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Critique de Myriam3


Laissez-moi d'abord le temps de souffler avant d'aborder ce roman... quelle épopée!
C'est tout un écheveau à démêler avant de pouvoir ne serait-ce que vous donner la trame principale du récit. Disons que nous suivons les aléas d'une famille pas ordinaire des années 40 aux années 80: le père, juif allemand, est un chercheur physicien un peu déboussolé ayant fui l'Europe pour refaire sa vie aux Etats-Unis. La mère, une jeune femme noire descendant de deux lignées d'esclaves et ayant, bien sûr, du sang blanc d'esclavagistes dans les veines. Leurs trois enfants, des prodiges du chant élevés libres et dans la non-conscience de leur couleur de peau. Ils sont éduqués à la maison et en musique, jusqu'à ce que Jonah, l'aîné, soit envoyé au conservatoire de musique pour qu'il puisse développer un talent exceptionnel.
Le récit virevolte autour de la musique, l'oppression raciale et la thèse paternelle selon laquelle le temps forme une boucle et que nos vies se répètent. Chaque personnage évolue selon une perception unique et personnelle de ce qu'être noir signifie dans un pays où la ségrégation n'est pas loin, sachant qu'entre une peau plutôt claire et une autre foncée il peut y avoir un gouffre...
Il faudrait des pages entières pour aborder la richesse et la complexité de ce roman aux multiples facettes qui ne plonge jamais ni dans la facilité ni dans le cliché. Il peut paraître ardu au premier abord quand on n'est pas grand connaisseur en musique mais finalement il suffit de se laisser emporter pour pénétrer dans ce monde particulier. Chaque personnage est attachant, agaçant parfois mais surtout si humain. Ils vont me manquer, c'est certain, et je suis heureuse de tout ce que j'ai pu apprendre par ce livre, émue de l'humanité et la bonté des membres de cette famille, et choquée de constater que, telle la boucle du temps que le père proclame, les émeutes des années 70 dont on parle ici font écho à celles d'aujourd'hui même, comme si le temps s'était figé.
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