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EAN : 9782844850423
47 pages
Allia (31/08/2000)
4.29/5   14 notes
Résumé :
Une jeune fille tente d’échapper à l’emprise du couvent, qui reste pour elle auréolé de mystères, mystères agissant comme des brûlures. La candeur est alors une rose qui se consume vite.
Pouvoir d’évocation, simplicité, pudeur et densité : tout un univers poétique affleure dans ce récit, aussi intense qu’émouvant, et qui mérite d’être hissé au rang des grands textes de la littérature italienne contemporaine. Il suscita en particulier l’admiration d’Aldo Pala... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dolorès Prato ( 1892- 1983 ) est une écrivaine, poétesse italienne.
Ce court récit de 44 pages, inspiré de l'enfance malheureuse de l'auteure, qui abandonnée par sa mère, non reconnue par son père et laissée aux bons soins d'un oncle dans les ordres, se voit confier à un couvent de religieuses cloîtrées.
Dans la fiction la mère est morte, la jeune fille a une soeur, et la vie dans le couvent est devenue une épreuve pour l'adolescente qui reçoit une lettre de l'oncle, immigré en Amérique du Sud.......
Les religieuses la menace de « Brûlures »,si elle décide de partir du couvent et explorer les mystères terrestres, abandonnant les mystères célestes.....
Une nouvelle pleine de poésie, une première approche à une grande écrivaine méconnue du grand public.
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Une brûlure, vive, de celles qui réveillent, vous rappellent que vous êtes vivante, quand on veut vous confiner, vous enfermer, vous écraser sous le poids d'une reconnaissance humiliante, d'une dévotion de commande, d'une contrition malsaine.

Une brûlure joyeuse, comme celle d'un coup de soleil, une brulure énergique comme celle de la vague qui claque sur la peau, une brûlure passionnée, parfois brutale, comme celle de l'amour...

Cette petite nouvelle impertinente et frondeuse de Dolores Prato m'a remplie d'aise! Elle fut un des rares écrits de l'auteur à connaître prix et succès.

En 80 pages, d'une plume alerte, aiguë, sans mâcher ses mots, Dolores raconte son émancipation du couvent qui l'a recueillie et élevée en tablant sur la reconnaissance de cette jeune pupille et la peur savamment distillée des "brûlures" du monde extérieur pour la garder, recluse, entre ses murs.

Mais on n'enferme pas un feu follet, on ne retient pas un papillon, on n'empêche pas une rose de s'ouvrir sous la brûlure chaude du soleil...

Un régal.Et, pour moi, la découverte d'un grand écrivain.. .
C'est aussi ce que semble penser la critique, maintenant que vient d'être traduit et publié , enfin, dans sa version originale -loin des coupes scandaleuses pratiquées dans le manuscrit par Natalia Ginzburg à qui Dolores Prato l'avait malencontreusement confié - son grand livre- testament Bas la place, y'a personne.

Il ne s'agit plus de 80 pages, cette fois, mais de près de
900...

Si elles sont de la même veine que ce petit bijou, voilà de grandes joies en perspective!
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🔥 « Tu joues avec le feu, ma fille, et tu te brûleras. Va donc dans le monde, vas-y, brûle toi, ensuite tu te tourneras vers le Seigneur pour qu'il guérisse tes plaies. Mais souviens-toi que lorsque Dieu a posé les yeux sur une créature, il rend vaine sa révolte. C'est lui qui te reprendra. Dieu est un créancier inflexible. Et souviens-toi encore d'autre chose :Dieu est jaloux des créatures qu'il aime ! » (p.16-17)

🔥 Avez-vous déjà ressenti cet élan qui vous fait vivre, ce je-ne-sais-quoi qui vous pousse à agir, cette flamme qui brûle à l'intérieur ? La narratrice est de celles qui les ressentent. Abandonnée par sa mère, elle se retrouve sous la coupe de trois bonnes soeurs dans un couvent ; et au creux d'elle-même, ce désir ardent de s'enfuir et d'échapper aux “brûlures” dont la menacent ses tutrices. Attisée par une lettre reçue un jour par son oncle dont elle n'avait pas de nouvelles, et qui a fui vers l'Amérique por lui proposer un mari et une vie meilleure, la jeune protagoniste rêve d'abandonner ses malheurs célestes pour enfin connaître le bonheur terrestre... Et renoncer enfin au double enfermement que sont sa vie monacale et le “refoulement” de son tempérament.

🔥Osera-t-elle seulement ? Si l'idée la gagne peu à peu, le sentiment écrasant de la reconnaissance (dont les soeurs profitent avec largesse) l'empêche de prendre son envol ; éternellement dévouée à ces âmes pieuses, partir semble hors de portée ... Mais s'enfuir un temps, goûter les plaisirs sensuels, voir la mer, le soleil, se laisser brûler par lui... brûler au dehors, sentir la douleur, les maux de l'extérieur, ne faudrait-il pas revenir et entretenir la flamme de la Foi, à l'ombre des murs épais du couvent ...?

