Dionine rentre tout juste d'un voyage scolaire à la Barbade, une île voisine. À son arrivée à l'aéroport, elle croise un nouveau douanier, un Breton, avec qui elle sympathise... disons le franchement : elle le trouve mignon et ce dernier se laisse facilement impressionner.
Yann, le douanier en question, se fait aussitôt convoquer par son chef qui le remet en place : il doit contrôler tous les passagers sans exception. le chef l'envoie épauler une équipe sur le terrain pour le former, il devra les aider à traquer des immigrés clandestins...
Pendant ce temps-là, Dionine et sa famille découvrent un Haïtien caché dans les fourrés de leur jardin. Ils décident de l'aider.
En résidence d'auteur en Guadeloupe en 2009, Élodie Koeger profite de ce séjour de 5 mois pour créer cet album.
Pour ce faire, elle se fait épauler par
Hector Poullet, fervent défenseur de la langue créole.
Ensemble ils en viennent à produire un objet un peu incongru, le fruit de la réunion entre une Alsacienne fascinée par le Japon et un Guadeloupéen amoureux de sa région.
C'est donc en manga (eh oui, ça surprend) que paraissent Les îles du vent, chez CaraïBDitions histoire de pas faire les choses à moitié. Une identité forte qui se retrouve dans l'histoire, où la fougueuse Dionine rencontre l'expatrié breton.
Je n'irai pas jusqu'à dire que Les îles du vent est un album formidable car il est plein de petits défauts.
Le dessin manque de personnalité et les postures semblent parfois maladroites mais les personnages restent néanmoins expressifs.
Il y a un rythme très chronophotographique qui se dégage de la construction narrative, qui reprend bien les codes du manga.
Quant aux dialogues, ils manquent un peu de punch et parfois même de liant. J'ai aussi trouvé que les réflexions étaient prises à la légère, que les propos manquaient de cohérence et de maturité, tendant à réduire les problèmes à de simples péripéties... Tout paraît tellement simple pour Dionine, qui nous apparaît à la foi comme une fille naïve (comme quand elle se confie à Yann qu'elle ne connaît que depuis quelques jours tout au plus) et intelligente (lorsqu'elle berne les autorités alors qu'elle transporte des passagers clandestins). Tout un paradoxe.
Heureusement le scénario va crescendo et finit par nous intriguer.
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