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EAN : 9782742741823
187 pages
Actes Sud (08/04/2003)
3.83/5   100 notes
Résumé :
Jack Waterman, écrivain et libraire dans le Vieux-Québec, est atteint de la "maladie d'Eisenhower". Sa vie ne tient plus qu'à un fil. Sa tête est pleine de souvenirs d'enfance, de chansons anciennes, d'amours bringuebalantes, de Formule Un, de chats, de rêves interdits et, surtout, d'illusions perdues. Heureusement qu'il y a le jeune Jimmy et sa soeur Mistassini, la douce rebelle... Ce roman de Jacques Poulin raconte, d'une manière sobre mais non dénuée de poésie, u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 100 notes
Un roman d'émotions, la passion pour les mots et le vieillissement.

Un amoureux des livres qui lutte contre la mémoire qui fuit, la « maladie d'Eisenhower » comme ils disent.

Une librairie où on va pour l'atmosphère autant que pour les bouquins, une boutique où les best-sellers sont relégués au second plan.

Un jeune homme fraichement sorti de l'université apprendra les métiers des livres avec sa soeur surnommée Mistassini, ou plus simplement Miss, à cause d'un voyage dans le nord du Québec.

Un voyage à Paris, sur les traces d'Hemingway.

Un court roman avec tout le plaisir d'une belle écriture…
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Au sortir du Vieux-Québec, le regard happé par la vitrine d'un libraire, le jeune Jimmy pousse la porte et entend le murmure des recueils de poésie disséminés ça et là, sans obéir à un quelconque ordre de rangement. L'intérieur de la librairie invite à y paresser, à se réchauffer tout près d'un petit poêle à bois. Jimmy la trouve déconcertante « Parce qu'il n'aimait pas les best-sellers, monsieur Waterman les juchait sur les rayons les plus élevés, à la place des invendus, que la profession appelle des rossignols, et par contre il disposait ceux-ci bien en vue sur le comptoir. »
Déconcertante mais tellement attirante ! Les flammes réconfortantes invitent une foule bigarrée, des auteurs inconnus viennent glisser leurs manuscrits directement sur les étagères et les sans-le-sou peuvent tranquillement y voler quelques titres.
Mais Jack Waterman est un libraire et écrivain qui perd la mémoire.

Ce petit livre nous offre le plaisir de s'émerveiller de la vie en dehors des sentiers battus.
C'est une lecture qui réchauffe malgré le sujet douloureux de la mémoire qui s'octroie certains évènements ou écrits et qui en oublie d'autres. Peu importe le nom qu'on lui donne… La mémoire de Jack réinvente Gabrielle, donne des accès de paranoïa et s'absente de plus en plus souvent.
Dans des petits faits quotidiens anecdotiques se profile une émouvante transmission du métier de libraire, comme le conçoit Jack, mais surtout du métier d'écrivain prônant la sobriété d'écriture et l'amour de la vie.

Une perte pour l'un donnera l'influence nécessaire dans la vie d'un autre pour assurer une continuité dans le bonheur d'écrire.

Cette transmission se fera avant tout dans la chaleur humaine et à travers des lectures innocemment suggérées. En suivant Jimmy, elle nous fera vagabonder jusqu'à Paris, sur les traces d'Hemingway, à la recherche d'images pour nourrir son imagination future. Avec un léger humour très discret, ce jeune homme tentera de suivre les préceptes stoïciens d'Épictète et d'oublier son côté « petite crapule ».
C'est un livre où la tendresse enveloppe : celle qui se diffuse vers le désarroi de Jack mais aussi celle plus déconcertante entre Jimmy et sa soeur Mistassini.
Cette librairie est un antre abritant toute cette tendresse et le chat Charabia, aux miaulements très variés, ne s'y est pas trompé.

Merci, amie babelionaute qui se reconnaîtra, de m'avoir ouvert la porte vers l'univers de Jacques Poulin. J'ai aimé tout le côté sobre, feutré, tendre et pur de son écriture.
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Il y a de ces livres que nous prenons par hasard, parce que la couverture nous plait et que nous avons déjà lu quelque chose de l'auteur il y a fort longtemps... C'est ce qui m'est arrivé avec Les yeux bleus de Mistassini. de Jacques Poulin, j'avais lu, adolescente, Volkswagen blues, un espèce de Sur la route, mais québécois... et j'avais beaucoup aimé...
Et bien, j'ai été agréablement surprise par cette pioche au hasard. Une histoire sensible, des personnages principaux attachants, une écriture qui se lit presque comme un poème. C'est sans doute pour rappeler le thème de ce roman : l'écriture. En effet, le jeune narrateur, finissant en lettres, a le don d'entendre murmurer les livres de poésie. Il s'en rendra compte en entrant dans une bibliothèque un peu particulière tenue par un vieil écrivant souffrant de la maladie d'Alzheimer. Une rencontre qui changera le cours de son destin. Un livre à lire pour les amoureux des mots, de l'écriture et surtout de la littérature. Vous croiserez dans ce livre Kerouac, Steinberg, Kafka et tutti quanti...
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Le Vieux-Québec, dans la rue Saint-Jean, est une librairie pas comme les autres. Jimmy en pousse la porte un matin, son attention captée par un éclat de lumière, un livre bleu en vitrine avec en couverture "un paysage marin éclairé par un phare", phare qui se révèle être en réalité "une pile de livres éclairée par un fanal". Un vieil homme gère cette librairie atypique, il s'agit de l'écrivain Jack Waterman amoureux des livres, de Stevenson, Salinger, Carver et surtout disciple d'Ernest Hemingway.

