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EAN : 9782352946779
504 pages
Bragelonne (21/06/2013)
2.91/5   27 notes
Résumé :
Londres, 1862. Une ancienne prostituée nommée Adelaïde frappe à la porte de John Crawford, dont elle a croisé la route autrefois. La fillette née de leur brève union aurait survécu. . . mais son âme est prisonnière d’un spectre vampirique.
Ce monstre assoiffé de sang n’est autre que John Polidori, jadis médecin de Lord Byron, le scandaleux poète. Le passé de Crawford et d’Adelaïde est lié au monde des ombres, faisant de leur enfant un trophée convoité par l’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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« La nuit est ton domaine à présent. Tu en viendras à haïr le jour. Ta place y sera parmi les tombes. » Avec ce nouveau roman, Tim Powers s'approprie avec le talent qu'on lui connaît le mythe des vampires et nous offre une histoire bien ficelée et captivante de bout en bout. Bienvenue dans la Londres du milieu du XIXe siècle où de puissantes créatures inhumaines baptisées Néphilims oeuvrent secrètement afin de détruire la cité et ainsi récupérer leur force d'antan. le roman peut parfaitement se lire de façon indépendant même si, bien qu'on ne puisse pas à proprement parler parler de suite au « Poids de son regard » (ouvrage récemment republié, lui-aussi par les éditions Bragelonne), il serait malgré tout préférable de lire « Parmi les tombes » en second. Ne serait-ce que pour comprendre l'héritage du protagoniste, descendant du duo à l'affiche dans le précédent roman, ou pour saisir toute la complexité de la nature de ces Nephilims. Les clins d'oeil sous la forme de références ou d'apparition de certains personnages sont également nombreux, qu'il s'agisse des Carbonari, de Polidori, Lord Byron..., bref, pour véritablement saisir la qualité du travail de Powers et la complexité de la tapisserie qu'il a tissé, impossible de ne pas en passer par « Le poids de son regard ».

Encore une fois Tim Powers fait montre d'un talent d'écriture et d'une culture historique et littéraire remarquables. le roman gagne également en efficacité et en dynamisme par rapport au précédent, mais perd hélas un peu en mystère. Les scènes d'action occupent ainsi une place un peu plus importante tandis que la focalisation sur les relations entretenues par les Néphilims et les humains sur lesquels ils ont jeté leur dévolu se fait quant à elle nettement moindre. Les personnages quant à eux sont toujours aussi convaincants mais également plus humains et attachants, qu'il s'agisse de la poétesse Christina Rossetti, de la jeune et farouche Johanna ou encore du vieux Trelawny, ancien pirate plein de mordant et qui constitue à mon sens l'un des personnages les plus captivants du roman. Un sentiment renforcé par le choix de l'auteur de privilégier une plus grande multiplicité des points de vue, une initiative bienvenue et qui n'en rend la lecture que plus plaisante car plus diversifiée. Comme à son habitude, Tim Powers ne résiste pas à l'envie de mêler à ses personnages fictifs quelques personnages historiques bien réels tels que les membres de la famille Rossetti ou encore la fameuse reine icène Boadicée (une petite référence antique qui ne pouvait que me séduire...).

Avec « Parmi les tombes », Tim Powers signe un roman fort réussi, beaucoup plus accessible et rythmé que « Le poids de son regard », mais à l'atmosphère nettement moins envoûtante et onirique que précédemment. Autant dire que j'attends avec beaucoup d'impatience la sortie de tout nouveau roman du père du mouvement steampunk.
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A dire vrai, je n'ai pas compris comment, en trente ans, Tim Powers avait pu tomber aussi bas. «Les voies d'Anubis» comportaient certes quelques (gros) défauts, mais l'ensemble du roman se lisait tout de même agréablement. Et on aurait pu penser qu'avec le temps, l'écrivain s'améliorerait et aplanirait ce qu'on aurait pu prendre pour des erreurs de jeunesse. Or, dans « Parmi les tombes », on retrouve les défauts des «Voies d'Anubis» multipliés par cent. le récit part dans tous les sens, on est accablés de détails et de scènes qu'on ne comprend pas et le tout rend la lecture absolument fastidieuse.

