AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330001957
318 pages
Actes Sud (02/11/2011)
4/5   1 notes
Résumé :
Luigi Martinotti a trente-cinq ans et vit à Milan. Pour des raisons économiques, il a dû renoncer à des études universitaires et a été successivement gardien de parking et commis dans une librairie. Mais désormais, il est employé dans un fast-food où il fait cuire des frites pendant huit heures par jour. Le week-end, il retrouve Antonella, elle aussi employée dans le même restaurant et mère d'un petit garçon. Malgré l'intensité de leur relation charnelle, malgré son... >Voir plus
Que lire après La vocationVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Luigi Martinotti travaille comme plongeur dans un fast-food milanais, plongeur cela signifie qu'il cuit des frites dans un bain d'huile bouillante durant des heures chaque soir, jusque tard dans la nuit. Il en ressort collant, puant, gras, écoeuré des odeurs de friture dont il peine à débarrasser sa peau et ses vêtements. Travailler tard le soir lui laisse cependant du temps pour nourrir sa passion : L Histoire.
Lui qui n'a aucun diplôme se plonge dans des livres ardus, en langue étrangère souvent (ce qui l'oblige à les apprendre, au moins suffisamment pour traduire), à fréquenter les bibliothèques, à prendre des notes, recouper ses informations et, enfin, rédiger un article. Ses sujets de prédilection vont d'Attila (pour qui il éprouve une grande admiration) à Charles II de Suède. Il échafaude des théories, se délecte de ses propres pensées et se pique d'une certaine philosophie.
Cet autodidacte considère ses recherches comme une « vocation » à laquelle il sacrifie tout son temps, sa vie privée mais privée d'amour réciproque car il se laisse juste aimer par une gentille fille qu'il finit par trouver encombrante. D'ailleurs tout ce qui l'empêche de lire l' insupporte : les rires des étudiants et leur manque de sérieux, eux qui ont la chance de pouvoir étudier sans travailler, les bruits du voisinage, le manque de temps, le manque d'argent, les jours fériés où la bibliothèque est fermée, les désirs de vie commune de sa petite amie.
Pourtant, il a la chance d'être reçu par un authentique historien qui lui manifeste de l'intérêt et le pousse à rédiger un article plus étoffé, qu'il pourra publier dans une revue. Mais.... a-t-il vraiment rencontré l'historien, décédé au moment de lui soumettre son travail ?
Il est soutenu par son ami Giuseppe, atteint de la maladie de Charcot, cette dégénérescence des muscles qui va le conduire à l'état de légume sauf s'il prend les devants.
Mais comment lire, écrire, quand on a si peu de temps et tant de pression pour  rendre son travail en temps voulu ? Ce fou d'étude va trouver la solution la plus folle:enlever un bébé, demander une rançon, abandonner le fast-food et reprendre son travail. Ce qu'il fait : il enlève une petite fille, demande une rançon et comme rien ne se passe, il se livre à la police. Mais... aucune fillette n'a été enlevée et après l'espoir de la prison où il pensait pouvoir travailler tranquille vient celui de l'asile. Rien de tout cela n'a existé, ses délires, pourtant minutieusement décrits, n'ont pas eu lieu. le médecin lui demande d'écrire son journal, il continue à lire, à prendre des notes, sous l'empire de la camisole chimique.

Pour échapper à la folie du monde, aux nuisances produites par « les autres », faut-il se réfugier dans la folie ? Et la folie n'est-elle pas l'expression la plus juste du désordre du monde ?

Le trauma de la perte de son père, l'obsession de l'Histoire, la focalisation sur Attila perçu comme un héros, des éléments précurseurs de sa folie.
Il y a dans ce livre une dimension poétique, une réflexion philosophique sur la mort, sur la vie en société, des passages bouleversants, angoissants, drôles aussi.
Au final, une lecture intéressante et un peu dérangeante.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Extrait : « Mon père est là tout entier, agrippé à cette image intérieure que je conserve de lui, il vit en elle...Mais non, il n'est pas vivant, ce n'est pas lui que mon image maintient en vie, mais moi, mon lien avec lui, c'est ma vie qui s'accroche à cette vie achevée. Cette vie faisait partie de la mienne, et c'est cette partie de ma vie qui ne veut pas se refermer. »
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Cesare de Marchi (1) Voir plus

Lecteurs (4) Voir plus




{* *}