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3,85

sur 486 notes
Voilà un livre qui sous une apparente légèreté, délivre un très beau témoignage d'amour à des parents différents. Les parents de Véronique Poulain sont sourds, l'auteur a trimballé sa honte de petite fille puis d'ado, grâce à de nombreuses anecdotes, elle nous donne son point de vue et sa difficulté à accepter leur handicap . C'est très drôle, il y a un peu du Jean-Louis Fournier dans la manière de choisir le contre-pied pour parler du handicap. Véronique Poulain réussit parfaitement à nous faire rire, mais aussi et surtout d'offrir un beau récit plein d'amour et de pudeur.
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Née de parents sourds-muets, Véronique Poulain a grandi dans une famille pas tout à fait comme les autres. Elle-même parfaitement entendante, elle a dû apprendre à communiquer avec deux langages. le silence et la gestuelle pour les siens, les mots et les sons pour les autres. Entre frustration et persévérance, elle va tenter de faire communiquer deux mondes qui ne se comprennent pas toujours et essayer de lever le tabou sur un handicap par le biais d'anecdotes parfois gênantes, mais très souvent drôles et touchantes, sur sa jeunesse et son adolescence dans cette famille de sourds-muets.


Cette femme qui « oscille entre fierté, honte et colère. A longueur de temps » (p.31), nous dévoile une expérience d'autant plus riche qu'elle est peu commune. Les phrases sont courtes, débarrassées du superflu, à l'image de la langue des signes. le rythme est rapide, presque saccadé et nous percute avec une puissance à laquelle on ne s'attend pas. Les mots résonnent et se déploient pour nous livrer un témoignage d'une grande sensibilité et d'une grande tendresse.


Plusieurs fois je me suis surprise à rire face à des anecdotes cocasses, voire carrément gênantes (pour la narratrice en tout cas !). J'ai été amusée face à l'effronterie de cette gamine qui aimerait parfois être comme les autres mais qui reste fière de sa singularité. Un texte fort, beau et émouvant, qui offre un bien joli moment de lecture et nous incite à la tolérance et à l'ouverture d'esprit envers ceux qui sont différents… mais pas tant que ça !
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Je crois n'avoir jamais autant ri en lisant un livre. Et pourtant à la base, on pourrait douter que le sujet si prête.

Élevée par des parents sourds-muets, Véronique, elle, entend. Une situation forcément peu banale. Avant de découvrir ce récit, je crois qu'on ne peut pas imaginer tout ce à quoi un enfant peut être confronté dans un tel contexte.

Difficultés, anecdotes, moments surréalistes, cocasses voire irrésistibles, petites vacheries, colère, honte, fierté, une foule de sentiments qui se mêlent mais où l'essentiel domine, l'amour.

Même si elle n'occulte pas les moments difficiles et les aspects douloureux, le temps lui a donné le recul nécessaire pour nous livrer ce très beau témoignage.

Dans un style enlevé et avec une spontanéité et un naturel qui donnent toute sa fraicheur à son récit, Véronique Poulain nous éclaire, nous touche, et nous amuse.

Les Mots qu'on ne me dit pas, je vous les recommande…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Notre protagoniste, Véronique, en a longtemps voulu à ses parents...Pourquoi . d'être sourds et qui dit sourds dit différents. Puis, peu à peu, elle se rend compte que ce n'est pas à eux qu'elle en veut mais au regard que les autres, les gens dits "normaux", portent sur eux.
Elle qui rêvait d'un monde rempli de bruite d'éclats de rires ou de larmes aussi, elle a été déçue certes mais a aussi découverts que contrairement à ce qu'elle croyait, les sourds-muets sont extrêmement bruyants. Pour eux, pas de tabous, ils peuvent s'exprimer sur tous les sujets sans gêne ni honte et tant pis si la personne s'en offusque ou se sent troublée mais pour cela, il faut d'abord qu'elle interprète bien les signes. Oui, eux qui vivent dans un monde à part sont pourtant on ne peut plus ouverts aux autres, à ceux que l'on appelle les "entendants" mais malheureusement, du moins, jusqu'à la fin des années '80, ce n'était pas toujours le cas. Heureusement, cela a bien évolué depuis puisqu'il n'est pas rare de voir un journal télévisé doublé en langue des signes ou alors un film avec possibilité de sous-titres.