Pourtant, le décor de cette fiction avait de quoi me séduire, puisqu'on y voit évoluer, dans un Londres victorien, la famille de Dante Gabriel Rossetti. Ce n'est pas tous les jours qu'il est question de préraphaélisme dans un roman. Preuve que ce n'est pas un gage de qualité. D'ailleurs, le monde de la peinture préraphaélite n'est que peu évoqué. On se retrouve donc avec un vétérinaire - je dois l'avouer, assez sympathique, c'est d'ailleurs à cause de ce personnage que je n'ai pas lâché l'affaire au bout de 100 pages - et une jeune femme prostituée qui se font attaquer par des créatures étranges, une jeune Cristina Rossetti qui tombe amoureuse de son oncle mort et devenu... Ah, c'est là que le bât blesse. Qu'est justement devenu son oncle ? Un vampire, apparemment. Mais qui s'incarne aussi dans une statuette. Il semblerait qu'il soit aussi une sorte de statue vivante. Et peut-être également un fantôme, ou un esprit, enfin on ne sait pas bien, tout ça est très confus. Vous me direz que le Dracula de Bram Stoker se transforme en plein de choses et qu'on ne sait finalement pas grand-chose de lui. Oui, sauf que le personnage de Dracula et le roman sont passionnants et que Tim Powers ne peut pas prétendre leur faire de l'ombre.

Parce qu'ici, on s'attache essentiellement à des détails censés rendre la narration captivante, mais qui ne fait que charger lourdement le style et rendent le récit incompréhensible. Plutôt que de se centrer sur l'histoire de John Polidori, vampire qui hante Cristina Rossetti, Tim Powers multiplie les scènes de rituels vides de sens : on jette des dés sans s'arrêter, on casse des montres pour en laisser tomber des rouages, on affuble ses semelles de chaussures de morceaux de métal, on porte des fioles d'ail dans ses poches, etc., etc. le roman fourmille de ce genre d'inepties, longuement décrites. Il décrit aussi énormément les odeurs (ce qui est original), mais sans que ça donne du sens à l'écriture. Et les personnages transpirent énormément (à peu près toutes les cinq pages).

J'ai cru mourir pour arriver à terminer ce livre, jusqu'à ce que des amis de bon conseil m'ordonnent d'aller le rendre à la bibliothèque et de passer à autre chose. Je ne suis donc pas allée jusqu'à la fin, ou, plutôt, j'ai lu la fin en sautant quelques soixante-dix pages (je n'en pouvais vraiment plus). Et je me suis rendu compte que ça n'avait même pas gêné ma compréhension du roman... de toute façon, je n'ai jamais su où Tim Powers voulait en venir. le sait-il lui-même ? Il est légitime de se poser la question. Bref, j'ai laissé tomber «Parmi les tombes» pour me jeter, avec un réel plaisir, sur «Un ciel radieux» de Taniguchi. Mais c'est une autre histoire...
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En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce livre avec le sentiment mitigé d'un roman qui possède pourtant du potentiel et un aspect entrainant et haletant, mais dont le reste ne suit pas toujours. L'histoire a déjà du mal à démarrer, je me suis senti perdu sur les 100 premières pages, avant d'enfin rentrer dans une intrigue pleine d'action et de surprises. Et pourtant malgré une certaine fluidité qui apparait alors, j'ai trouvé que certains rebondissements manquaient de cohérence, que l'auteur abusait un peu trop de Deus Ex Machina ainsi qu'une conclusion légèrement trop happy-end et reposant sur quelques facilités. L'univers que construit l'auteur se révèle dense et complexe, offrant une ville de Londres fascinante par son ambiguïté, par les mystères et les aspects surnaturels qu'elle y cache. L'auteur possède quelques bonnes idées comme ses vampire ou encore ses fantômes, mais je trouve dommage cette impression que tout le monde est au courant d'un soit-disant monde surnaturel caché. Concernant les personnages ils sont énergiques et entrainants, mais j'ai trouvé qu'ils manquaient un peu trop d'empathie ce qui est légèrement frustrant. La plume de l'auteur se révèle fluide, soignée et entrainante. Finalement j'ai l'impression d'être passé légèrement à côté de ce roman, ce qui ne m'empêchera pas de me laisser tenter par d'autres livres de l'auteur.


