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EAN : 9782226398925
576 pages
Albin Michel (31/10/2018)
3.37/5   23 notes
Résumé :
Après quinze ans passés dans une geôle guyanaise pour un crime qu'il n'a pas commis, avec pour seul compagnon un fou qui a trafiqué avec Pablo Escobar et prétend posséder un trésor, Erwan Le Dantec n'a qu'une idée en tête : éliminer un par un les salauds qui l'on trahi. Pour cela, il va devoir changer de visage et défier le sort. Lord Gwynplaine est né.
Politiques véreux, dénis de justice et argent-roi : Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal arrachent les masqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Erwan le Dantec est un jeune  pilote d'avion voué à une belle carrière lorsqu'il se trouve impliqué malgré lui dans une magouille politique lors d'un transit en Afrique. Deux de ses connaissances, Barjac, un collègue qui se verrait bien à sa place  et Armand qui lorgne sur  Olivia, sa fiancée, l'ont dénoncé  au procureur Villedieu. Inculpé pour haute trahison on l'envoie croupir dans une prison de la Guyane française. En geôle,  il se lie avec un vieux prisonnier, l'abbé Vargas, ancien conseiller de Pablo Escobar. Erwan  parvient à s'échapper avec les plans d'un trésor caché en Colombie que lui a laissés Vargas  et crie vengeance !
Edmond Dantes et Erwan le Dantec , même combat et pour cause,  Patrick Raynal et Jean-Bernard Pouy ont transposé à notre époque le célèbre Comte de Monte-Cristo. Ils ont suivi la trame, écrit un chapitre sur deux, épuré de quelques centaines de pages le roman, changé les blazes, dénoncé l'argent roi et les affaires politiques. Mon avis est mitigé,  autant, Pouy et Raynal m'ont embarqué en Guyane et chez les narco-trafiquants colombiens, autant ils m'ont largué avec la vengeance de Lord Gwynplaine et les affaires de corruption. Mais grâce à eux je suis en train de lire le chef d'oeuvre original  qui n'a ma foi point d'égal.
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Erwan le Dantec, pilote d'avion pour une compagnie habituée à faire transiter des cargaisons entre la France et l'Afrique et à travailler avec les « services », coule une vie plutôt agréable à Toulouse avec son père dans le quartier Saint-Sernin où, dans la communauté catalane, il pense s'être trouvé une seconde famille. C'est d'ailleurs là qu'il a rencontré la belle Olivia avec laquelle, en ce début d'année 1993, il célèbre ses fiançailles. Arrêté arbitrairement ce soir-là, il est sans autre forme de procès envoyé pourrir dans un cul de basse-fosse dans la jungle guyanaise. Durant les quinze ans qu'il passe au secret, il se lie avec un autre prisonnier, l'abbé Vargas, qui l'aide à supporter la captivité et à organiser son évasion. Plus encore : Vargas prétend posséder en Colombie un trésor caché. Erwan le Dantec prépare donc minutieusement son évasion, son retour et surtout sa vengeance. Sa liberté retrouvée, il deviendra le mystérieux Lord Gwynplaine.
On aura reconnu – ou pas, ce n'est pas bien grave – sous les traits d'Erwan le Dantec, le tout aussi malchanceux et rancunier Edmond Dantès, le Comte de Monte-Cristo, dont Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal proposent ici non pas un pastiche, mais bien une réécriture du roman d'Alexandre Dumas qui replace l'action entre la fin du XXème et le début du XXIème siècle. L'exercice, certainement amusant pour les deux auteurs, était aussi assez périlleux. Mais cela fonctionne finalement très bien. Preuve certainement de la qualité de l'histoire de Dumas, mais aussi et surtout de la pertinence jamais démenti de sa critique du culte de l'argent-roi et de la corruption de certaines élites. Il faut aussi dire que Pouy et Raynal, s'ils sont partis du texte original pour le réécrire chapitre par chapitre, ont aussi un peu coupé dedans, histoire de rendre l'ensemble un peu plus fluide ou, à tous le moins, plus rythmé.
