AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le travail et l'usure (5)

Toute banque d’escompte est une irréductible iniquité qui vole le public au profit de certains particuliers. Mais si je couche cela sur mon testament, le peuple américain me croira mort fou. 
(John Adams)
Commenter  J’apprécie          60
Après l'assassinat du président Lincoln, rien de sérieux ne fut tenté contre l'usurocratie jusqu'à la fondation de l'Axe Berlin-Rome. L'ambition italienne de se donner la liberté économique, qui n'est autre que celle de ne pas s'endetter, déchaîna sur elle les sanctions de sinistre mémoire.

Mais les grandes maisons d'édition d'Italie, plus ou moins complices du lâchage de la presse italienne, n'ont pas publié les auteurs comme Brooks Adams et Kitson qui dévoilent ces faits. La presse fut infidèle et les maisons d'édition en ont été, selon leur compétence, les complices plus ou moins conscientes. Car si la publication des faits ne peut triompher de la mauvaise foi, du moins peut-elle vaincre l'ignorance. Ces maisons d'édition reçurent leurs informations de sources empoisonnées, et prirent leur ton du Times Literary Supplément, ainsi que des volumes distribués par Hachette et Smith and Son, ou inspirés de la Nouvelle Revue Française.

Rien ou presque ne pénètre en Italie qui n'ait été sélectionné par les usuriers internationaux et leurs méchants et borgnes larbins. Il en résulte un snobisme et une ignorance créée. Le néo-malthusianisme mérite examen. En Italie comme ailleurs les romans policiers divertirent leurs lecteurs du grand crime caché, le crime du système usurocratique même. Si pour les hommes d'action et les politiciens, la chose semble sans importance, il n'en est pas moins résulté un vaste imbroglio de résistance passive dans certaines classes, de celles qu'on dit « lettrées » ou « cultivées » et qui donnent la couleur à la matière imprimée. Ces gens lisent, puis ils écrivent, et le public en reçoit les ordures. De ce lavage de cerveau vient cette crédulité qui rend la plupart du public sujette au mal anglais, qui la dispose à croire toutes les sornettes venues de Londres, et redistribuées gratuitement par les indigènes crédules.

Aux libéraux (qui ne sont pas tous des usuriers) nous demandons : pourquoi les usuriers sont-ils tous libéraux ?

À ceux qui réclament la dictature du prolétariat, nous demandons : en vertu de quoi le prolétariat d'un pays doit-il imposer sa dictature au prolétariat d'un autre ?

À ceux qui rejettent le concept d'autarcie sous prétexte qu'il en coûte trop, que le blé doit s'acheter là où il coûte le moins, je rappellerai que c'est justement l'importation du blé d'Égypte à vil prix qui, sous l'empire romain, ruina l'agriculture italienne. Mais si ce fait vous paraît trop éloigné de nous dans le temps, l'on peut tout de même remarquer que ceux qui parlent de cette sorte de libre commerce finissent par parler de l'exportation du « travail », soit l'exportation de la main-d'œuvre, d'êtres humains en échange de denrées. (pp. 30-31)
Commenter  J’apprécie          40
La monnaie n'est pas un produit de la nature mais une invention de l'homme. C'est l'homme qui, faute de discernement, en a fait un instrument maléfique. Les nations ont oublié les différences entre les différents règnes, l’animal, le végétal et le minéral, ou plutôt c'est la finance qui leur a fait représenter ces trois règnes sous une seule espèce, négligeant de prendre en considération les conséquences d'un tel acte. Le métal dure mais ne se reproduit pas. L'or semé ne se multiplie pas. Le végétal existe presque en lui-même, mais la culture en accroît la reproduction naturelle. L'animal fait ses échanges avec le monde végétal, fumier contre pâture.

L'homme fit des chaînes d'un métal dont le lustre le fascinait. Puis il inventa une chose contre nature et se fit une fausse représentation du monde minéral obéissant à la loi gouvernant les deux autres.

Le XIXème siècle, infâme siècle d'usure, alla plus loin en créant une espèce de messe noire de l'argent. Marx et Mill, nonobstant leurs superficielles différences, se rejoignirent pour attribuer à l'argent des propriétés quasi religieuses. On est allé jusqu'à parler de l'énergie « concentrée dans l'argent » comme de la divinité dans le pain consacré. Comme si une pièce de cinquante centimes avait jamais créé la cigarette ou la barre de chocolat qu'avant-guerre l'on tirait des machines automatiques !

Certes, la durabilité du métal lui confère certains avantages sur les tomates ou les pommes de terre. Il est loisible à qui le possède de laisser venir le moment propice pour l'échanger contre des biens plus périssables. De là viennent les premières spéculations de la part des détenteurs du métal, surtout de ces métaux rares et non sujets à la rouille.

Outre cette virtualité d'agir avec iniquité, que la monnaie métallique tire de son être même, l'homme, afin de favoriser l'usure, inventa un papier muni de coupons.

L'usure est un vice et un crime condamnés par toutes les religions et par tous les moralistes de l'Antiquité. C'est dans le De Re Rustica de Caton que nous trouvons ce fragment de dialogue :

« — Que dis-tu de l'usure ?

» — Et toi, que penses-tu de l'assassinat ? »

Et dans Shakespeare : « Ton or, c’est peut-être tes brebis et tes moutons ? »

Non ! Ce n'est pas dans l'argent qu'il faut chercher la racine du mal, mais dans l'avarice et la convoitise du monopole. Captans annonam maledictus in plebe sit ! tonnait saint Ambroise : monopolisateurs des récoltes, soyez maudits entre les peuples ! (pp. 38-39)
Commenter  J’apprécie          30
Après Waterloo, aucune puissance n’a pu contrebalancer celle des usuriers. 
(Brooks Adams)
Commenter  J’apprécie          30
Le libéralisme et le bolchevisme se réunissent dans leur mépris fondamental de la personne humaine. 
Commenter  J’apprécie          20




    Lecteurs (59) Voir plus




    {* *}