.Le Vieux-Québec, dans la rue Saint-Jean, est une librairie pas comme les autres. Jimmy en pousse la porte un matin, son attention captée par un éclat de lumière, un livre bleu en vitrine avec en couverture "un paysage marin éclairé par un phare", phare qui se révèle être en réalité "une pile de livres éclairée par un fanal". Un vieil homme gère cette librairie atypique, il s'agit de l'écrivain Jack Waterman amoureux des livres, de Stevenson, Salinger, Carver et surtout disciple d'Ernest Hemingway.

C'est ainsi que Jimmy va devenir le commis de cette librairie soulageant Jack atteint de "la maladie d'Eisenhower". Cet homme pourrait être son père et c'est tout naturellement une tendre relation qui va bientôt unir les deux hommes bientôt rejoints par Miss, la soeur de Jimmy, Mistassini aux yeux bleus, magnifiques, libre de ses mouvements, qui refuse toute attache mais est liée par des sentiments plus que fraternels à son grand-frère. Sans oublier Charabia le chat.

le suite si vous le voulez bien surhttp://www.biblioblog.fr/post/2012/12/28/Les-yeux-bleus-de-Mistassini-Jacques-Poulin
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Après avoir découvert par des babéliens Jacques Poulin, avec un texte qui m'a enchanté "La tournée d'automne"... Je me suis empressée de faire des recherches à ma médiathèque, et j'ai emprunté "les yeux bleus de Mistassini"...

J'écris ces impressions de lecture, bien que la critique de "Marionquebec" m'a enchantée et correspond très bien à la plus grande partie de mon ressenti...

J'ai aimé ce texte, mais je me suis moins fondue dans l'histoire que celle de "la tournée d'automne". Il y a toujours la complicité, la réunion de gens autour du Livre et de l'écriture...Le travail de l'écrivain y est plus présent. Jack, écrivain-libraire (reflet des interrogations de l'auteur ?), perd ses moyens, est atteint de la "maladie d'Eisenhower", se soucie de passer le flambeau, de transmettre... il le fera avec son protégé, Jimmy, à qui il laissera, l'air de rien, des livres qui l'ont marqué lui-même, lui passera tout ce qui lui est cher: l'amour des livres, l'écriture, la traduction, l'amour des mots, dans leur totalité.

Un roman attachant...mais où je suis restée quelque peu extérieure ...

Ce roman reste très riche; en plus de l'écriture, de l'amour des livres omniprésent dans l'univers de Jacques Poulin, il y a la peur de la perte intellectuelle, le souhait de partir avant de perdre toutes ses facultés, la panique de ne pas pouvoir transmettre ce qui a construit toute une vie.... restent l'amour des Livres, de l'écrit et de nos semblables...

Subsiste envers et contre tout la fascination de l'auteur pour Hemingway . Notre libraire-écrivain conseille à son protégé, Jimmy: "Je t'apprendrai les trucs utilisés par Hemingway. Je te montrerai comment, si on veut mettre une histoire en marche, il suffit d'écrire la phrase la plus vraie que l'on connaisse; comment on doit s'efforcer d'écrire uniquement sur les choses que l'on connaît le mieux; comment il faut laisser une phrase en suspens quand on termine sa journée, pour avoir un élan, le lendemain, au moment de se remettre au travail..." (p. 186)

Et le bonheur de la liberté que procure les livres, qui n'ont pas , surtout à être le reflet ni de conventions ni d'un ordre quelconque :

- " Vos livres sont classés d'après quel principe , demandai-je
-Le principe du désordre absolu, dit-il "
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Les Dix commandements de l’écrivain
1. Tu mettras ton premier roman au panier.
2. Tu voleras les idées de tes collègues.
3. Tu ne répondras pas aux critiques.
4. Tu ne déjeuneras pas avec ton éditeur.
5. Tu refuseras les prix littéraires s’ils ne sont pas accompagnés d’une somme d’argent.
6. Tu ne vérifieras pas si ton nouveau livre se trouve en librairie.
7. Tu diras du mal de tes collègues mais seulement dans leur dos.
8. Tu n’écriras pas tes mémoires.
9. Tu tâcheras de mourir jeune.
10. Tu ne passeras pas à la télé.
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A force de se pencher sur le roman qu'il traduisait avec lenteur et précaution, Jack avait eu ce qu'il appelait une "révélation" : un livre était comparable à une ville. tout ce qui était en blanc dans un livre, c'est-à-dire les marges, les alinéas et les espaces libres à la fin des chapitres, permettait au lecteur de se reposer et jouait le même rôle que les bancs publics, les jardins et les parcs dans une ville. Tout ce qui était en noir, à savoir les mots, les lignes et les paragraphes, correspondait aux maisons, aux rues et aux quartiers. et l'espace blanc qui se trouvait au milieu, dans le pli du livre, était évidemment comme une rivière séparant la ville en deux. (p.122)
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Ils croyaient peut-être ,comme bien des gens, que ce qu'ils voyaient à la télé était plus important que les choses de la vraie vie.
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Pour faire bonne impression, j'adoptais le ton du connaisseur :
- Et vos livres sont classés d'après quel principe ? demandais-je
- Le principe du désordre absolu, dit-il
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— Ma mémoire est pleine de trous, dit-il. En plus, je ne me sens pas très bien : je suis vieux à l’extérieur et jeune à l’intérieur, et ce soir le contraste entre le deux me fait comme une déchirure.

(p. 167)
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« Les romans de Jacques Poulin, entre francité et américanité »
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