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EAN : 9782203085718
197 pages
Casterman (20/08/2014)
3.77/5   40 notes
Résumé :
Paris, 1499. Alors que le royaume de France célèbre l'accession au trône d'un nouveau souverain, Louis XII, la jeune Pernelle, modeste porteuse d'eau, rêve de s'élever au-dessus de sa condition.

Fascinée par la lecture et l'écriture, ces savoirs alors en plein essor avec le développement de l'imprimerie et la diffusion des livres, elle se met en tête d'apprendre à lire et écrire, confortée dans ce projet par sa rencontre avec Enzo, un jeune étudiant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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En 1499, les enfants du peuple ne vont pas à l'école, ils commencent à travailler très tôt pour une bouchée de pain - c'est le cas de le dire, il s'agit de manger à sa faim, guère plus. A treize ans, Pernelle est porteuse d'eau : elle remplit à la fontaine de lourds baquets, les porte sur ses épaules et vend de l'eau aux passants. Un jeune étudiant italien propose obligeamment de lui apprendre à lire, Pernelle y met beaucoup d'application et espère échapper ainsi à sa vie de misère. Elle découvre la langue avec fascination : la lecture, l'écriture, mais aussi l'art de la rhétorique en suivant les plaidoiries d'un avocat.

Ce roman est à la fois instructif, captivant et facile à lire – peu d'ouvrages jeunesse réunissent ces trois qualités.
On apprend beaucoup et avec plaisir sur la vie dans les villes au XVe siècle, sur les petits métiers, les débuts de l'imprimerie, la médecine de l'époque, les accusations de sorcellerie… On croise quelques grands personnages (Vinci, Erasme…), et l'auteur parsème le récit d'anecdotes amusantes (procès d'animaux) et d'explications sur l'origine de mots et d'expressions utilisés aujourd'hui.

Avec un regard d'adulte, on peut trouver quelques invraisemblances : la façon raffinée dont s'exprime Pernelle, les précautions prises avant d'exécuter une sorcière présumée, la bienveillance et le dévouement gratuits des lettrés que côtoie la jeune fille. Malgré ces réserves, je me suis régalée avec ce roman. Je le conseillerais dès douze ans, notamment parce qu'il donne envie de s'intéresser à L Histoire (davantage que la plupart des cours dispensés au collège).
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Les yeux vairon !
Pour l'époque, 1499, c'était une curiosité.
Une petite coquetterie inexplicable de la nature sur un jeune homme qui peut coûter chère pour sa mère, pour peu que cela fasse parti déjà d'une longue liste de faits curieux.
Pernelle a à peine le coeur et le temps de fêter le bel événement qui met le pays en liesse, la naissance de la petite Claude de France, fille du couple royale.
Abandonnant son métier de porteuse d'eau, s'échinant sérieusement chez la bonne Hermance, la dentellière d'ivoire, pour payer ses nouveaux frais, l'adolescente n'abandonne pas. L'argent paiera les repas et autres coûts découlant récemment de l'emprisonnement injuste de sa mère. Femme de bien et guérisseuse, Richarde fut accusée de sorcellerie par sa voisine, perturbée par des bruits nocturnes incessants et la preuve que cette dernière fit accoucher un coq d'un oeuf.
C'est un griffon qui s'y cache, crie t-on. Après les nombreux procès du Châtelet, tribunal et prison, après l'affaire de « dame truie » ayant grignoté le bras d'un nourrisson et qui finira en jambon, après l'affaire des prévenus « rats » qui courent toujours et sont difficiles à faire comparaître pour leur dégâts sur les récoltes d'un plaignant, la justice suit son cours et cela donne le temps à la vaillante Pernelle pour rejoindre à Venise son frère Séraphin. Il faut éclaircir auprès de spécialistes ce caprice « vairon », lui trouver une origine naturelle et disculper delà la pauvre Richarde.
L'éclosion de l'oeuf de coq marque le compte à rebours.
N'abandonnant pas pour autant ses rêves de lire, écrire et d'améliorer sa condition, Pernelle fait tout ce qui lui ait possible de faire en peu de temps disponible, sans perdre espoir.
Heureusement, elle pourra compter sur l'amitié et la bienveillance de son ami Ruteboeuf, du beau juriste florentin Enzo et du grand Érasme de Rotterdam.

