AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Christophe_bj


Marie-Laure, ou Victoria, vit avec Jean-Claude, ou Claude-Ange, son ancien professeur de sociologie. Aucun des deux n'aime travailler. Claude-Ange a un essai à écrire, mais il n'y parvient pas. Quant à Victoria, elle tente de faire une enquête dans la rue sur un système de vélo de location en libre-service. Claude-Ange a des jumeaux, une ex-femme, et en bas de l'immeuble où il habite avec Victoria se trouve un chantier du métro sous la forme d'un trou béant auprès duquel habitent deux SDF, les Dupont Jeune et Vieux qui semblent sortir d'une pièce de Beckett. ● Manifestement, Maria Pourchet a fait tous les efforts du monde pour rendre son premier roman publié original et se faire remarquer de la critique qui compte. le mode de narration est décentré puisque si souvent Marie-Laure, alias Victoria, s'exprime à la première personne, de temps en temps elle utilise la troisième, va savoir pourquoi. Les deux protagonistes ont chacun deux prénoms, un ringard et un chic. Un des deux enfants de Claude-Ange sera toujours nommé « le Petit ». La sociologie est amplement convoquée (c'est le champ de compétences de l'autrice) et notamment « M. Pierre Bourdieu », dans un processus qui se veut sans doute délicieusement ironique. Avec les deux SDF, le monde des laissés-pour-compte est bien présent et même de plus en plus au fil du roman, formant un contraste avec le monde du sociologue au cinquième étage de son immeuble bourgeois. le trou en bas de l'immeuble est une métaphore protéiforme qui fait riche. ● le style est étudié et fabriqué dans la même perspective, autant dire que son systématisme artificiel devient très vite horripilant. Les phrases sont parfois inachevées comme dans la langue orale, elles passent du coq à l'âne, elles ont un air saugrenu et insolite. Les paroles rapportées ne sont pas délimitées du récit de la narratrice : à défaut d'être original, le procédé est tellement chic ! Mais surtout on y trouve une afféterie moderniste exaspérante. ● L'addition de tous ces éléments hyper-post-modernes semblait garantir une publication chez Minuit ou chez POL, mais c'est même Gallimard qui mordit à l'hameçon. ● Si j'avais plutôt apprécié son roman Champion, et été déçu par Les Impatients, je trouve que son premier roman est de loin le pire.
Commenter  J’apprécie          504



Ont apprécié cette critique (41)voir plus




{* *}