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Marcel, 15 ans, prend le train pour rejoindre son internat quand soudain le wagon est ébranlé par un choc violent. C'est l'accident. Marcel se retrouve aplati contre une jeune femme qui était installée face à lui. Bloqués sous des tonnes de tôle, ils patientent durant l'intervention des secours. L'adolescent, s'il est fragilisé par ses blessures et sa posture incommode, est ému par cette intimité imposée avec la dénommée Marie-Louise. Sur le point d'être libérés, la jeune femme au comble de la souffrance lui mord vivement une oreille. Marcel perd connaissance et reprend ses esprits à l'hôpital. S'inquiétant pour Marie-Louise, il apprend qu'elle est portée au nombre des victimes. Les médias révèlent qu'elle était recherchée par des truands après avoir dénoncé un réseau de proxénétisme. Quelques mois plus tard, alors qu'il reste traumatisé par l'accident, Marcel est interpellé par deux malfrats qui lui posent des questions sur Marie-Louise. Le garçon avec un bout d'oreille en moins part à sa recherche pour l'alerter. La suite... tout s'accélère et on assiste à une course-poursuite échevelée sur les routes de Bretagne. Quiberon, Lorient, Quimperlé, Rostrenen... Un polar à la sauce armoricaine, oui, mais formellement déconseillé aux Bretons climato-susceptibles. Le récit tout en mouvement offre des passages formidables, je pense notamment à la traversée de la Région en auto stop ou à la description de la course cycliste. Le lecteur s'attache à cet adolescent malmené, plongé dans les poésies de Ginsberg, gerbant à tout va, mais admirable de détermination. Le récit parfaitement calibré s'achève par une conclusion épouystoufflante. Chapeau l'artiste.
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Quelle aubaine pour un garçon de seize ans de se retrouver allongé sous une femme de vingt-six ans ! Il est des étreintes plus agréables que d'autres, cela dit : ces deux-là sont coincés sous les débris d'un train crashé. Les mouvements sont donc limités et la jeune dame n'a pas l'air sereine. N'empêche qu'une telle promiscuité invite à être encore plus près que près...

L'humour de Pouy me régale toujours autant : losers drôles et touchants en scène, dialogues savoureux et langage fleuri. Argot, bons mots et reparties réjouissantes à la pelle, surtout qu'ici, la voix est celle d'un adolescent.
Les portraits que l'auteur dresse de la Bretagne et de ses autochtones sont toujours drôles et moqueurs. Mais vous pouvez remballer promptement votre courroux, ô amis bretons chatouilleux, le tableau est plein de tendresse. Ni vache, ni condescendant.

On peut trouver les intrigues de Pouy faiblardes et décevantes. On ne s'en soucie guère si le ton reste enlevé, mais ici tout m'a semblé s'essouffler assez vite, et le road-trip traîner en longueur.
Quoi qu'il en soit, je ne boude pas deux heures de récréation souriante.
Et ce roman s'achève sur une jolie pirouette.
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Petit livre et petit prix pour un grand plaisir de lecture. L'homme à l'oreille croquée est en fait un jeune gars de 16 ans qui se retrouve coincé contre une jeune femme venue s'aplatir sur lui après l'accident ferroviaire, les quarante tonnes de tôles du wagon les encerclant de toutes parts. Surtout, ne pas bouger sous peine de douleurs fulgurantes. Alors, comme le dit la quatrième de couverture, le mieux est encore de faire connaissance.
Loufoque me direz-vous. Oui, cette scène qui fait un tiers du livre est traitée avec beaucoup d'humour. Pensez-vous ! Etre littéralement collé à une femme de 25 ans. Une vieille, quoi ! Il ne faudrait pas que les copains l'apprenne.
Puis le récit s'oriente vers une fuite, des retrouvailles, un peu de violence mais pas trop.
Après l'accident, le trauma du jeune Marcel, le narrateur, ses peurs, ses angoisses, la réaction de ses parents, tout cela est survolé. Peu de psychologie dans ce livre, ce n'est pas le but. Par contre, si vous voulez imaginer ce à quoi l'on peut penser pendant quelques heures qui paraissent une éternité, où la mort est si proche, rien que pour ça, ce livre vaut la peine d'être lu.


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J'aime retrouver l'univers de Jean-Bernard Pouy, et ce petit polar ne manque pas d'atout pour nous séduire. L'histoire d'un jeune ado qui se retrouve faisant corps (dans le sens littéral du mot) avec une jeune femme suite au déraillement de leur wagon lors d'un attentat. Pouy déroule avec beaucoup de malice, d'humour son intrigue. Comme souvent chez lui, il nous délecte de son plaisir de jouer avec les mots et aime saupoudrer le tout d'humour noir. Et nous lecteur, on se dit que ça fait vachement de bien de retrouver l'un des créateurs du Poulpe.
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Marcel et Marie-Paule ne se connaissent pas mais voyagent dans le même compartiment de train. Lorsque ce dernier déraille, c'est aussi leurs vies qui déraillent. Pour le meilleur ou pour le pire ? Je vous laisse voir.