L'ensemble donne une impression assez étrange : on lit un récit ancré dans notre époque mais dont certains traits sont presque anachroniques et notamment cette question des mariages arrangés et forcés dans la haute société avec les auteurs ont dû faire pour respecter leur contrainte initiale. de même, comme dans Dumas, on évitera de trop se focaliser sur les incohérences du récit ou les trop heureux hasards qui le ponctuent. Ceci fait, il faut bien le dire, c'est avec un plaisir presque enfantin que l'on se laisse entraîner dans cette folle aventure et que l'on se repaît des plans machiavéliques de Gwynplaine et des portraits au vitriol de tous ces méchants décidément très méchants. Une véritable friandise.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un roman à oublier aussi vite que j'en ai lu ses quelques 560 pages. Il est vrai que l'idée d'un Monte-Cristo moderne était une lourde ambition et un pari risqué, et l'amoureuse du Comte que je suis ne pouvait que se jeter sur ce roman mettant en scène les répliques actualisées d'Edmond Dantès et des traîtres, des démons et des saints qui l'entourent.
Mais, d'une part, ce roman n'a aucune crédibilité, et d'autre part, les auteurs ne font preuve d'aucune imagination pour actualiser l'intrigue.
Dès le départ, le récit est totalement elliptique sur les raisons de l'arrestation et de l'enfermement au secret de notre héros. Chargé d'une vague enveloppe par je ne sais qui, Edmond-Erwan se retrouve dans une geôle au fin fond de la jungle guyanaise sans comprendre pourquoi – mais le lecteur ne comprend pas non plus ce qu'on lui reproche, et ce n'est pas le machiavélique procureur qui va l'éclairer, même si celui-ci se croit obligé de monter par le premier train à Paris pour rencontrer Pasqua ou l'un de ses acolytes. Au moins, les quatorze années de captivité passent à toute allure dans le roman – si on ne m'avait pas précisé que cela durait quatorze ans, je ne l'aurais jamais imaginé. Après – toutefois – quelques éléments non dépourvus d'intérêt sur la brutalité de la vie quelque part entre Saint-Laurent du Maroni et Maripasoula, dans la pègre des orpailleurs, notre Gwynplaine-Monte-Cristo se retrouve à Paris, en 2013, surgi de nulle part, et le recopiage commence.
A l'exception peut-être de Vargas-Faria, les personnages sont à peine esquissés, que ce soit les crapules de Villedieu ou Mondego ou le Danglars moderne, ou les personnages secondaires qui foisonnent, tous calqués sur leur modèle dumasien. Pour certains, c'en devient vexatoire, comme Olivia-Mercedes qui ne fait que passer ou Aysha-Haydée dont on comprend à peine ce qui est arrivé à son ministre de père.
Quant à Gwynplaine-Monte-Cristo, il est invraisemblable que personne, en 2013, n'aille faire une recherche sur Google pour essayer de savoir qui il est et d'où il vient. Tout aussi invraisemblable, le sort de ces deux malheureuses jeunes filles, Agathe et Valentine, que leurs pères indignes s'acharnent à marier contre leur gré. Si le livre n'en est pas à une invraisemblance près, le lecteur attend autre chose d'un Monte-Cristo remis au goût du jour.
Les auteurs collent à Dumas au point de ne rien modifier aux développements, aux dialogues, et même aux pensées qui se bousculent dans la tête du héros. Mais le copié-collé, trop c'est trop, surtout si c'est en total décalage avec l'époque où vit Gwynplaine-Monte-Cristo. Je ne pousserai pas jusqu'à ajouter des citations, mais si je le fais, bien malin qui saura dans quel roman je les ai cueillies, l'ancien (le seul, le vrai) ou la copie.
Quant au style – grossier, relâché jusqu'à la vulgarité, et pas seulement dans les dialogues. Il est vrai que j'ai l'habitude de textes plus travaillé, donc ce laisser-aller me choque, de même que des personnages dont l'oisiveté et les mauvaises habitudes me choquent, surtout venant des jeunes. Tout le monde fume de la meilleure herbe, tout le monde sniffe, et je ne parle pas du reste. Si encore tout cela s'habillait d'une intrigue travaillée, mais même pas.
Seul personnage inventé par rapport à Dumas, Maria-Luisa, forcément belle à couper le souffle, sexy à baver, dotée de la plus redoutable intelligence, qui couche bien sûr avec la terre entière, dont Gwynplaine-Monte-Cristo, et j'avoue qu'elle m'a profondément agacée. Autant à vrai dire, que la fameuse Aysha même si on la voit à peine, qui elle aussi semble coucher (enfin, si j'ai bien compris) avec notre héros bien avant l'heureuse conclusion…
Mon agacement, d'ailleurs, est monté à mesure que j'avançais dans ma lecture. Un Monte-Cristo moderne, je n'ai absolument rien contre, mais pas ce roman-là.

