À la racine de toute espèce de vikâra ( émotion, agitation) se trouve le "moi". Étant confiné à l'intérieur des limites de mon corps, tout ce qui se trouve à l'extérieur, je le considère comme étranger : vous, lui, ceci, cela. La peur, qui prend possession de moi, que tout ce qui m'est étranger et qui est toujours présent va m'attaquer ou immanquablement ma créer des difficultés. Tant que ce sentiment de "l'existence de quelque chose d'étranger" subsiste, vous restez confronté au malheur, à la peur, au chagrin, à la souffrance et à la mort. Vous emploierez toutes vos forces à défendre ce "moi" comme si ce "moi" était une entité qui allait exister toujours. Alors ? Il n'y a rien d'autre à faire que de se rendre libre de ce "moi", de ce petit "moi" limité. Vous n'avez qu'à élargir et développer ce "moi". Si vous ne pouvez le faire qu'en cultivant ce sens du "moi", pourquoi n'avoir qu'un "moi" tout petit ? Pourquoi ne pas l'élargir jusqu'à ce qu'il comprenne tout et n'exclue rien ? Il n'y a rien d'autre à faire.
Qu'est-ce qui rend l'esprit stable et joyeux? C'est se détourner de ce qui est extérieur. Le plaisir vient des objets extérieurs, c'est pourquoi il est accompagné par la peine et l'inconfort. ananda (la félicité) vient de l'intérieur, c'est pourquoi elle est stable et naturelle. ce qui est naturel est svastha. De ce svastha vient svasthya (la santé) : santé physique, santé mentale et ainsi de suite.
La vie est un courant qui avance sans obstacle ni interruption, sans s'arrêter nulle part. S'il est arrêté en un point quelconque, il en résulte une confusion totale.