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EAN : 9782713800832
Editions Traditionnelles (30/11/-1)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Une synthèse des différents prodiges accomplis par Lao-Tseu selon son hagiographe Kohong, qui vécut au IVe siècle
av. J.-C.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Une religion – si sainte qu’elle soit (en admettant qu’une chose sainte puisse être pratiquée par des hommes), si divine qu’elle soit (en admettant qu’une chose divine puisse se restreindre à la compréhension et au régentement d’individus) – se diminue et s’appauvrit, par le fait et dans le moment même qu’elle se dit une religion. Elle satisfait immédiatement l’homme, lequel, a dit un philosophe ironique, est un animal religieux. Mais l’homme est autre qu’un animal religieux ; il est en même temps un animal passionné, volontaire, instinctif, appétitif, etc. Pendant tout le temps qu’il satisfait à ces innombrables qualités, il ne se satisfait point comme animal religieux ; et donc, pendant ce même temps, il oublie sa religion, et qu’il y en a une. Ainsi considérée, la religion est la satisfaction d’un besoin ; et, lors même que ce besoin n’existe plus, qu’il s’est amoindri ou oblitéré (comme les dernières vertèbres et l’appendice), l’homme y satisfait quand même, par habitude, par obéissance ou par crainte. Tel est le sort de toute religion qui s’est faite contingente, croyant par là mieux intéresser, mieux saisir, mieux commander l’individu contingent qu’est l’homme.

La Tradition, qui demeure tradition, c’est-à-dire ignorante volontairement de l’existence même de toute contingence (existence qui, comme on sait, n’est qu’une relation), la Tradition n’affecte pas l’homme en tant qu’animal religieux ; elle l’affecte en tant qu’homme, avec tous les qualificatifs, c’est-à-dire sans qualificatif et sans détermination. L’homme religieux se satisfait avec une certaine compréhension de la Tradition ; l’homme logique, avec une autre ; et, de même, l’homme affectif, passionné, rituel, social, pauvre, riche, marchand, lettré, solitaire, familial, etc., etc.

Partout, la Tradition l’étreint, qu’il y pense ou qu’il n’y pense point. C’est la Tradition qui lui fait ses lois, qui lui conserve son statut, qui a créé sa politique, qui lui indique le respect aux morts et la politesse aux vivants, et les règles sociales, et l’ambition littéraire, et le goût de la connaissance et de l’étude, et les hiérarchies, et les rites, et jusqu’à la manière de mourir. Elle est tout lui, et il est tout en elle. Il ne peut s’y soustraire ; et d’ailleurs il ne le veut pas et n’y songe pas ; car il est si fortement appuyé sur elle qu’il y est, pour ainsi dire, identifié, au point d’en être comme la forme passagère et vivante, au même titre que les Ancêtres en sont l’expression synthétisée et immortelle.

C’est pourquoi, à l’inverse des traditions qui se sont spécialisées en religions pour mieux saisir les passions de l’homme, qui ont pris des passions pour le commander en lui ressemblant, et qui, avec ses passions, ont pris sa faiblesse mortelle, la Tradition jaune communie, même en son passage sur la terre, à l’immobilité consciente et à la pérennité des principes qu’elle représente et dont elle émane, et elle conduit à cette pérennité les adeptes fidèles qui la suivent, et qui désormais, grâce aux précautions de ses Sages et à un long atavisme, ne peuvent plus ne plus la suivre. – Telle est l’ampleur et la durée de la Tradition jaune. On ne crée point une Tradition immortelle ; elle se crée soi- même, et tous les jours s’agrandit et se fortifie par les énergies que lui apportent, après leur mort, ceux qui l’ont aimée. (chapitre IX)
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Quand on dit d’un savant chinois qu’il a rompu tout lien traditionnel, on lui adresse la pire des injures, et, de plus, on a toutes chances de ne pas dire la vérité ; car il n’existe pas un Chinois qui puisse – même s’il le mérite – acquérir la gloire, s’il ne fait pas remonter expressément son enseignement à celui de ses ancêtres ; si donc il est un écrivain chinois qui ait osé cela, il est chez lui considéré comme un fou bizarre ; on fait autour de lui la conspiration du silence ; et ainsi nous ne le connaissons point, soit que nous soyons demeurés en Europe, soit même que nous ayons tenté d’aller découvrir la vérité en Chine. Le respect des ancêtres et la piété pour leurs idées sont des pierres angulaires de la philosophie et de l’érudition chinoises, et nul ne songerait à bâtir un système sur d’autres bases. Même en sociologie, même en politique, les réformateurs et les révolutionnaires chinois d’aujourd’hui – que l’on peut cependant soupçonner de peu d’enthousiasme pour la poudreuse et immobile antiquité – ne s’aviseraient pas de présenter comme une nouveauté leurs projets de réforme, car ils n’y trouveraient pas un adhérent. Ils les présentent, au contraire, comme un retour à l’ancien état de choses, et un « recul » vers des temps passés et meilleurs ; et, à tout prendre, si l’on veut bien étudier l’histoire des vieilles dynasties, on verra que ces révolutionnaires n’ont point tort, et qu’ils connaissent aussi bien le passé de leur race que l’âme de leurs contemporains. (chapitre II)
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Lorsque, négligeant d’imiter le Bouddhisme, qui sut se plier aux traditions, le Christianisme tenta de se dresser contre l’héritage intellectuel de Laotseu et de Kontgseu, il fut brisé, d’un accord si commun entre le souverain et les peuples, qu’il n’y a plus à revenir là-dessus dans l’avenir, et que la religion chrétienne ne sera jamais, dans le monde jaune, qu’un sujet de curiosité pour quelques lettrés oisifs, qu’un refuge pour quelques récidivistes contre les lois de leur pays natal, et qu’un moyen de pénétration politique plus ou moins habile, suivant la valeur des diplomates qui l’emploieront. (chapitre I)
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