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Coups de coeur !

Je n'aurais jamais ouvert ce livre, si je n'avais pas assisté à une rencontre avec Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal. Personnellement, je ne suis pas fan de lecture historique et dans ma tête, Monte-Cristo, c'est une série de mon enfance avec Gérard Depardieu, donc clairement, non, je n'aurais jamais ouvert ce livre sans cette rencontre !

Pourtant, les deux auteurs avec leur humour et leur passion, m'ont convaincus de donner une chance à ce roman, bien que je n'ai jamais lu l'oeuvre originale, et grand bien m'en a pris !

Je vais tout de suite le dire : oui, l'épilogue m'a fait verser une petite larme. J'étais à fond dans l'histoire et j'avais besoin de cet épilogue, qui termine sur une note d'espoir !

Quant à l'histoire, elle est dense, intense, terrible et fourmille de milles complots et vengeance. Tous les personnages sont fournis et aucun n'est laissé en reste, car même les plus mystérieux ont une histoire à raconter.
Pourtant, cette profusion de personnages, est quelque peu déroutante au début, et demande une concentration intense afin de savoir qui est qui. Heureusement, il y a une liste de tous les personnages en fin de roman, mais encore faut-il le savoir en début de lecture...

Autre bémol qui m'a empêcher de mettre 5 étoiles, c'est le manque de repère chronologique en début de livre. J'avoue qu'entre l'évasion de Le-Dantec et son entrée dans le cercle Villedieu/Barjac/Saint-Sermin, il s'écoule parfois des années, mais cela n'est pas mentionné et m'a quelque peu perdu. Heureusement, une fois Lord Gwynplaine introduit, tout se déroule à suivre et cela facilite les choses.

Les auteurs lors de la conférence, ont expliqués qu'ils avaient réduits l'oeuvre originale et l'avait modernisé. Et si je ne peux pas juger de ce qu'ils ont pu enlever, je peux en revanche vous dire que j'ai adoré cette modernité réaliste. Car par exemple, introduire Escobar était quelque chose de couillu, totalement réaliste et dans l'ère du temps ! Ce qui m'a happée et m'a permis de m'identifier à cette oeuvre.

En bref, un coup de coeur, dont je vais parler autour de moi et j'ai hâte que les auteurs mettent un point finale à leur prochain projet !

Bonne lecture à tous.
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Relecture au plus proche du flamboyant Comte de Monte-Cristo de Dumas, Lord Gwynplaine est un polar dans sa plus pure expression : noir, haletant et addictif. Pour qui, comme moi, voue une véritable passion à l'oeuvre d'origine, c'est un peu déroutant, car les auteurs n'ont quasiment pas changé une ligne de l'histoire de base. Mais en le transposant dans les années 80 - 90, entre Mitterand et Chirac, Pouy et Raynal agrémentent ce récit d'un regard acéré sur les dérives de notre société. Reste qu'il est parfois compliqué de croire à certaines ficelles dans un monde moderne (ces mariages arrangés, ce duel à mort...). Il faudra donc, pour apprécier cette lecture, prendre un peu de recul sur les événements et laisser courir la suspension de l'incrédulité. On profitera alors d'un texte écrit avec une grande maîtrise, aux nombreux rebondissements et au rythme parfait.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Clamart maitrisait parfaitement le mélange entre la fête puissance 12 et la misère puissance 15. Il savait très bien parler de la joie explosive d'un peuple qui en profitait, pendant quelques jours, pour oublier le reste, la dictature, la corruption, les pratiques mafieuses, quelquefois la guerre civile. C'est pourquoi c'était lui qu'on avait envoyé sur la côte filmer les chars fleuris et les gonzesses emplumées, alors qu'en secret il devait jeter les bases d'un futur reportage plus complexe, pour tenter de délimiter les liens entre les narcos, les FARC et le gouvernement, et explorer le devenir des anciens militants revenus à la vie civile.
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- Apprendre ce n'est pas savoir. Il y a les sachants et les savants. C'est la mémoire qui fait les uns, c'est la philosophie qui fait les autres...
- Mais la philosophie, ça ne s'apprend pas !
- Très bien. Vous avez déjà appris l'essentiel."
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" Putain, Erwan, on n'est pas toujours obligé de conduire comme si on avait le feu au cul. Le jour où tu vas arriver avant d'être parti, t'auras l'air fin.
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Le meilleur moyen de se soigner était donc de crever la gueule ouverte.
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- Qu'est-ce que tu prends ? (...)
Ce dernier n'avait pas la moindre idée de ce qu'il voulait prendre, à part la tangente.
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