Humour, adolescence et TGV...
Même si une bonne partie de l'intrigue est liée à des trains de banlieue ou de province, l'intrigue de
Jean-Bernard Pouy sent bon le TGV. On fonce. On y va. On aligne les phrases rapides, on accumule les rebondissements, les revers... On n'est pas là pour se poser. C'est clair.
Cependant, j'ai plutôt eu le sentiment d'assister à un atterrissage tout au long du roman qu'à un envol... La faute à ces premières dizaines de pages, lorsque les deux protagonistes sont coincés, emmêlés, fusionnés dans la carcasse d'un train suite à un accident. Ce démarrage annihile tout le reste du livre, qui reste pourtant de bonne facture.
Pour l'anecdote, il y a plusieurs années, une catastrophe ferroviaire a eu lieu en Belgique, du côté de Buizingen, et un des deux trains, c'était mon train habituel. Mais je n'étais pas à bord... C'est dire si j'ai été tacklé par les premières pages du roman de Pouy.
Le reste est une sorte de "road movie", décrivant la fuite en avant et les péripéties de Marcel et Marie-Claude pour échapper à Ange, proxénète notoire. le fait de coller à une certaine actualité rend les choses très agréables, à mon sens. C'est un indéniable plus que l'auteur apporte au livre.
La lecture est agréable, et on a un très honnête polar à la française, qui m'a rappelé Izzo ou
Daeninckx, c'est dire si la qualité est globalement au rendez-vous. le hic c'est qu'il y a davantage matière à une longue nouvelle qu'à un court roman. On sent un peu la dilution et l'étirement du propos par des rebondissements, qui sont un peu téléphonés et n'ajoutent pas grand-chose à l'intrigue.
Beaucoup d'humour, pas de pathos, de l'action, une lecture rapide, une écriture vive, un langage d'ado bien maîtrisé... ce n'est déjà pas si mal. Et une chute finale digne d'une nouvelle.
Pour l'anecdote, ceci est mon 4è livre emprunté via www.lirtuel.be, la plateforme des bibliothèques numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et lu sur une tablette.