Un livre très émouvant sur la différence, sur la peur de ce que nous ne comprenons pas, bien que cela soit de plus en plus fréquent et que nous nous sommes heureusement aujourd'hui bien adaptés même si il reste des efforts à faire. Véronique Poulain est passé pas toutes sortes de sentiments envers ses parents et son oncle Guy mais ce qui en ressort au final, c'est qu'au fond d'elle, ce que le lecteur comprend entre les lignes, elle les a toujours aimés et respectés et, cela, elle le dit clairement, elle les aime comme ils sont et le lecteur avec elle ! Un livre à l'écriture fluide et limpide. A découvrir !
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Il y a les mots qu'on ne lui a pas dit et les mots qu'elle ne dit pas.
Ce récit d'une vie avec des parents sourds décortique des faits, des faits parfois impudiques, et comme pour le langage des mains, il y manque souvent quelque chose... de la subtilité, des nuances, des sentiments. C'est peut-être un choix volontaire, pour être plus proche du contexte et je comprends qu'il soit difficile d'exprimer ce que, de toute son enfance, on n'a jamais entendu. On perçoit, mais on n'entends pas clairement ce que l'auteure a au fond du coeur. Elle cache beaucoup, souvent derrière l'humour.
Nous découvrons un quotidien pas toujours facile dans ce monde de silences très bruyant, c'est intéressant, mais j'ai le sentiment que Véronique Poulain s'est dérobée !
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Je vais me permettre de parler un petit peu de moi, promis cela ne sera pas long car le sujet ici ce n'est pas moi (Quoique...) mais ce roman bien entendu.
Je suis sourde profonde. Je ne suis pas née sourde, je le suis devenue à l'âge de 35 ans, c'était il y a 10 ans... Il y a encore quelques années j'aurais été incapable d'ouvrir ce livre tant j'étais dans la colère, tant j'étais dans le rejet de ma surdité. Aujourd'hui je vais mieux même si le chemin pour y parvenir a été long. L'important c'est que sur ce chemin j'ai rencontré de belles personnes comme dans le roman de Véronique Poulain et qu'auprès d'elles je me suis enrichie d'une deuxième langue, la LSF.
Qu'ai-je pensé de ce roman ?
Étonnamment à la simple lecture du titre : "Les mots qu'on ne me dit pas", je m'attendais à un roman mélancolique, poétique, grave. Même pas, c'est tout l'inverse, le rythme est dynamique (en même temps 156 pages ça se lit vite, trop vite peut-être). le style se veut enjoué, percutant, moqueur parfois. L'auteure ne mâche pas ses mots.
J'ai ri, beaucoup ri, à ma grande surprise car finalement qui mieux qu'une personne sourde peut rire de la surdité...
Le récit est autobiographique bien que nous ne soyons pas dans un roman de fiction. Véronique Poulain, entendante, issue d'une famille de sourds nous dresse avec tendresse les portraits attachants de son père, de sa mère, de l'oncle Guy, tous trois sourds mais aussi de ses grands-parents entendants, de ses cousins... Elle nous livre ces portraits en y incluant des anecdotes, des situations de la vie quotidienne, somme toute banales pour le commun des mortels qui entend mais qui deviennent de véritables sketches comiques pour une personne sourde.
L'auteure évoque aussi la langue des signes - il ne pouvait en être autrement dans un roman sur la surdité - et, explications détaillées à l'appui elle prend le temps de faire un petit cours au lecteur, c'est drôle, c'est ludique.
Pour conclure j'ajouterais que même si le sujet de la surdité est traité de manière légère, ce roman est avant tout un message pour la tolérance et pour l'intégration des personnes sourdes en France comme ailleurs et Dieu sait qu'il y a encore du boulot en la matière même si l'on progresse de jour en jour.
En tout cas Véronique Poulain a su par le biais de son récit rendre un très bel hommage à ses parents, à sa famille ainsi qu'à toute la communauté sourde et mal-entendante car ne l'oublions pas en France aujourd'hui il y a plus de 4 millions de personnes qui sont atteintes de surdité à un degré plus ou moins élevé.
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J'ai vu, il y a quelques mois, comme la plupart, la film La famille Bélier, et forcement, j'ai eu envie de découvrir le livre. Véronique Poulain, signe ici une autobiographie, pleine d'humour sur sa jeunesse au sein d'une famille de sourds et muets. "J'aimerais tellement avoir des parents normaux. Je me dis que, dans une vie antérieure, j'ai dû être une sacrée connasse pour être punie à ce point. Et je m'en veux de leur en vouloir."

