Résilience, tome 3 : La Mer de plastique

Comme prévu, je continue mon exploration de la résilience... virtuellement via cette saga.
J'y découvre avec étonnement que l'auteur avait prévu le Brexit puisque l'Europe totalitaire ne compte pas nos amis anglais dans leurs rangs. On ne sait pas si c'est très différent de l'autre côté du channel car la BD n'explore pas (encore) cet aspect.
Par contre, on retrouve les continents de plastiques qui témoignent de notre appétence pour une consommation mesurée et intelligente.
Le rythme est toujours enlevé, les sentiments exacerbés et je trouve le scénario toujours aussi bien ficelé.
Graphiquement? Très réussi aussi. Je continue...

Six années se sont écoulées depuis que nous avons laissez nos personnages en pleine déroute à la fin du deuxième tome de « Résilience ». Après que le sanctuaire des résilients ai été découvert et détruit par la puissante multinationale Diosynta, chacun a du essayer de survivre comme il le pouvait. La résilience s'est petit à petit reconstruite et lutte encore et toujours pour protéger l'Europe désormais transformée en un vaste désert agricole laissant ses habitants en proie à de terribles famines.

Dans ce nouveau tome, l'horrible Diosynta a préparé un nouveau projet secret pour obtenir encore plus de rentabilité tout en finissant de détruire la biodiversité grâce à une nouvelle monoculture soit disant révolutionnaire. Mais la résilience en a décidé autrement. Elle prévoit donc une attaque contre le laboratoire où est développé cette P.O.P.1, alias le si mal nommé « Plant Of Peace ».

Pour cela, il va lui falloir négocier la libération d'un otage auprès d'une communauté de pirates se dissimulants au coeur de « la mer de plastique ». En effet, depuis que les courants marins du globe ont changés, les déchets de l'océan Atlantique sont remontés vers le nord. La navigation dans ces eaux est par conséquent devenue terriblement dangereuse et la présence de terribles pirates n'arrange rien.

Entre problématiques écologique fortes et récit d'espionnage et d'aventure, « Résilience » est un parfait divertissement qui met le doigt sur des sujets sensibles sans pour autant tomber dans le pathos.

Nous retrouvons Agnès et Adam pour cette troisième bande dessinée qui entre dans un second cycle. Leur couple a bien évolué. Ils ont pu reconstruire leur vie après le désastre qui s'était produit il y a six ans. La réapparition soudaine de la résilience et surtout d'Ellen va un peu chambouler leur quotidien…

Je n'en dirais pas plus pour éviter de vous gâcher votre lecture, mais je peux vous assurer que ce troisième tome de « Résilience » est tout à fait au niveau des deux premiers et vous laissera sur un cliffhanger intenable qui va rendre très longue l'attente du prochain album !!!

Faire passer les années entre 2 tomes, ce n'est pas fréquent. D'aileurs, j'avoue ne pas avoir trop bien compris pourquoi les auteurs avaient gommé 6 ans d'un seul coup.

Adam et Agnès attendent un heureux événement. Mais la Résilience très affaiblie et qui se redresse péniblement fait appel à eux pour une mission périlleuse (sinon où serait le plaisir?). le couple retrouve une "vieille" connaissance des deux premiers tomes dont ils ont de mauvais souvenirs... le pouvoir en place prépare une plante "ultime", de celle qui annihilerait encore davantage la biodiversité en prétendant répondre aux défis alimentaires du moment.

L'ai est connu. de nombreuses révolutions vertes ont eu pour prétendu souci de répondre aux défis démographiques, alors qu'au final elles ont juste servi les intérêts occidentaux pour rendre captifs les populations du Tiers Monde. C'est d'ailleurs un regret majeur par rapport à cette BD militante, engagée et courageuse: ne pas ajouter un dossier ou des informations qui permettraient aux (jeunes et moins jeunes) lecteurs de connecter le propos SF de la BD avec des aspects déjà bien réels (voire passés) sur la question. Il faut être capable de faire le pont entre le contexte anticipation de la BD et la réalité. Par exemple, le 7è continent de plastique est déjà une réalité. On évoque cela dans le tome, mais cela me semble un peu trop soft.

La mission est dangereuse, donc, car elle va mettre Adam aux prises avec les éléments météorologiques déchaînés, avec des frontières barbélées et surveillées, et avec des gangs particulièrement violents et déjantés. Pendant ce temps, Agnès veut également oeuvrer pour la cause de la Résilience, mais elle aussi se retrouve face à des visages connus...

C'est bien mené. Palpitant. Un peu téléphoné parfois, mais cela se lit avec plaisir (même si le propos est clairement pessimiste).

On fait un saut de six ans dans le futur. Les Résilients tentent de reconstruire des bases ici et là après la destruction de la vallée. le combat contre Diosynta continue pour certains car la firme agricole veut développer une monoculture biocide : la P.O.P.1. Une nouvelle mission qui les mènera vers le Pôle Nord.

Cette suite est tout aussi prenante que les autres tomes. Les auteurs y développent des sujets toujours d'actualité : agriculture intensive, destruction de la biodiversité, pollution plastique, monopole financier et alimentaire, migrations de population, notion de bien et de mal, etc. Une lecture dynamique, pas parfaite, mais qui amène une réflexion sur plein de sujets.

Quelques années ont passées depuis l'album précédent et la Résilience n'est plus aussi active qu'auparavant. Mais Diosynta développe une nouvelle plante qui risque de détruire encore un peu plus l'environnement et la Résilience doit agir ! Adam, Agnès et Ellen (malgré avoir été une espionne au compte de la multinationale) vont devoir repartir en mission pour détruire dans l'oeuf, le développement de cette nouvelle culture...
Un récit un peu moins intéressant que les deux précédents albums, même si la première étape de la mission, un sauvetage, est bien menée.
On retrouve avec plaisir les personnages principaux, même si je regrette toujours de ne pas en savoir un peu plus sur ce monde dystopique.