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EAN : 978B08QYQLPJ3
J.-C. Lattès (27/01/2021)
3.75/5   118 notes
Résumé :
Joy rencontre Stella en 1986. Elles ont quinze et seize ans, la même silhouette, les mêmes nattes brunes, la même passion pour David Bowie. Ensemble, elles partagent tout. Les soirées Dallas avec la grand-mère de Joy, les nuits à faire le mur pour aller danser au Fantasia, les vacances à Long Island… Pourtant, après deux années idylliques et un dernier été, Stella disparaît sans un mot. Trente ans plus tard, Joy n’a pas oublié. Et elle veut comprendre.

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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Joy et Stella. C'est Joy qui parle. L'enfant privée tôt d'une mère, et si dévastée qu'elle en occulte plusieurs années de sa vie. Rencontrer Stella, c'est revivre. Les deux amies que l'on prend pour des soeurs vivent des années de lycée intenses, portées par leur connivence fusionnelle, et leur culte pour David Bowie. Jusqu'à la rupture, soudaine, aussi définitive que leur amitié a pu l'être.

Joy, une deuxième fois abandonnée, questionne, cherche, refait l'histoire que son entourage élude avec beaucoup de zèle.
Ce qu'elle ignore, le lecteur l'apprend cours des chapitres qui s'intercalent entre ceux consacrés à sa quête. Et ceux-là ne sont pas passés au filtre de la subjectivité, puisque l'histoire est dite par l'auteur.

Trente ans plus tard, Joy envoie un mail à son amie d'enfance.


Ce roman traite avec délicatesse de l'amitié sans concession des adolescents, qui s'illusionnent d'une éternité promise. Il faut une raison majeure pour que se brise le lien. Et les dégâts sont d'autant plus profond pour Joy qu'elle porte encorne les stigmates de l'abandon maternel.

Reste la figure ambiguë du père, présent depuis toujours, auréolé d'une gloire telle que peut la concevoir un enfant. Alors comment faire la part entre le héros et le traitre ?


Cette narration alternée donne du relief au récit dont l'intensité grandit au fil des pages avec des chapitres de plus en plus courts et plus denses en révélation. On se prend au jeu de cette recherche de Joy mais l'issue questionne jusqu'à la fin.

Très bon roman sur les passions de la jeunesse et le mal qui rode.

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Paris 1986. Joy, 15 ans rentre en seconde au lycée . Elle rencontre Stella 16 ans qui rentre en première. Coup de foudre amical. Elles partagent tout et se ressemblent comme deux gouttes d'eau : même taille, même corpulence, même coupe de cheveux. Même passion pour David Bowie qu'elles vénèrent et écoutent en boucle. Elles se sont même rebaptisées les « Little China Girls » comme dans la chanson de Bowie. Elles passent leurs vacances ensemble, sortent en boite, fument pour la première fois. Après deux ans fusionnels, un matin d'été, Stella part sans explication. Elles ne se reverront qu'une fois, brièvement, au mariage de Stella. Joy ne comprend pas et n'aura de cesse de découvrir les raisons de la fin d'une amitié si forte. Un roman très bien écrit où l'on découvre tour à tour la voix de Joy puis celle de Stella. Deux voix pour un même été et deux vécus différents. Un roman bouleversant de justesse. Un vrai coup de coeur!
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Sur un air de Space Oddity de David Bowie dont elles sont fans toutes deux, une histoire d'amitié d'adolescence entre Joy et Stella. Elles sont jeunes, elles sont belles et un peu Rebel Rebel. Les liens sont indéfectibles et pourtant va s'ensuivre un silence de trente ans. Alors Joy va tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la maison de Long Island où elles passent souvent leurs vacances chez la grand-mère de Joy pour que Stella ne donne plus de nouvelles. Je venais de finir le dernier Goncourt de Mohamed Mbougar Sarr et je ne cache pas que dès les premières pages, la différence de style m'a sauté aux yeux au point que je me suis dit que ça n'allait pas être de la grande littérature, et pourtant…
Pourtant, Eléonore Pourriat arrive à nous embarquer dans son histoire, entre la France et les USA, entre la famille de Joy et celle de Stella. Comment Stella qui vit dans une famille post- soixante huitarde va se ranger de la sorte et mener, une fois adulte, une vie bien conventionnelle ? Les deux china Girls vont-elles pouvoir reprendre le cours de leur amitié ?
Dans un style très direct, percutant, Eléonore Pourriat sait faire passer les émotions de l'adolescence, révèle le poids des non-dits qui changent le cours de nos vies.
“Les attentes ont été déçues de part et d'autre. On n'espère plus rien. Reste le quotidien, auquel on s'accroche”.
Quelle belle jeunesse on aura eue. Fin des illusions, on entre dans l'âge adulte.