Le titre est probablement inspiré de l'excellent « L'homme à l'oreille cassée » d'Edmond ABOUT, mais la comparaison s'arrête là. On lit rarement les récits de POUY pour la qualité de leurs intrigues mais pour les bons mots qu'ils recèlent. Je n'ai pas été déçu avec cette histoire simple, racontée avec vivacité et brio.

Je replacerai ce court roman dans la boîte à livre où je l'ai trouvé, qu'il procure aussi un bon moment à celui qui l'y empruntera.
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Du haut de ses 15 ans, Marcel n'a pas trop de chance : le train qui le conduisait à son bahut vient de dérailler, les quarante tonnes du wagon pèsent lourd sur corps bien frêle. Ajoutez à cela une jeune femme plutôt sexy, coincée comme lui et qui l'écrase : Marcel n'est pas sorti de l'auberge. Et même s'il s'en sort sans trop de dommage (une simple oreille croquée sans vergogne par la demoiselle), la rencontre choc du train va l'embarquer dans une aventure des plus périlleuses. Emotions et frissons garantis…

« L'homme à l'oreille croquée » est un excellent roman noir écrit par Jean-Bernard Pouy. le début plonge le lecteur dans un univers apocalyptique et l'on tremble aux côtés de Marcel. le point de départ est extrêmement original, tant au niveau du décor inédit que du point de vue narratif : nous vivrons ces quelque 150 pages dans la peau de l'adolescent timoré, naïf et attachant. On est vite happé dans l'intrigue. Même si, à un moment donné, celle-ci prend un tour poussif et peu crédible, l'ensemble demeure jubilatoire, d'une jubilation acide cependant, tant la plume de l'auteur trempe dans le vitriol du cynisme, mais qu'importe puisque, sous le caustique, la tendresse n'est pas loin, la candeur et la fraîcheur de l'adolescence affleurent derrière le sanguinolent de la rencontre ferroviaire. Un roman noir rempli d'originalité et d'inédit : à découvrir, si possible à distance d'un train !
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Humour, adolescence et TGV...

Même si une bonne partie de l'intrigue est liée à des trains de banlieue ou de province, l'intrigue de Jean-Bernard Pouy sent bon le TGV. On fonce. On y va. On aligne les phrases rapides, on accumule les rebondissements, les revers... On n'est pas là pour se poser. C'est clair.

Cependant, j'ai plutôt eu le sentiment d'assister à un atterrissage tout au long du roman qu'à un envol... La faute à ces premières dizaines de pages, lorsque les deux protagonistes sont coincés, emmêlés, fusionnés dans la carcasse d'un train suite à un accident. Ce démarrage annihile tout le reste du livre, qui reste pourtant de bonne facture.

Pour l'anecdote, il y a plusieurs années, une catastrophe ferroviaire a eu lieu en Belgique, du côté de Buizingen, et un des deux trains, c'était mon train habituel. Mais je n'étais pas à bord... C'est dire si j'ai été tacklé par les premières pages du roman de Pouy.

Le reste est une sorte de "road movie", décrivant la fuite en avant et les péripéties de Marcel et Marie-Claude pour échapper à Ange, proxénète notoire. le fait de coller à une certaine actualité rend les choses très agréables, à mon sens. C'est un indéniable plus que l'auteur apporte au livre.

La lecture est agréable, et on a un très honnête polar à la française, qui m'a rappelé Izzo ou Daeninckx, c'est dire si la qualité est globalement au rendez-vous. le hic c'est qu'il y a davantage matière à une longue nouvelle qu'à un court roman. On sent un peu la dilution et l'étirement du propos par des rebondissements, qui sont un peu téléphonés et n'ajoutent pas grand-chose à l'intrigue.

Beaucoup d'humour, pas de pathos, de l'action, une lecture rapide, une écriture vive, un langage d'ado bien maîtrisé... ce n'est déjà pas si mal. Et une chute finale digne d'une nouvelle.

