AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ivy-Read



Ce livre trainait dans ma PAL depuis une éternité et sa couverture, dessinée par Julien Delval, m'attirait indéniablement à chaque fois. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je la trouve vraiment belle ! le trait est très agréable et les couleurs sont plutôt bien choisies.

Donc ce roman est une uchronie, une réecriture de notre monde en changeant un évènement historique avec les conséquences qui s'ensuivent. Un sujet un peu casse gueule. Ici, on se retrouve de nos jours mais, comme si Napoléon avait conservé le trône de l'Empire. Eh bien, l'auteur s'en sort plutôt bien, avec un nouveau monde fort bien mis en place. On découvre avec ravissement les nouvelles technologies qui ont été développées, les transports en communs ultra-rapides (Londres-Paris en 20min) et l'ambiance générale.
Ici nous faisons face à des biones, des petits bijoux de technologie biologique. Ils servent absolument à tout, surveillance, programmation et même à simuler un film pornographique au milieu de son salon… Grande classe.
Leur particularité est leur côté humain ce qui rend parfois les choses difficiles à nos héros et tend vers des scènes assez comiques. C'est qu'ils ont leur caractères ! Mais, notre héroïne est une éducatrice de biones, elle a un tempérament assez fort pour se faire écouter et des biones d'asservissement pour les rebelles.
Pas mal de termes sont expliqués avec de nouveaux mots que nous n'assimilons pas forcément très rapidement car ils font partie intégrante de ce monde nouveau dans lequel nous sommes projetés. Néanmoins, avec un temps d'adaptation relativement court, tout finit par couler.
Pour en revenir aux transports, on voit bien que nous ne faisons plus face à une Europe divisée en différents pays fermés par des frontières mais à un Empire uni et soudé. La langue principale y est le français mais, chacun a ses expressions fétiches en d'autres langues de l'union, telle que l'Allemand, l'Anglais… Nous avons donc un hétéroclisme de cultures bien mis en avant et renforçant cette impression d'unicité de l'Empire.

Seul soucis, c'est que c'est vraiment centré sur l'Europe et qu'on ne parle jamais de ce qui se passe outre-atlantique. Il aurait pu être intéressant de savoir comment nos amis Américains se portaient.

L'auteur a préféré garder certaines phrases en Anglais ou en Allemand ce qui perturbe un peu la lecture pour les non-bilingues/trilingues. Personnellement je ne parle pas un mot d'Allemand mais ma lecture n'en a pas été plus rude pour autant. de plus, un lexique a été inséré à la fin du roman pour une meilleure compréhension.

Donc, l'uchronie est plutôt bien gérée. Nous croisons d'ailleurs des personnages de notre propre Histoire. Nous savons donc qu'Adolf Hitler fut finalement un peintre (qui peignait pas mal de croûtes, soit dit en passant), que son fils fit fortune dans le pornbione et que ce dernier engendra Otto Hitler qui est le « grand méchant » de l'histoire.
J'ai trouvé ça un peu facile, surtout qu'Otto soit forcément le méchant de l'histoire, à croire que c'est dans les gènes mais, j'ai préféré le prendre plus comme un clin d'oeil.


Premier chapitre. On commence fort et on entre directement dans le coeur de l'action avec une chute libre depuis un dirigeable au-dessus de Londres. Dans une zone aérienne interdite bien sûr. Trop facile sinon.
Nous rencontrons donc pour la première fois notre héroïne en pleine mission suicide avec son coéquipier. Ils se font rappeler à l'ordre par des biones militaires et se font tirer dessus par des calibres de plus en plus importants, manquent de se faire tuer un bon nombre de fois et tout ça pour quoi ? Gagner un record et mettre une vidéo de leurs exploits sur la toile. Kamikazes j'vous dis.