Challenge Multi-Défis 2022.

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Je vous présente un très court roman de cette rentrée littéraire, court mais si idéalement construit qu'une ligne de plus aurait été inutile. Éléonore Pourriat est déjà l'auteure d'un roman Histoire d'Adrian Silencio, elle réitère l'essai avec Les Poupées. Notre auteure est également actrice et réalisatrice de courts et longs métrages, au coeur desquels elle traite de la place de l'homme et de la femme dans la société. C'est un thème qui réapparait en filigrane dans ce roman de filles, de ces jolies poupées que l'on manipule à sa guise.

Je m'attendais davantage à une narration qui reposait sur une disparition involontaire quand je me suis intéressée pour ce livre, je m'imaginais une disparition inexpliquée, non pas un choix totalement assumé de la part de Stella. J'étais, comme on peut le dire familièrement, à côté de la plaque. Les motifs de cette disparition, qui relève davantage de la rupture amicale et d'une mise à distance, sont nettement plus subtils et complexes que cela. Comment se remettre d'une amitié passionnée qui s'interrompt brutalement sans un mot d'explication ? Si certaines séparations amoureuses peuvent être destructrices, les fins d'amitié aussi brutales telles que celle de Joy et Stella laissent aussi des traces, dans les mémoires.

Joy et Stella se ressemblent étrangement au point d'en prises pour des jumelles. Et comme le font bien souvent les adolescentes elles partagent les mêmes gouts et passent leur vie ensemble, d'autant qu'elles ont un schéma familial presque similaire, la première élevée par son père, la seconde par sa mère. Toutes adolescentes qu'elles étaient, elles ont découvert ensemble la vie, leur corps, les émois, leurs coups de sangs, les émotions que procurent les chansons de David Bowie, une complicité si intense qu'elle en frôle l'amour. On le comprend peu à peu, c'est une rupture d'autant plus violente et incompréhensible. Car Joy adulte a grandi et s'est construite sur le vide que lui a laissé la perte soudaine de son amie, si chère, et sur le malentendu qui en résulte. Vous l'aurez compris, le récit se base sur cette tentative de rebâtir ce qu'il s'est passé, il se fait à deux voix, la première celle de Joy qui reprend un contact éphémère, par mail interposé, avec son amie afin qu'elle lui donne la réponse qu'elle cherche face à celle de Stella, qui consent à lui donner cette réponse attendue pendant vingt ans, L'ampleur du vide laissé par l'absence de Stella laisse présager de l'évènement qu'elle a vécu qui l'a poussé à agir de façon aussi extrême.

L‘écriture avisée d'Éléonore Pourriat peint parfaitement le bout de monde gai et lumineux de ces deux jeunes filles, assombrit par l'obscurité de ce ciel qui apparaît au loin laissant entrevoir la tempête qui finit par se déchainer et briser l'une d'entre elle, au son de l'orage : elle parsème juste ce qu'il faut d'indices pour mener, sans en avoir l'air, son lecteur sur le début de piste des évènements passés. le monde de Joy se délite peu à peu alors que la révélation de Stella éclate, le soleil des jours heureux à Long Island se transforme bien en un coup de soleil cloqué, rouge et purulent, qui n'en finira pas de guérir. Là ou Stella a eu le temps de commencer sa résilience, Joy voit l'innocence qu'elle a conservée ces vingt années voler en éclat et veillait sous le coup du choc. Les deux filles ne sont plus sur la même longueur d'onde depuis longtemps, des années de vie ont gâchées.