Elle nous parle d'un handicap dont au final, on parle très peu et qui pour nous, entendant, nous paraît inconcevable. "Dans la langue de mes parents, il n'y a pas de métaphores, pas d'articles, pas de conjugaisons, peu d'adverbes, pas de proverbes, maximes, dictons. Pas de jeux de mots. Pas d'implicite. Pas de sous-entendus. Déjà qu'ils n'entendent pas, comment voulez-vous qu'il sous-entendent ?"
Le moindre geste du quotidien devient difficile et l'auteur malgré tout arrive a nous faire franchement rire.
"Idée reçue. La plupart des sourds n'ont pas d'aptitude particulière à lire sur les lèvres. Mais, à ce jeu qu'ils sont obligés de pratiquer depuis toujours, ils sont meilleurs que nous. Avec, souvent, de gros ratés. [...] "Jambon", "chapeau", "chameau", c'est les mêmes mouvements de lèvres.
"Escalope" et "interprète", pareil.
"Bougie" et "toupie", aussi.
Sacré bordel. "

Bref, je vous recommande vraiment cette lecture si vous ne l'avez pas déjà lu car on en apprend énormément sur ce handicap mais surtout, on passe un excellent moment.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Quand on est adolescent, on a souvent honte de ses parents, surtout s'ils sont différents. Imaginez vous à treize ans flanqué de deux adultes qui gesticulent, font des grimaces et émettent de drôles de sons. Imaginez le regard des autres, pas malveillant, juste curieux, trop appuyé de quelques secondes...
Fille de sourds-muets, mais elle-même 'entendante', Véronique Poulain a vécu cela et le raconte très bien dans ce témoignage. Elle évoque aussi les difficultés au quotidien, entre elle et ses parents, et en société.

D'abord réticente sur le style quasi-télégraphique adopté par l'auteur, j'ai fini par trouver que cette économie de mots était la forme idéale pour rendre compte de la surdité, du mutisme et de la langue des signes - langue dépourvue de métaphores, d'articles, de conjugaisons. On apprend beaucoup, on prend conscience des apports précieux des nouvelles technologies (Minitel puis internet). On sourit, même. Et on s'émeut, parce que c'est aussi une déclaration d'amour d'une femme à ses parents.
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Ce petit livre émouvant, drôle et concis exprime les difficultés qui ont jalonné l'enfance et l'adolescence de Véronique Poulain , élevée par deux parents sourds alors qu'elle était, elle, parfaitement « entendante ».
Comment ne pas compatir à la honte de l'enfant dont les parents font entendre en public des tas de bruits incongrus à leur insu ! Comment ne pas compatir à la gêne de l'adolescente dont la mère sexuellement désinhibée lui raconte sa vie sexuelle ! Et comment ne pas comprendre la difficulté de parents sourds à élever une enfant « entendante » !
On découvre ainsi avec ce témoignage très touchant tout ce qui, au quotidien, élève des murs entre Véronique Poulain et ses parents, et ça n'a pas du être facile, les difficultés de communication, une perception de la vie et du quotidien objectivement différents de celle du monde entendant mais aussi tout ce qui cimente leur amour et que, naturellement, elle peut retranscrire plus facilement avec du recul.
On a heureusement fait beaucoup de progrès face au handicap mais dans les années 70, le fait d'être sourd et de signer n'était vraiment pas dans l'air du temps et il fallait une sacrée force de caractère pour passer outre les regards gênés, inquisiteurs ou moqueurs.
Cette histoire a inspiré le film d'Eric Lartigau, La Famille Bélier, dans lequel Karine Viard et François Damiens incarnent de façon extrêmement touchante les parents sourds de Louane chantant Sardou ! Si vous ne l'avez pas encore vu… vous y courrez après avoir lu ce livre.
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Véronique est la fille de deux sourds-muets. Elle a grandi avec deux langues maternelles, la langue française et la langue des signes. « Si je ne suis pas entendue, qu'est-ce que je suis regardée ! Il ne peut rien m'arriver, mes parents ont toujours un oeil sur moi. » (p. 14) Dans ce texte, elle raconte son enfance et son adolescence auprès de ses parents si différents de ceux de ses amis. Oscillant sans cesse entre fierté et colère, admiration et embarras, Véronique a dû trouver sa place entre le silence de ses parents et le bruit du reste du monde. « le silence. Imposé à ma naissance, apprivoisé par obligation, puis accepté par nécessité, il a fini par devenir indispensable à mon équilibre comme une vieille habitude, un vieil ami. Il est de ma famille. Il me réconforte, me rassure et m'apaise. » (p. 84) le langage des sourds-muets est dépourvu d'artifices ou de faux-semblants : il dit ce qui est dans une nécessité irrépressible de communiquer au-delà du silence. Mais pour une enfant qui n'est pas sourde, ni muette, certaines subtilités manquent, comme la gamme complète des sentiments. « Pas entendu, donc indicible. » (p. 137) Comment grandir quand vos parents ne vous ont jamais dit qu'ils vous aiment ? Certes, le langage du corps est très complet, mais l'être entendant a besoin des mots.

Sans excès de sentiment, Véronique Poulain signe un roman émouvant et plein d'amour pour ses parents. Difficile toutefois de saisir l'étendue de son témoignage : ne connaissant pas de sourds-muets, c'est tout un univers qui me reste inaccessible.
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