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Critique de cardabelle




Bouleversant , étincelant , dense ... dense !

Après lecture , ne me viennent que des qualificatifs positifs pour parler de cette oeuvre impossible à résumer.
Elle gravite autour de son thème majeur , l'arbre et le vivant .
L'arbre et les siens . L'arbre et l'humain .

Symphonies poétiques et traités scientifiques s'entrecroisent pour servir la prise de conscience collective et ça donne une superbe mise en mots autour de huit nouvelles qui entrelacent leurs destins comme des racines .
Les arbres , comme des membres de la famille surgissent au coeur des récits .

L'utilisation constante d'un vocabulaire commun aux espèces humanise encore plus l'arbre : il vit , il est blessé , il communique , il meurt . On parle de sa chair , de sa peau etc...

" le comportement biochimique des arbres individuels ne prend sens que si on les envisage comme des membres d'une communauté ".
P.143

Derrière les textes ou les personnages , on perçoit l'ombre de Darwin , de Thoreau , de John Muir , de Abbey mais Powers creuse et creuse et argumente et prouve et matraque : le vivant sur cette planète est un tout , nous méprisons les intelligences végétales , nous avons rompu les liens puissants qu'avaient nos ancêtres avec la nature .
Et, je n'ai pas besoin de préciser que l'auteur va bien sûr s'étendre sur les conséquences des dégâts infligés à la biodiversité par ignorance , par cupidité , par indifférence.


Voilà bien une oeuvre salutaire , puissante : elle réveille les consciences , elle informe , elle conforte ou elle inquiète .
Mais , je dois dire que si cette lecture se grave dans la mémoire , elle requiert quand même un effort de concentration de tous les instants , avec , je le répète , des plages de plaisirs poétiques ou philosophiques : que dire du bonheur de rencontrer ici John Muir ...


Autre bienfait , j'ai regardé mes arbres chéris : les frênes qui font parfois trop d'ombre , les chênes qui ont transformé ma pelouse en tapis de mousse , le lilas mauve qui va chez le voisin , les sapins moches qui jaunissent ...
Vivez vos vies mes amours , je vous laisse aux oiseaux , Richard Powers vient de balayer un peu plus mes scrupules de mauvaise jardinière , vous avez juste à me tolérer parmi vous en me pardonnant le livre de papier que je lis sous vos branches.



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