Un tempérament de feu et une tendance à la rébellion, ça vous donne une héroïne suicidaire mais très intéressante !
Aurore Lefèvre, très belle, très douée, très forte, très sarcastique, très rebelle, très parfaite, très… trop quoi.
Honnêtement ça passe. Au début. Au bout d'un moment, une Miss-Parfaite ça agace.
J'ai quand même beaucoup aimé son caractère, rebelle à souhait, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et n'hésite pas à renvoyer dans ses pénates le premier abruti qui vient l'emmerder. Ses répliques sarcastiques m'ont fait sourire à plusieurs reprises, elle a un caractère attachant car, sous ses airs distants, elle a quand même un grand coeur et n'hésite pas à secourir une jeune femme en danger même si c'est en noyant la seule piste qu'elle ait pour son enquête. Bon les seules choses qui m'ont un poil dérangé pendant ma lecture sont sa mini-crise de narcissisme (quand elle sort quelque chose comme « son corps parfait aurait pu me donner des complexes si le mien ne l'avait pas été tout autant » en voyant une autre femme. Pitiiiiié. Comment nous faire sortir instantanément de l'identification qu'on s'était crée autour d'elle. Faut penser un peu aux nanas qui lisent le bouquin aussi, rien de plus exaspérant qu'une fille qui se trouve parfaite.) et le fait qu'elle sait toujours comment mieux faire qu'un groupe d'Agents spéciaux de terrain. Mouais… On veut bien que t'aie fait partie de la légion impériale mais, faut pas pousser le bouchon trop loin non plus… Avoir raison de temps en temps, okay mais, tout le temps ?

Donc bon, après cette mission suicide, des agents de son Altesse Impériale viennent cueillir Aurore de façon plutôt abrupte. Ils la kidnappent pour lui proposer un marché. Ils effacent son « casier judiciaire » si elle les aide à déjouer le complot qui vise à tuer l'Impératrice…
Original. Dans le genre cliché vu et revu, ça s'est jamais fait !
Toujours est-il qu'elle accepte (on s'y attendait pas tiens…) et la voilà infiltrée dans l'entourage d'Otto Hitler.
A partir de là, on va se retrouver avec des parties de texte à la troisième personne avec de nouveaux personnages dont on ne sait rien. « C'est qui ? Qu'est-ce qu'y fout là ? J'comprends rien. ». Ouep. Il nous balance un peu dans l'arène sans arme à part une peau de banane. Chouette. On a l'emballage mais pas le contenu. Ou alors c'est moi qu'ai rien suivi… J'ai trouvé la concordance un peu trop lâche.

Il y a une petite perte de vitesse durant le bouquin que je n'ai pas vraiment réussi à rattraper pendant ma lecture alors que tout reprenait dans l'action, j'ai déconnecté à un moment et après grosse galère pour retrouver le rythme qui était pourtant présent. Certains détails m'ont un peu plombé malheureusement. Et les passages encyclopédiques sont certes très intéressants et nous aident à comprendre notre environnement mais faut savoir doser. Des petits paragraphes ça passe mais deux pages c'est franchement barbant ! C'est plutôt bien mis en place, avec une mention « Encyclopédie Impériale pour tous » qui veut donner une authenticité à l'histoire mais certains passages sont vraiment trop longs et leur lecture en devient fastidieuse.

J'vous raconte pas l'épilogue, il est juste catastrophique. Vraiment. Un cauchemar.
Et puis, du coup il paraît qu'il y aura une suite. Trois ans après le premier tome, on attend toujours. J'veux bien une explication à cette histoire de Romanov dont on entend JAMAIS parler dans tout le bouquin ! Pis, on touche pas aux Romanov. C'est propriété privée !

Bon, je râle, je râle mais j'ai bien aimé ce roman. Il n'y a pas une intrigue extraordinaire mais, elle reste sympathique quand même et le livre se lit assez facilement et agréablement (sauf quand on décroche comme moi, ça a été assez laborieux sur la fin du coup). A côté de ça on a quand même une bonne héroïne qui rattrape le niveau et ce sont les chapitres centrés vraiment sur elle que j'ai eu le plus de plaisir à lire.
Lien : http://plume-ivoire.overblog..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}