: « La porteuse de mots » est un beau et bon roman, vraiment. L'auteure Anne Pouget, férue d'histoire et de bonnes histoires, nous replonge dans les débuts De La Renaissance, entre Paris et L'Italie. Au travers du destin de l'adolescente Pernelle, nous pouvons constater de l'évolution des moeurs sociétales, on parle Arts, Science et Humanisme. de Paris à Venise et Florence, nous suivons le parcours initiatique de Pernelle qui s'extirpe d'une société un peu brute, encore pleine de superstition et de méconnaissance, instruments de polémiques ridicules et de calomnies assez ordinaires dans le lieu même de la Justice dans la fiction. le Châtelet est un drôle de théâtre donnant envie de rire et de pleurer des larmes amères. L'ironie se pose, avec ses contradictions, Enzo venant faire ses études de juriste dans ce Paris de grande réputation et la présence de l'illustre Érasme de Rotterdam marquant dans l'histoire probablement un tournant proche et décisif pour le mode de pensée de l'époque sur Paris.
Pernelle est un personnage, ordinaire, fraîche et pugnace malgré son âge. A tous ces événements qui s'abattent sur sa famille en même temps, sortant à peine du deuil du père et qui ne lui laisseraient que ses beaux yeux pour pleurer, la jeune fille ne manque jamais d'espoir, de courage et de persévérance pour allez vers les beaux jours et la vie qu'elle s'est fixée.
L'amour, doucement évoquée, est aussi au rendez-vous. A divers niveaux subtiles, Ruteboeuf l'ami ne se déclare pas mais la vérité est évidente, Enzo le Florentin est un beau fantasme de romance et Fortunato le Vénitien un impertinent et joli voyou.
Nous découvrons une invitation au voyage également, à la découverte des belles choses de l'Art. En fond, plaisir d'entrer dans la découverte des métiers de l'époque, des plus modestes et utiles au plus créatifs, de la porteuse d'eau à la dentellière d'ivoire, ce qui donne de la crédibilité aux aspirations de Pernelle, les femmes peuvent s'émanciper d'une certaine façon. Plaisir aussi de courir les ponts de la Seine, de saluer Notre Dame la Grande, d'entendre les cloches, de flâner à Venise...
Bref, ce titre est un coup de coeur à plusieurs titres. D'un plaisir et d'une richesse simples et accessibles A découvrir absolument !
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Pernelle, 13 ans, est porteuse d'eau dans le Paris de 1499. Son frère, Séraphin, est déchireur de nefs (comprenez qu'il travaille dans une sorte de casse à bateaux dont on récupère les pièces). Pernelle est illettrée, comme tous les enfants du peuple à cette époque. Elle rencontre Enzo, un jeune étudiant italien qui accepte de lui apprendre à lire. Mais si la motivation de Pernelle est sans faille, la vie ne lui fait cependant pas de cadeau : son père meurt des suites de maladie, sa mère est accusée de sorcellerie : une voisine dit qu'elle possède un oeuf de coq et comme chacun le sait (n'est-ce pas ?), ce genre d'oeuf donne naissance à un basilic ! de plus, la pauvre femme a un fils aux yeux vairons, preuve aussi de son origine démoniaque.
Tant bien que mal, Pernelle, tout en cherchant à tirer sa mère de ce mauvais pas grâce à l'aide de Maître Chassanée, apprend à lire. Enzo lui fait rencontrer Erasme, elle devient la protégée du plus illustre éditeur de Paris, Antoine Vérard, qui la charge d'aller à Venise vendre ses livres. C'est le début d'une folle aventure, dans l'atelier de l'érudit imprimeur Aldo Manuzio.

Je dois dire que l'histoire du livre (et par conséquent de l'imprimerie), c'est un de mes dadas. Alors quand on m'a proposé ce roman jeunesse et que j'y ai vu une allusion à l'essor de l'imprimerie, j'ai sauté sur l'occasion !

Anne Pouget plonge le lecteur à l'époque charnière entre la fin du Moyen Age et celui De La Renaissance, celui de la naissance de l'humanisme qui met l'homme au centre du monde et des pensées. L'invention de l'imprimerie par Gutenberg au milieu du XVe siècle contribue à la diffusion du savoir à travers toute l'Europe alors qu'auparavant, les livres étaient recopiés manuellement par des scribes, ce qui prenaient beaucoup de temps. Avec l'invention révolutionnaire de l'imprimerie, les livres et donc les idées, se diffusent rapidement.