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Au plus noir de la nuit londonienne, rôdent les monstres et les désespérés. John Crawford appartient à la seconde catégorie depuis la mort tragique de son épouse et de leurs deux enfants. Lors d'une de ses équipées nocturnes, il sauve la vie d'une jeune prostituée, Adelaïde, attaquée par une créature tombée du ciel. Après s'être réconfortés mutuellement, le veuf et la jeune femme partent chacun de leur côté, mais de leur brève union naîtra une petite fille qui disparaîtra dans d'étranges circonstances. Six ans plus tard, Adelaïde vient frapper à la porte de Crawford : leur fillette est vivante, mais prisonnière d'un puissant vampire, John Polidori, ancien médecin de Lord Byron. Partis sur les traces de l'enfant disparu, Adelaïde et Crawford trouveront des alliés dans la personne de la poétesse Christina Rosseti, poursuivie elle-aussi par la concupiscence de Polidori, ainsi que dans celle du vieux Trelawny, un ancien pirate ayant voué sa vie à l'éradication des morts-vivants en Grande Bretagne.

Comme tous les romans de Tim Powers que j'ai pu lire jusqu'à ce jour, « Parmi les tombes » a les défauts de ses qualités : foisonnant mais partant dans tous les sens, trépidant mais trop confus, doté de personnages secondaires passionnants mais d'un protagoniste principal terne et mollasson. L'histoire principale, moins bien troussée que celle des « Voies d'Anubis » et moins poétique que celle du « Poids de son regard », pâlit un peu en comparaison.

Qu'on ne s'y trompe pas pourtant : si Tim Powers ne signe pas là un chef d'oeuvre, il nous livre tout de même un roman de bonne facture. Certes, il m'a fallu un peu de temps pour me laisser emporter par l'intrigue, assez brouillonne au premier abord, mais, une fois celle-ci un peu débroussaillée, je me suis immergée avec plaisir dans l'imaginaire luxuriant de Powers. le roman fourmille d'excellentes idées et de trouvailles originales, notamment dans son approche du thème des vampires, créatures à la fois aimantes et tyranniques qui insufflent le génie de l'art à leurs victimes tout en les tuant à petit feu. A saluer également l'habilité avec laquelle Powers gère l'aspect historique de son récit, notamment en faisant intervenir de nombreux personnages ayant réellement existé, tels que Rosseti et Trelawny – souvent plus attachants et captivants que ses personnages fictifs s'il faut être honnête. Non dénué de défauts, donc, mais tout à fait digne d'intérêt.
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Plonger dans un roman de Tim Powers, c'est plonger dans un univers et une intrigue complexes et riches. C'est se faire happer dès les premières lignes et ne relâcher son souffle qu'à la toute dernière page.

Faisant suite au roman le Poids de son Regard, Parmi les Tombes emporte le lecteur dans un Londres sombre et gothique, où la menace vampirique plane sur les protagonistes de l'histoire. Dans ce tome, Londres devient un immense terrain de cache-cache et de poursuite entre les créatures et leurs victimes. A l'image de ses autres romans, Tim Powers livre encore ici une intrigue parfaitement ficelée et qui se tient de bout en bout. La tension tombe comme un couperet dès le début du roman. Parfois malmené et un peu perdu, le lecteur se retrouve dans les pas des personnages, submergé par les événements et les informations à ingérer.

