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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On s'offusque volontiers avec notre regard occidental du système des castes indiennes avec les séparations bien codifiées qu'il instaure dans la société. Mais on a tendance à oublier que pendant très longtemps, jusqu'au milieu du vingtième siècle, il existait dans beaucoup de maisons une séparation en deux castes bien distinctes: maîtres et serviteurs.
C'est à ce rappel que nous convie le roman autobiographique de Margaret Powell. Elle n'hésite pas à marquer cette frontière en parlant d'Eux et de Nous. le ton est caustique et pointe les incohérence des maîtres, leur sentiment de supériorité, leur ignorance de ce qui se dis sur eux "en bas". L'avantage de ce récit c'est que Margaret n'épargne pas non plus certain(e)s de ses collègues dans leurs réflexes, leur volonté de singer les maîtres, la hiérarchie qu'ils reproduisent à leur niveau en rapport avec les fonctions de chacun. Elle ne s'oublie pas dans le tableau ironique, reconnaissant ses propres limites, par exemple qu'elle ne partagerait pas non plus son argent si elle était riche elle-même.
Au delà de la photographie sociale qu'elle nous offre, sa longue carrière est également un témoignage historique des habitudes domestiques de tout le vingtième-siècle, entre conseils de nettoyage, manière de préparer ou d'organiser les repas, inventions d'ustensiles divers pour faciliter ou non le métier.
Si certains passages sur le nettoyage des poignées, des casseroles ou des différents sols paraissent parfois redondants, Margaret nous parle aussi des relations amoureuses, sait différencier certains patrons plus respectueux de leurs employés et donne ainsi quelques conseils RH que pourraient appliquer certains PDG encore de nos jours. Aucunement dupe sur une relation amicale possible entre supérieurs et employés, elle sait néanmoins qu'on ne travaille que mieux quand on se sent un minimum respecté.
La peinture est si saisissante qu'elle aurait abouti à la création de plusieurs séries à succès en Angleterre dont Downton Abbey. Après cuisinière et femme au foyer, une nouvelle carrière médiatique s'ouvre pour celle qui n'a jamais su se résigner à n'être "qu'"une domestique.
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Dès les débuts de ma lecture, j'ai pensé à la série Downton Abbey et, en effet, celle-ci (ainsi que d'autres du même genre) a été grandement inspirée par ce roman.
Une ancienne cuisinière de familles anglaises aisées (plus ou moins, d'ailleurs) raconte ses mémoires avec beaucoup d'humour et une grosse pointe d'amertume.
Margaret Langley (son nom de jeune fille) est devenu aide-cuisinière puis cuisinière par défaut, car elle n'aimait pas la couture et devait subvenir aux besoins de sa famille (six frères et soeurs).
Elle gravit peu à peu les échelons de son métier pour devenir sur le tard, après avoir élevé ses enfants, cultivée et célèbre dans son pays.
Nous découvrons dans ce récit deux mondes que tout sépare, et pourtant complémentaires, celui des maîtres et des valets.
Je ne saurais citer les multiples anecdotes qui émaillent cette autobiographie, mais j'ai ri, j'ai été révoltée aussi, comme par exemple lorsqu'une de ses employeuses ordonne à Margaret de ne lui tendre des objets que sur un plateau d'argent et avec des gants - tiens ! je fais le rapprochement avec le roman "La couleur des sentiments" et la construction de toilettes séparées pour les blancs et les noirs, l'esclavage n'est pas loin !
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Pas facile dans les années 20 de se faire une vie professionnelle quand on est une femme, en Angleterre, à moins de se trouver un travail de domestique dans les belles demeures, mais à quel prix ?
Margaret Powell, nous a écrit là un fameux récit de sa vie et nous montre bien la condition difficile dans laquelle on pouvait se trouver à cette époque et quel genre de patrons dégoter pour être cuisinière à leur merci.
Tout est écrit dans un genre tout à fait simple et réaliste, et l'on se demande bien comment Downton Abbey aurait pu être réalisé sans l'autobiographie de cette dame . Merci à elle de nous avoir fait partager un long moment de sa vie de jeune fille en tant que domestique et d'en avoir fait malgré tout son expérience avant de se trouver chaussure à son pied.
Un très bon moment de lecture...
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Une amie de mon Club de lecture m'avait prêté ce livre, après être devenue fan de Downton Abbey. Pour ma part, il tombait également à pic car je suis actuellement en train de rédiger une nouvelle dont l'action se déroule dans les années 30, en Angleterre. Certes, les relations maître/domestique ne sont pas au centre de l'action mais je voulais faire quelques recherches afin de rendre mon récit le plus authentique possible.

Avec son franc-parler, Margaret Powell offre à son lecteur quelques anecdotes croustillantes sur son passé de cuisinière dans des maisons anglaises des années 20. Si je n'ai pas été vraiment séduite par le style d'écriture de l'auteur, j'ai néanmoins apprécié la distance prise avec humour sur ses différentes expériences.

