A noter que les hommes et les femmes ne sont pas logés à la même enseigne : en Ile de France , les seules villes où les hommes célibataires sont plus nombreux que les femmes sur la tranche d'âge quarante-cinquante ans, sont celles accueillant un centre pénitentiaire . En l'occurrence , Fleury -Mérogis, Fresnes et Chauconin- Neufmontiers.
C'est bien ce qui me semblait : des hommes libres , il n'y en a pas .
La liste de ce que je ne sais pas faire est infinie. Tant mieux. Jusqu'à ma mort, j'apprendrai et je grandirai. C'est sans doute une bonne nouvelle.
( Chez la psy...):
- Je crois qu'il est temps que notre pseudo relation s'arrête . Symboliquement , c'est important . Si je commence une nouvelle vie , je dois faire table rase du passé et ne pas continuer à me farcir un homme marié . Vous savez , ça fait deux ans qu'il m'explique qu'il va la quitter . Deux ans qu'il m'explique qu'il n'a pas eu de relation sexuelle avec son épouse depuis la naissance du petit dernier qui a vingt-trois ans , je vous le rappelle . Il me le dit droit dans les yeux en plus . [...] , vous savez comment il m'appelle dans son téléphone ?
- Dites .
- BERNARD!!!
Célibataire longue durée, c’est un métier. Il en faut des astuces, de l’énergie pour le rester. J’ai décrété, il y a quelques années, qu’il valait mieux être en solo que moyennement accompagnée. Et je m’y suis tenue. La vie ne m’a pas déçue : je suis seule. Malgré quelques aventures qui me mènent droit dans le mur.
Anticiper, c’est se faire chier deux fois.
Un de perdu, mille de retrouvés.
J’ai tenté la pudeur, l’impudeur, la bombe sexuelle, la fille cool, la chieuse, la connasse. Rien ne marche. J’ai tout essayé, je crois. Tout sauf ce que je suis.
Ah, ces Parisiens , vous avez toujours quelque chose à faire . Toujours pressés . On est pas bien ici à la campagne ?
Il serait temps que j’apprenne à dire ce que je pense sans grossièreté, sans m’énerver, que j’apprenne à aller au conflit. Dignement. Sans colère. Mais la colère m’aide à vivre aussi. Elle est un formidable moteur. C’est elle qui va me permettre de donner un sens à ma vie. C’est grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui.
Le plus dur, c’est le rire. Extrêmement difficile pour moi de faire sortir de ma gorge un gloussement gracieux et désinvolte. Mon rire est puissant et très affirmé. Du genre que l’on écrit « Ha ha ha » et non pas « Hi hi hi ». Je ne dis pas ce que je pense sur les sujets politiques ou sociaux abordés. J’affiche l’air concentré de celle qui réfléchit ou y a réfléchi mais je ne donne jamais mon avis, ne prenant pas le risque de dire des bêtises.