Parmi les Tombes n'est pas un roman qui se lit "à l'arrache". Comme tous les romans de Tim Powers, il nécessite de l'attention pour suivre chaque événement, chaque détail, tant il est riche et dense. Il revisite le mythe du vampire, à sa manière. L'auteur n'a pas son pareil pour nous embarquer dans son sillage et nous laisser, à la fin, repus de son écriture. Il ne pique pas seulement notre curiosité, il la captive.

L'originalité de Tim Powers, outre de s'approprier le récit de vampire sans en ressortir une énième copie de la vision classique que l'on peut en avoir, est aussi de mêler des personnages ayant vraiment existé à son histoire. Des artistes, dont l'inspiration serait issue de l'influence des lamies. Dans le Poids de son Regard, il joue déjà avec cette réalité artistique et historique. Il ne s'approprie pas seulement un mythe, il s'approprie L Histoire, avec subtilité.

En bref, Tim Powers signe là encore un roman complet et fascinant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quelques rares critiques commençaient même à lui reconnaître, en dépit de son exubérance païenne, une charge poétique inédite dans les lettres anglaises depuis Shelley, Byron ou Keats. Évidemment, songea-t-il, puisque je dispose d'une muse comparable aux leurs. Les faveurs des membres de cette tribu de pierre antédiluvienne condamnent nos aimés et nous privent de la lumière du jour, mais ont pour effet secondaire d’éveiller le langage qui sommeille en nous, de le dompter et le chevaucher tel un animal sauvage.
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Il jeta un regard théâtral vers le tableau encadré sur le mur opposé. C'était un portrait du frère de son épouse, John Polidori. Christina se rappela que son oncle s'était suicidé en 1821 – soit quatre ans avant la rencontre de ses parents. Son père ne pouvait donc pas le connaître.
— L'avez-vous placée sous votre oreiller, comme une part de gâteau de mariage ? demanda-t-elle en se relevant d'un bond pour gagner la fenêtre côté rue.
Les anneaux grincèrent sur la tringle quand elle poussa les rideaux, et la lumière de l'après-midi se déversa dans la pièce, réverbérée par la pierre fauve des bâtiments de l'autre côté de Charlotte Street. Elle regarda par la fenêtre à droite et à gauche, dans l'espoir de voir Gabriel revenir plus tôt de son école des beaux-arts comme cela arrivait souvent, mais elle n'aperçut pas sa silhouette alerte et élancée à travers la noria de fiacres et d'attelages.
Dans son dos s'éleva la voix frêle de son père :
— Éteins le gaz si tu tiens tant que ça à nous consumer dans les rayons du soleil ! Quel oreiller ?
Elle se retourna vers lui, et l'éclat éblouissant des fenêtres d'en face obscurcit sa vision, formant un réseau d'ombres qui reliait entre eux chaque objet du cabinet.
— À Malte, reprit-elle. Avez-vous mis le petit homme sous votre oreiller ?
— N'y touche plus, Christina, dit-il doucement. Je n'aurais...j'aurais dû le jeter à la mer. Oui, sous mon oreiller, à la Saint-Jean.
Christina se souvint qu'on était aujourd'hui le 23 juin – soit la veille du solstice d'été. Était-ce pour cette raison que son père avait descendu et lui avait montré la statuette ? Le vieux Gabriele secouait la tête, et quelques mèches blanches tombèrent de son crâne clairsemé pour recouvrir ses lunettes.
— C'est un mauvais tour qui ne donnera rien de bon... mes pauvres enfants, Cœur, Trèfle, Carreau et Pique ! D'où vous est venue cette idée, hein ?
Le sourire aux lèvres, Christina traversa le vieux tapis jusqu'à la table et se hissa sur une chaise pour atteindre le robinet à la base du lustre. Quand ses frères, sa sœur et elle étaient encore enfants, ils jouaient sans fin au whist ou à la bataille dans leur chambre, au point d'adopter pour chacun d'entre eux l'une des couleurs d'un jeu de cartes : cœur pour Gabriel, pique pour William, trèfle pour Maria et carreau pour Christina.
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Ce sont ceux qui nous aiment qui nous mettent en péril.
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