Il est bien difficile de parler de ce roman sans en dévoiler l'intrigue principale, et je ne souhaite pas vous gâcher l'étonnement de la découverte, cette surprise qui donne un tout autre sens à la vie des deux jeunes filles que Joy et Stella étaient, et des femmes qu'elles sont devenues. Dans la lignée de ce qu'elle a fait précédemment, l'auteure démonte un monde, encore et toujours, maîtrisé bien souvent par certains hommes, dirigé par leur bon plaisir, ce monde encore fortement déséquilibré, obstinément phallocrate, ou la lâcheté, la satisfaction des caprices et l'égoïsme est règle de droit.

C'est une histoire terrible que nous livre là l'auteure, ou son écriture si précise manie à chaque fois le mot juste, et qui a une telle force évocatrice que tout est constamment suggéré sans que rien ne soit dit. La violence est indescriptible, les dégâts démesurément longs et étendus, si Stella est touchée de plein front, Joy n'est pas épargnée. J'ai été assez dubitative au tout début du récit de Joy mais dès que l'auteure a fait s'exprimer Stella, j'ai totalement adhéré à l'histoire de ces deux adolescentes perdues au milieu d'adultes qui n'agissent que selon leur bon vouloir et qui paient les pots cassés d'un paternalisme coupable. Davantage encore par la façon dont l'auteure joue avec la vie de ses personnages, comme les facettes d'un diamant, ou lorsque l'une se dévoile et réfracte toute sa lumière, l'autre reste en retrait. Les penchants les plus inavouables qui soient éclatent au grand jour en un feu de paille vite éteint.

J'ai apprécié aussi ce roman car dans cette histoire d'amitié gâchée, aucune des deux comparses n'accuse l'autre de tous les maux, il y a une certaine rancoeur, mais ce n'est en aucun cas une histoire de vengeance, de règlement de compte, basse et mesquine. L'auteure est plus fine et intelligente que cela, ses ficelles ne sont pas aussi grossières, je l'avoue bien volontiers, que d'autres histoires d'amitié rompues que j'ai pu lire précédemment. Elle ne joue pas sur ces sentiments-là, elle retisse, tout en sensibilité et en délicatesse, l'histoire des deux filles jusqu'à qu'ils finissent par se rencontrer et que les deux anciennes amies finissent par se comprendre, enfin. Éléonore Pourriat a écrit avec brio les orages d'une histoire d'amitié simple qui tourne au vinaigre, consumée par la foudre d'une volonté extérieure, qui anéantit tout, les souvenirs d'un âge d'or qui appartient définitivement au passé de Joy et Stella. Belle réussite !











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Parfois on ouvre un roman, emporté par l'enthousiasme des avis dithyrambiques. Et plof. Alors que le roman est somme toute pas mal, on est franchement un peu déçu. Celui-ci en est un exemple.
J'avais envie de me glisser entre ces 2 amies pour la vie, comme on ne peut l'être qu'à 15 ans. Avec une capacité à faire des concessions proche de zéro. L'impression d'être ultra adulte et l'envie de rester petite, en boule sur son lit à côté d'un nounours. L'attraction des garçons et le corps qui change, qui déplait et plait toujours trop. Alors oui, on retrouve tout ça dans cette histoire. Et la grand-mère fantasque, et une mère néo-hippie, et un père beau gosse pas très présent qui fait ce qu'il peut entre la mère qui n'est plus et son boulot de flic.
Pour le scénario, je suis assez naïve et bon public, mais j'avais compris quasi dès le début. D'où ma déception.