A travers son témoignage, Margaret nous immerge donc dans cet univers si fermé et restrictif et elle dénonce avec soin les conditions de travail des domestiques plus ou moins difficiles selon la maison. Ainsi, l'avarice caractérisait la plupart du temps les relations maître/domestique et certains faisaient peu de cas du confort de leurs employés. Margaret Powell dit avoir parfois souffert de la faim, du froid, d'avoir un lit peu confortable, des tâches difficiles et ingrates, peu de congés et donc peu liberté de sortir (la plupart restaient d'ailleurs célibataires) et de faire des rencontres. Son témoignage est aussi le révélateur d'un phénomène déjà amorcé avant la Première Guerre Mondiale : la déchéance des grandes familles aristocratiques, qui pour la plupart, n'avaient plus vraiment les moyens d'assurer leur train de vie.

Les tribulations d'une cuisinière s'est donc révélé intéressant pour mes recherches car il m'a dévoilé les coulisses du métier, au sens large du terme, de domestique. Je le recommande également à tous ceux qui après avoir vu (et apprécié) Downton Abbey et souhaitent approfondir le sujet. S'il est vrai que Margaret Powell n'a pas connu de famille aussi riche que les Crawley et n'a donc pas été traité avec les mêmes égards que les domestiques de la série, le livre donne néanmoins un bon aperçu de leur condition de travail.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Conditions de travail et de logement, organisation de la domesticité dans les différentes demeures fréquentées, rapports avec les autres employés et avec les maîtres, des plus rosses aux plus attentionnés, tâches effectuées, astuces ménagères, trucs et recettes de cuisine... C'est tout un métier, et tout un univers aujourd'hui disparu, qui se révèle dans ce récit.
Un univers en pleine mutation, à mesure que le siècle avance, que les vieilles fortunes se délitent, que les rapports de classe évoluent et que les conditions de travail s'améliorent.

Margaret Powell raconte son expérience d'une plume alerte, simple et sans fioriture mais relevée par un franc parler savoureux qui n'épargne pas grand monde, à commencer par elle-même. On est loin de l'analyse sociale érudite, mais beaucoup de choses intéressantes passent dans ce récit intelligent, qui ne manque ni d'humour ni de sensibilité. On comprend que ces mémoires, très agréables à lire, aient été un best seller en leur temps. Elles ont d'ailleurs inspiré plusieurs séries télévisées, dont la récente et délicieuse Downton Abbey. Nettement édulcorée, tout de même, par rapport à l'original !
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"Un récit qui a inspiré la série Downton Abbey", y a pas à dire, les éditeurs savent comment me mettre l'eau à la bouche :p.
En tant que fan de la série, je ne pouvais pas passer à côté de ce témoignage d'une ancienne fille de cuisine devenur cuisinière dans les années 20 en Angleterre! Et je n'ai pas regretté le voyage.

Margaret Powell est encore adolescente quand elle entre en condition autrement dit quand elle devient domestique.
Cela veut dire loger sur place, prendre ses repas dans la salle des domestiques, avoir une ou deux soirées de libre par semaine, être payée un salaire de misère et se montrer reconnaissante évidemment :p.

Margaret commence comme fille de cuisine, le boulot le plus ingrat et le moins bien considéré. En gros, elle fait ce que les autres domestiques ne veulent pas faire et elle doit les servir à table (cf Daisy dans Downton Abbey).
Margaret décide rapidement de postuler comme cuisinière et d'apprendre le métier par la suite :D.

Bon, ce n'est pas de la grande littérature, l'auteure a un style proche du langage parlé mais j'ai adoré sa franchise et les anecdotes qu'elle nous raconte.

Tout y passe: les conditions de vie des domestiques, les petits caprices de ses employeurs, la recherche d'un mari qui lui ferait quitter son métier, les amitiés qu'elle a nouées, les repas qu'elle préparait avec plus au moins de succès, ...

Margaret le dit elle même, bien sûr qu'elle était un peu amère. Elle aurait voulu être institutrice, ne pas avoir à servir les autres et se sentir exploitée. Mais elle a fait ce qu'elle pouvait avec ce qu'elle avait.