🔥 Écrit en 1967 et largement inspiré de l'histoire de l'autrice, “Scottature” est une courte nouvelle impertinente et, si je puis dire, incandescente. Très métaphorique et fabuleusement poétique, cette histoire est pourtant d'une parfaite complétude. Les brûlures sont autant de menaces que d'espoirs, elles attisent la curiosité, le doute, le courage ou au contraire la crainte, l'avilissement et l'obéissance absolue. Quoiqu'il en soit, et comme le dit l'autrice : « Nous les humains, sommes enclos entre la beauté de la terre et celle du ciel. Pour avoir eu droit à un si précieux écrin, il est peut-être vrai que la douleur humaine est précieuse ». À méditer !
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Une jeune italienne très tôt abandonnée par sa mère et son oncle parvient à échapper à l'ambiance mortifère du couvent dans lequel elle a effectué sa scolarité. Elle s'ouvre peu à peu à la liberté et à la vie, représentées par la mer et une rose rouge.
Une nouvelle douce et poétique qui relate le combat entre la culpabilité et la soif d'exister.
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Au cours de sa vie, Dolores Prato (1892-1983) a tenté de se faire publier à maintes reprises, longtemps sans succès. À 73 ans, elle a gagné un prix littéraire avec cette nouvelle, Brûlures.

La nouvelle, inspirée de la jeunesse de l'autrice, raconte le profond désir d'émancipation d'une jeune fille. Orpheline et pensionnaire dans un couvent, la narratrice ne connaît rien du monde extérieur, mais elle sait que sa place est ailleurs. La religiosité des nonnes et de ses pairs l'étouffe. Ses brûlures sont celles de l'âme, mais également celles du corps.

Ce court texte, poétique, se révèle être une très belle découverte. Il est parsemé d'images prégnantes, comme celle des nids d'oiseaux sous le plafond de la galerie du cloître, « il y en avait tellement que ce n'étaient que pépiements d'oiseaux et battements d'ailes, comme un morceau de ciel concentré sous ces vénérables poutres ».
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
De cet oncle je conservais en tout et pour tout un souvenir, une bague et une promesse. Le souvenir c'était celui de ses retours de la chasse, quand il donnait à manger à la chouette, attachée à un billot par une chaînette. A chaque petit morceau de poumon qu'il lui tendait sur la point des ciseaux, celle-ci faisait une révérence et lui me disait : "Apprenez la politesse." La bague, il m'en fit cadeau au moment où il allait partir pour l'Amérique et le cérémonial fut tel qu'il me donna l'impression de posséder un joyau chargé de valeurs intrinsèques et historiques. et c'est également à ce moment-là que naquit, comme un rêve, la promesse. Il m'avait demandé ce que je voulais qu'il m'envoie de là-bas et j'avais répondu : "Des papillons, de toutes les couleurs, grands comme ça". Et j'avais grand ouvert mes deux mains l'une à côté de l'autre. L'oncle me les avait solennellement promis, mais il n'étaient jamais arrivés ; et moi qui les avais longuement annoncés à mes compagnes, j'avais été mortifiée par cette vaine attente; mais au fond de moi-même je les attendais toujours.
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J'enlevai la rose et j'allais la froisser entre mes mains, pour la détruire, plus que pour la cacher, mais je la vis.
Elle était si parfaite, si rouge, elle ne demandait que la caresse du regard, redoutant le contact des doigts. Là où les pétales sont le plus serrés on aurait dit que son coeur battait, et en même temps elle répandait son souffle parfumé. C'était une créature qui me regardait, me montrant sans pudeur sa beauté. J'eus honte d'elle, si ouverte et si rouge, mais je ne pus l'abîmer en la serrant dans mon poing. Je la tins à la main comme les nonnes tenaient leur cierge pour la procession, mais plus près de mon coeur, parce qu'elle ne brûlait pas, elle embaumait seulement. Je baissais les yeux vers mon coeur, en regardant le coeur vivant de la fleur, (...).
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Mais pour continuer mes etudes, j'abandonnai à nouveau la clôture du couvent, et dans un mouvement si spontané que je ne m'en rendis compte qu'apres qu'il fut arrivé, je rompis aussi la clôture que je m'étais imposée à moi-même.
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J'étais attachée au billot, comme la chouette de l' oncle. Au couvent, on m'avait donné à manger, comme l'oncle à la chouette, mais moi, pour dire ma reconnaissance, je ne pouvais absolument pas faire des courbettes comme elle; je devais la montrer en restant, parce que c'était ce qu'on attendait de moi.
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Nous, les humains, sommes enclos entre la beauté de la terre et celle du ciel. Pour avoir eu droit à un si précieux écrin, il est peut-être vrai que la douleur humaine est précieuse.
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Video de Dolores Prato (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dolores Prato
Lundi 5 août 2019, dans le cadre du banquet d'été "Transformer, transfigurer" qui s'est déroulé à Lagrasse du 2 au 9 août 2019, Mélanie Traversier lisait des extraits de "Bas la place y?a personne" de Dolores Prato.
Arpentant le paysage de son enfance tourmentée, Dolores Prato invente, dans un récit monumental, une langue vibrante et enchanteresse. Elle redonne vie aux lieux, aux plus modestes des objets, à tout ce qui a peuplé son univers et façonné son imaginaire. Le livre est paru en 2018 aux éditions Verdier
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