En ouvrant ce roman, au regard du titre, je m'attendais à être plongée assez rapidement dans l'univers des imprimeurs, qui à l'époque étaient des érudits. Mais il m'a fallu atteindre la troisième partie du livre (soit lire 135 pages sur 197) pour enfin y arriver. Auparavant, Anne Pouget nous brosse un tableau haut en couleurs du Paris de la fin du Moyen Age, avec ses superstitions qui donnent lieu à des moments cocasses. On apprend qu'à l'époque, on juge les animaux comme les humains et qu'un oeuf, soi-disant de coq, même non éclos, est capable de terroriser une cour de justice toute entière ! L'écrivain évoque également la vie très difficile du peuple de Paris, la maladie qui emporte facilement les gens, le travail des enfants, les constructions pas forcément très solides donnant lieu à des drames. Ce Paris-là contraste avec le faste de Venise la Sérénissime, pôle international de l'élégance et du savoir et donc de l'imprimerie.
C'est avec bonheur que nous rencontrons le fameux érudit italien Aldo Manuzio, considéré comme un génie au même titre que Gutenberg : il souhaitait rendre le savoir accessible au plus grand nombre et avait, à ce titre, le cerveau en perpétuelle ébullition. Il a inventé le caractère italique qui permit de rendre les textes plus lisibles et de gagner de la place sur la page : le caractère gothique, lourd et difficilement déchiffrable, prédominait jusque-là. Il remit la ponctuation à l'ordre du jour et créa le point-virgule et, enfin, il inventa le livre facilement transportable partout, jusqu'au "petit coin" grâce au format in octavo : le livre de poche, ou il tascabile, comme on l'appela à l'époque. Une réduction du coût de production par là même occasion.

Un roman jeunesse très complet et très documenté sur l'époque, avec de nombreux appels de note et un dossier à la fin de l'ouvrage. Un livre qui comporte parfois un vocabulaire érudit qui pourra peut-être rebuter certains jeunes lecteurs de 12 ans non aguerris. On croise une foule de personnages historiques (Erasme, Barthélémy de Chassanée, Antoine Vérard et, évidemment, Aldo Manuzio au caractère impossible) qui piqueront peut-être la curiosité des jeunes lecteurs par leur implication dans l'histoire de Pernelle et les inciteront à en savoir plus.

Un bon roman, très complet sur l'ambiance d'une époque. Je me suis néanmoins interrogée pendant un long moment sur le rapport entre le titre et le contenu. On le comprend à la fin du roman. C'est un peu dommage, d'autant qu'il n'évoque pas tout à fait l'ensemble du livre.
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Pernelle, jeune porteuse d'eau, décide dans le Paris de la fin du XVème siècle d'apprendre à lire. Alors que les malheurs s'acharnent sur la jeune fille, en raison des conditions difficiles de travail et de logement, elle persévère !

Un jeune florentin l'aide dans son apprentissage. Cette rencontre va la faire progresser jusqu'à ce que le hasard et les tribulations de la justice l'amènent en Italie.

Elle découvre l'imprimerie et un pays en pleine mutation. C'est le début de la renaissance...

Un roman qui offre énormément de détails sur la vie de cette époque, les métiers, la justice, la médecine et l'humanisme. L'héroïne est attachante par sa volonté et son courage de changer sa condition.

