont les Russes de s'adapter aux coutumes des peuples parmi lesquels ils vivent. Je ne sais si cette attitude est digne de louanges, mails elle prouve l'extraordinaire souplesse de notre esprit et la présence en nous de cette sagesse qui excuse le mal là où il apparaît nécessaire ou impossible à anéantir".
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De Lermontov, Un héros de notre temps: "La route n'est pas longue qui mène du malheur au bonheur".
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