Pour l'anecdote, ceci est mon 4è livre emprunté via www.lirtuel.be, la plateforme des bibliothèques numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et lu sur une tablette.
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 Un roman court, agréable à lire car rythmé et bénéficiant de la belle écriture de son auteur. Dommage qu'avant sa fin abrupte, Pouy n'ai pas pris plus de soin (et de pages) à expliquer la relation qui unissait Marie-Claude et Ange. En effet, tout ce qui se passe dans le roman a pour cause cette relation et Pouy nous offre juste un échange énigmatique entre eux, mais sans nous offrir de réponse. Alors certes, les dernières lignes nous permettent d'avoir un début de réponse quant à la vraie personnalité de Marie-Claude mais cela reste, pour moi, insuffisant. Il n'en reste pas moins, même s'il est inabouti, un petit roman sympa.
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Kaddish" également connu sous le nom de "Kaddish pour Naomi Ginsberg" est un poème de l'écrivain Beat Allen Ginsberg sur sa mère Naomi et sa mort le 9 juin 1956.

Irwin Allen Ginsberg, né le 3 juin 1926 à Newark et mort le 5 avril 1997 à New York, est un poète américain, membre fondateur de la Beat Generation, du mouvement hippie et de la contre-culture américaine. Ses prises de positions homosexuelles, pacifistes et bouddhistes lui valurent de fréquents démêlés avec la justice.

C'est ce livre, c'est cet auteur qui va nous accompagner tout au long de cette lecture.
Des citations ponctuent le texte, reflets des pensées de Marcel.
Ce n'est toutefois pas ce poème qui est mis en scène dans ce drôle de roman.

L'imagination est au pouvoir, notre ami Jean Bernard nous entraîne dans une aventure digne de la série du poulpe, un fait divers comme base de départ, avec un accident ferroviaire qui nous permet de faire la connaissance de l'homme à l'oreille coupée.
Nous resterons scotchés entre Marcel et Marie Claude, nous les suivrons dans leurs aventures rocambolesques jusqu'au dénouement final comme un clin d'oeil qui nous arrachera un sourire.
Du bon polar, dans la vie d'aujourd'hui, une lecture sereine et agréable.
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Il y a quelque chose de l'histoire des larmes de Jan Fabre dans la première partie du roman noir de Jean-Bernard Pouy L'homme à l'oreille croquée. le huis clos entre un adolescent et une jeune femme qu'un accident de train projette l'un contre l'autre. Marcel sent le corps de la fille sur lui, son ventre parfaitement posé sur le sien, le haut de son corps un peu tordu, il ne sent qu'une partie de sa poitrine, sa tête sur le côté de la sienne, son bras gauche le long de son corps, sa main posée sur le haut de sa cuisse.

Des corps entremêlés comme pour une union charnelle mais en fait enclavés dans les parois du compartiment qui se sont broyées autour d'eux, ne leur laissant que très peu d'espace pour respirer et remuer. La jeune femme menacée par un éclat de métal dangereusement pointé contre sa colonne vertébrale.

Bon gré mal gré, dans cette violente promiscuité, il doit accepter la totalité des fluides corporels qui vont sourdre d'elle. Il va osciller entre la peur, le dégoût, le désir, la colère reposant toutes les questions d'ores et déjà évoquées sur le rapport à l'autre et à son intériorité dans les textes d'Emmanuèle Bernheim et ceux de Jean-Paul Sartre ainsi que dans l'oeuvre de Wim Delvoye.

Lorsque les pompiers finiront par arriver pour les désincarcérer de leur prison de métal, la douleur est-elle qu'elle en vient à mordre et arracher l'oreille de son compagnon d'infortune.

Ils auraient pu ne jamais se revoir, mais cette expérience d'un train qui a déraillé est mâtinée pour l'adolescent de celle des transports amoureux aussi n'aura-t-il de cesse de la retrouver. D'autant plus lorsqu'il comprendra qu'elle est menacée.


Comme dans la Belle de Fontenay, où un retraité des chemins de fer adhérent à la CNT-AIT cherche à mettre la main sur le meurtrier de la jeune lycéenne qui lui rendait visite dans son jardin ouvrier, la quête de la vérité par ce jeune homme à l'oreille croquée va brouiller les cartes, les représentations, attiser les espoirs, l'envie et les déceptions. La chute d'airain des deux romans délivrant finalement une même perception de ce que l'on peut attendre du bonheur dans des romans noirs.

Une ambiance, une vision du monde pas si éloignée que cela de celle de Gabriel Lecouvreur, plus connu sous le nom du Poulpe, cet aventurier libertaire, dont la première enquête publiée avait été rédigée par Jean-Bernard-Pouy avant que la suite de la saga de ce personnage atypique ne soit confiée à d'autres écrivains de polars. Encore une histoire de train comme son titre ne l'indique pas : La petite écuyère a cafté.

Dans un autre registre, L'homme a l'oreille coupée, de Jean-Claude Mourlevat vous amènera à tendre l'oreille aux explications successives que lui réclament les piliers de bar sur son handicap qui finissent par un clin d'oeil facétieux.

Lien : http://muet-comme-un-carpe-d..
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