La façon dont les animaux étaient jugés à la manière des hommes ouvre des passages comiques dans un monde qui reste en proie aux superstitions. Des notes en fin de livre propose de distinguer le vrai du faux. Intéressant !
Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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À l'aube du XVI ème siècle, une jeune fille de quartorze ans à peine arpente les petites rues tortueuses parisiennes en criant « À l'eau ! À l'eau ! Qui veut de ma bonne eau! » ; elle est porteuse d'eau. Deux seaux, qu'elle va régulièrement remplir à la fontaine, pendent de part et d'autre de son corps, pesant lourdement sur ses frêles épaules. Elle s'appelle Pernelle. Malgré la pauvre condition de sa famille, elle a un rêve auquel elle tient fortement : apprendre à lire et à écrire. Depuis qu'elle a trouvé sur le sol un morceau de papier froissé, Pernelle a entreprit d'y écrire les lettres de l'alphabet, qu'elle demande à ses clients...
Voilà qu'un jour, son chemin croise celui d'un étudiant italien, Enzo. Une rencontre qui va donner à sa vie une autre direction car le jeune homme décide de lui enseigner la lecture et l'écriture. Pour suivre ses cours plus aisément, elle entre au service d'une dentellière d'ivoire, moins épuisant physiquement que le métier de porteur d'eau. Et puis, elle fait la connaissance d'Antoine Verard, un célèbre éditeur libraire parisien.
Son enthousiasme sera malheureusement entaché par le décès de son père et l'emprisonnement de sa mère pour sorcellerie. Volontaire, Pernelle continue son apprentissage de la langue et tente d'innocenter sa mère à qui l'on reproche entre autres choses d'avoir donné à son fils des yeux vairons. Va alors commencer un périple qui l'enverra jusqu'en Italie où elle côtoiera Erasme, entendra parler de Léonard de Vinci et surtout travaillera pour Aldo Manuzio qui dirige une grande imprimerie vénitienne – l'inventeur de l'italique et du format in-octavo, ancêtre du livre de poche –.
L'auteure, historienne spécialiste du Moyen-Age, nous plonge dans la réalité de cette période, on s'y croirait. Elle plante parfaitement le décor (la description de Paris à travers son architecture, ses quartiers est très intéressante) essaime des faits historiques, évoque les conditions de travail, les progrès techniques et scientifiques mêlant astucieusement des personnes ayant existé et fictives. Un dossier à la fin du livre revient sur les thèmes évoquées ; les métiers oubliés, les personnages historiques, l'humanisme, l'imprimerie et la médecine. Un roman historique pour les adolescents captivant, instructif et distrayant porté par une héroïne à laquelle on ne peut que s'attacher.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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critiques presse (1)
Ricochet
06 novembre 2014
Solidement documenté, le roman ne lasse jamais par ses aspects didactiques bien intégrés, mais manque peut-être d'un dynamisme, ou plutôt d'une vivacité dramatique. Les rebondissements sont là, et pourtant s'enchaînent avec un effet « miraculeux » qui peut étonner.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Au chapitre des Créatures de Dieu [au XVe siècle], les animaux étaient jugés de la même manière qu'un être humain, selon la même procédure, et défendus par des avocats spécialisés qui plaidaient leur cause avec autant de sérieux que s'il s'était agi d'un homme. [...]
Ce jour-là, Maître Chassanée plaidait la cause d'un porc, coupable d'avoir dévoré le bras d'un enfant dans son berceau. Les parents du nourrisson, éplorés, se tenaient sur le banc de droite, le propriétaire de l'animal sur celui de gauche et, à côté de lui, à la barre et maintenu par une laisse, le pourceau accusé, ridicule dans les vêtements d'audience obligatoires dont on l'avait affublé : jupe, veston rouge, coiffe et chaussures.
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[XVe siècle] Grâce à l'innovation apportée par le bouton, et qui permettait d'assembler les vêtements sans qu'on ait plus besoin de les lacer, l'habillage était devenu un jeu d'enfant ; il permettait notamment de changer uniquement une partie d'une tenue, telles les manches, plus vite salies. De là l'expression : "C'est une autre paire de manches". (p. 111)
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« Nous avons tous notre boussole ; si elle nous indique la direction à suivre, elle ne transporte personne nulle part et c'est à nos pieds de faire l'effort pour atteindre notre but, patiemment, pas à pas. Le royaume du possible est en chacun de nous à condition que nous le voulions : non par des formules et des bonnes intentions, mais par des actes. Sache que chaque rêve a un prix : celui de l'effort. »
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Une mélodie n’est musique que parce qu’elle est composée avec des notes différentes, une alternance de sons doux, de sons forts, ainsi que des silences qui, se liant et se succédant, forment une harmonieuse unité. De même, si notre vie ne se résumait qu’à des choses heureuses, comme un son identique répété à l’infini, à quoi ressemblerait la musique de notre vie ?
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« Trop rigoureux pour persévérer seul dans cet âpre mission, Manuzio comprit rapidement qu'il n'en viendrait à bout qu'en s'adjoignant pour collaborateurs les hommes les plus savants de son époque. Le monde changeait, la science progressait, l'homme n'était plus l'instrument de Dieu mais devenait le centre du monde, l'acteur de sa propre vie. On s'ouvrait sur un nouveau courant de pensée, on redécouvrait les philosophes grecs et romains, et Manuzio eut l'idée de les traduire pour offrir leurs oeuvres au plus grand nombre. »
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