Mais ça reste bien fait.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Parfait pour un après-midi farniente sur la plage ou un trajet en train.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Le corps de Stella est parcouru de fourmillements. Le souvenir picote. Elle n’a pas pensé à Joy depuis des lustres, mais déjà le sang pulse dans son ventre, comme si l’autre était restée tapie sous sa peau en attendant son heure. Toutes les années qui les séparent, c’est tellement plus que la durée de leur amitié, pourtant rien n’a jamais eu autant le goût de la vraie vie que cette époque-là. Comme si elle n’avait pas été complètement elle-même depuis. Comme si elle avait mené l’existence d’une autre. Mais sa vie à elle alors, ou s’est-elle perdue? est-ce un cul-de-sac à la fin des années quatre-vingt?

-Allez j’en ai marre! Jeanne, regarde-moi cette pièce, tu trouves qu’elle ressemble à quoi?

-A un caca!

– C’est drôle, ça. Suzanne, ramasse tes jouets, il y en a partout! J’ai la tête comme une pastèque, vous me cassez les oreilles! Fabien, tu peux venir, s’te plaît? Je craque!

– Promenons-nous dans les bois… entonnent Jeanne et Suzanne.

-J’arrive! hurle leur père avant de se ruer dans la pièce pour la plus grande joie des fillettes qui courent se cacher.

Stella, elle aussi, s’échappe.

Face au miroir de la salle de bains, elle se sermonne. Elle doit garder le cap. Elle était à l’abri, même si, quand elle y réfléchit, elle a toujours été en mouvement. Une part d’elle-même ne s’est jamais arrêtée de fuir. Peut-être n’y prêtait-elle plus attention. Il faudrait changer d’adresse e-mail, ou d’appartement même, de ville, aller plus loin, ailleurs, pour garder l’ennemie à distance, jusqu’à la fin.
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Dottie, elle, n’a pas gobé son mensonge. Elle est venue la trouver dans le garage et lui a demandé très gentiment ce qu’il lui arrivait, parce qu’elle croyait que les deux amies s’étaient disputées. Stella s’est sentie en confiance :
- il y a eu un problème avec votre fils…
Dottie lui a jeté un coup d’œil furtif, méfiant aussitôt contré par son bon sourire.
- Il est incorrigible, hein ? Ce n’est pas bien grave tu sais. Tu t’en remettras, s’il t’a volé un baiser .
– Non ce n’est pas…
Dottie l’a interrompue sèchement cette fois.
- Quand on a le feu au cul, on allume.
Oui ce sont les mots de la gentille vieille Dame qui aimait les expressions idiomatiques. Ses grands yeux bleus avait rétréci en tête d’épingle noires. Un regard d’une dureté abyssale.
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Les amitiés adolescentes sont un embrasement total, une déflagration, un don de soi envers et contre tout, un pacte avec l'autre comme on n'ose plus jamais en faire par la suite. C'est une expérience de l'absolu, de l'infini. Un amour fou qui abrite toutes les illusions, qui protège et encourage.
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Joy a idéalisé ce qui se passait villa Adrienne. Ce n’était pas le monde généreux qu’elle décrivait. Ces types prenaient la maison pour une auberge, ils traitaient Domino et sa fille comme leur soubrette. Jamais Stella n’en a vu un apporter un bouquet de fleurs ni se mettre en cuisine. À part ça, ils étaient formidables.
Domino était passée d’une vie modeste avec un réfugié laotien obsédé par l’intégration a une communauté foutraque et intellectuellement vivifiante, mais son rôle n’avait pas changé, elle faisait les courses, les repas, le ménage, et elle gueulait. Ou alors elle pleurait parce qu’une fois de plus elle était tombée amoureuse d’un tocards qui avait pris la poudre d’escampette.
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L'adolescence est un laboratoire d'expérimentation, et les amitiés de cet âge, les éléments chimiques au contact desquels les corps en devenir réagissent. Des tentatives ponctuelles, pour comprendre comment on se comporte, qui on est. Des agents. Elles ne sont pas vouées à durer. Si elles le font, c'est l'exception qui confirme la règle.
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