Il n'a pas de nom, et il a encore moins de chance dans la vie, ce garçon est un poissard de haut vol. Il voudrait retrouver sa chance et pour cela, il va devoir rencontrer “Celui-qui-sait-tout” en haut dans la montagne. le voilà parti pour un voyage initiatique, une quête pour retrouver “sa chance”. C'est raconté comme un vieux conte, mais avec un ton direct et moderne et des répartie parfois cinglantes.
J'ai découvert Pozla avec "Monkey Bizness", en duo avec
El Diablo, bien plus trash, un sommet dans le genre, pas à mettre entre toutes les mains, puis “
Carnet de santé foireuse”, introspectif, dans le médical un peu gore. “
L'homme qui courait après sa chance” est adapté pour un public plus jeune, on retrouve son graphisme riche mais brut et agressif et ses couleurs acides, cela colle avec la poisse de notre personnage. Les illustrations débordent de détails, de mouvement, d'inventivité, je comprends que cette colorisation crue et ce trait brut puissent ne pas plaire à tout le monde, moi je trouve ce graphisme audacieux, fort, sans concession avec un esthétisme édulcoré, d'une énergie débordante, c'est d'ailleurs ce qui me plait chez Pozla.
L'histoire, elle aussi, bien que construite comme un conte pour enfants, ne fait pas de concessions avec les bons sentiments, c'est pas Disney, et là aussi j'applaudis. L'humour est un peu cynique, mais un public jeune peut tout à fait le comprendre. La morale, puisqu'il y en a une, est tout à fait logique, mais cruelle, je vous invite à la découvrir.
Pozla, dans un nouveau registre, dévoile une nouvelle facette de son talent, talent que je cautionne toujours.