Sexualisation précoce et pornographie

Que des hommes soient capables de bander pour des objets synthétiques, totalement dociles, et jouir, en dit long sur eux en particulier et sur la société masculine dans son ensemble

La pornographie se focalise sur le plaisir masculin – qui est à la fois l’apogée et le but du spectacle, car après l’éjaculation tout est terminé – et l’humiliation des femmes, laquelle se trouve renforcée par une hiérarchisation particulièrement raciste

la société actuelle subit un vacarme sexuel assourdissant, caractérisé par une banalisation de la pornographie et du sexe marchandise. Le sexe est partout. Il s’achète, se vend, se loue et il vend et se fait vendre..

Alors que nul n’ignore la puissance des images dans notre société, peu de gens semblent s’en soucier lorsqu’il est question des industries du sexe

L'épilation totale du pubis efface toute distinction entre la femme adulte et la fillette, comme si la femme mise en scène était d'âge prépubère. Comme si la femme ne devait être une femme, mais se devait de rester une fillette. (...) Plus de quatre femmes sur cinq et un homme sur deux s'épilent les parties génitales. Ces pratiques épilatoires dérivent directement du porno et montrent son influence sur les pratiques sociales et intimes. Aujourd'hui, chez 85% des étudiantes, l'épilation du pubis est une activité courante. Pour des raisons d'hygiène, prétendent-elles, comme si le corps naturel de la femme était "sale". Ce préjugé ne tombe pas du ciel, il suffit de regarder le nombre de publicités qui enjoint aux femmes de se laver, de se parfumer, de se "déodorer", de s'épiler, de tarir tout fluide émanant du corps. Hier synonyme de sexualité chez les femmes, le poil pubien est désormais anti-érotique.

A l'origine, le mot "gang bang" désignait l'assassinat d'un homme appartenant à un gang par un groupe d'un gang adverse, puis le terme a référé à un viol collectif brutal. Avec la pornographie, le gang bang est désormais considéré comme un acte sexuel volontaire (...).

Cette agence [matrimoniale] explique les avantages d'épouser une jeune Russe. Elle argue que la différence principale entre les Russes et les Occidentales tient au fait que les Ruses sont attachées aux valeurs familiales qu'elles priorisent au détriment de leur carrière. Elles ne sont surtout pas féministes et ultra-indépendantes. Une différence d’age de 10,20 ou même 30 ans leur apparaît tout à fait normale. Un "homme moyen" d'Occident peut donc épouser une femme beaucoup plus jeune et jolie qu'il ne peut le rêver dans son pays. En outre, les femmes russes sont de type caucasien. Contrairement à un mariage avec une Asiatique (...) l'homme ne sera pas confronté aux "préjugés" et aux "barrières" de sa propre société; une Russe est donc idéale pour son environnement social.

Le corps féminin est chosifié et morcelé (...) la valeur des femmes est réduite à leurs attributs physiques et à leur capacité à plaire et à séduire. [Ce phénomène plus général est] celui également d'une société de l'extimité, c'est à dire de l'intimité surexposée dans la sphère publique. Celui d'une société axée sur la performance sexuelle. Celui enfin d'une société normative faisant l'éloge de la jeunesse, ce qui a généré une tendance au tout-jeunesse et au toujours-jeune des moeurs sociales. Les enfants se comportement comme des adolescents, les adolescents comme des adultes, et nombre d'adultes sont en crise d'adolescence... Il y a non seulement une perte de repères intergénérationnels, mais également un brouillage des rôles sociaux. Le tout-jeunesse et à l'oeuvre dans les industries du sexe depuis un bon moment déjà. Il se combine à un autre phénomène, la "pédophilisation".