Un témoignage qu'il vaut la peine de lire. Les droits sociaux ont mis longtemps à être accordé (après de nombreuses grèves, des manifestations, ...), il ne faudrait pas que nous retournions en arrière ...
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Margaret Powell nous raconte les années qu'elle a passé comme "aide de cuisine" et ensuite comme cuisinière dans de riches familles anglaises.
C'est entre autre de ce témoignage dont s'est inspiré le créateur de la série "Downton Abbey". C'est assez drôle et très instructif, le récit concerne les conditions de travail des domestiques au début des années 20 en Angleterre et les rapports entre les patrons et la domesticité.
L'auteur a commencé à travailler comme aide cuisinière à 15 ans et elle a passé toute sa vie dans les cuisines de personnes de la "haute société".
Elle a un regard très mordant sur ses divers employeurs et sur la façon de considérer le "petit personnel" à l'époque, que ce soit les filles de cuisine, les femmes de chambre, les majordomes etc...
Ayant malheureusement du arrêter l'école très jeune faute de moyens financiers, Margaret Powell a toutefois toujours aimé lire et sa passion pour les études ne l'a jamais quitté, au point qu'elle a passé et obtenu l'équivalent anglais du bac alors qu'elle était âgée d'une soixantaine d'années.
Son témoignage est drôle tout autant qu'intelligent mais j'ai été déçue que le livre soit si court (environ 240 pages) car de nombreux passages auraient mérité d'être développés.
L'auteur dénonce les conditions de travail de ceux qui n'étaient pas toujours considérés comme des individus à part entière par leurs "maîtres" , elle parle d'inégalités et d'injustice à une époque où les domestiques avaient plutôt intérêt à se taire s'ils voulaient conserver leur emploi .
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Écrit dans une langue sans aucun effet de manche, Les tribulations d'une cuisinière anglaise se lisent vite, facilement, et avec un certain plaisir. Ce serait simpliste de dire qu'il s'agit uniquement d'un recueil d'anecdotes, même s'il y en a, qu'elles sont savoureuses, et que sa plume est sans pitié mais pas pour autant dépourvue de compassion, mais il y a plus que cela dans ce récit. L'auteur observe et juge les rapports entre les maîtres et la domesticité dans une configuration aujourd'hui disparue, à vrai dire dans tout un milieu dont on pourrait dire qu'il a aujourd'hui disparu car, à quelques exceptions près sans doute, où y a t il encore des domestiques à demeure? Ce qu'il y a d'intéressant en plus est qu'elle travaille en cuisine à une époque charnière et nous décrit l'évolution de ces milieux du début de carrière à la fin, en commençant par les domestiques logées dans le grenier et payées au lance-pierre,jusqu'au lendemain de la guerre où tout le milieu social qui l'employait autrefois est ruiné et se contente désormais d'une femme de ménage une fois par semaine !
C'est cette mutation qu'elle nous raconte et on apprend beaucoup, dans un style certes familier, mais efficace et collant parfaitement à son oeuvre et à son récit.
Cela ne m'étonne pas du tout que cela soit devenu un best seller!
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Lu en lecture commune avec Marcellina.

Ce livre est apparu dans mes livres à lire après que j'ai demandé conseil sur des livres dans l'esprit Downton Abbey.
Il est très intéressant socialement et historiquement ! Certains passages en font également un livre féministe.

Ce n'est pas de la grande littérature, c'est sûr, avec un langage parlé. Mais, du coup, il se lit comme on écouterait une histoire, donc très aisément. C'est frais et léger, même si certaines conditions de vie décrites sont très dures. J'ai même parfois bien ri (cf : passage avec l'italien dans la baignoire)

La Quatrième dit que Margaret est issue d'un "milieu modeste", mais c'est pire que cela ! Leur misère est à la mesure (ou plutôt à la démesure!) des richesses, mépris et gâchis de ceux qu'ils servent. Sans compter qu'ils sont complètement siphonnés, Eux ! du genre, récurer les marches du perron tous les jours, repasser les lacets etc.
Je n'en reviens pas du mépris qu'ils ont, "Eux", pour les "gens d'en bas". Comme s'ils étaient d'une autre espèce, tellement supérieure… C'est fou de traiter d'autres humains ainsi ! Je n'imaginais pas non plus à quel point le rapport de "servitude" était présent (même lors des temps libres).
De ce fait, par empathie pour Margaret, j'ai adoré lire le passage chez les bienveillants Downhall.

A inspiré Downton Abbey ; je pense bien ! En plus des généralités qui ressortent dans tout le livre, on voit des tas de détails communs aux deux oeuvres ( la maîtresse de maison habillée en pourpre, les relations homosexuelles…)

Remarques perso, totalement subjectives, et qui n'enlèvent rien à l'ouvrage :
Je m'attendais à plus de secrets de famille, secrets amoureux, petites histoires et magouilles etc. puisque j'imaginais plus, rapport à ma demande, un roman, une saga peut-être.
M'a permis de retourner voir la fiche Wikipedia de Downton Abbey et de me rendre compte que j'avais raté toute la dernière saison et tous les derniers épisodes des saisons précédentes :-O !!!!!

~ Challenge multidéfis 19 : lecture commune
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La femme qui a écrit ce livre n'est pas un écrivain, elle évoque donc son passé sans "style" particulier.
Mais, d'abord je m'y attendais, et puis ensuite, elle parle avec tellement de sincérité et de spontanéité qu'on l'entendrait presque. J'ai trouvé cette lecture assez agréable.

Comme je m'y attendais, j'ai été complètement révoltée par la capacité de certains êtres humains à en rabaisser d'autres pour des raisons complètement débiles (ici c'est le statut social mais ailleurs ce sera la couleur de peau, la religion, la culture ou la sexualité).

Ma lecture ne m'a pas aidé à comprendre la nature humaine, bien sûr, mais j'ai apprécié cette immersion dans le monde "du dessous". Mon seul regret est que j'attendais en apprendre plus.

J'étais très heureuse pour elle, en revanche, quand j'ai lu qu'elle avait fini par faire les études qui lui tenaient tant à cœur, malgré toutes ces années passées "en condition".
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