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Corto Maltese tome 5 sur 16

Comès (Préfacier, etc.)
EAN : 9782203332300
102 pages
Casterman (16/07/2001)
4.27/5   263 notes
Résumé :
Lors de la Première Guerre mondiale, quelque part du côté de la Mer Rouge. Corto Maltese participe, aux côtés d'El Oxford, à une action contre un fortin dirigé par les Turcs. Ils doivent délivrer le jeune prince Saoud. Et pour cela, ils vont faire équipe avec un personnage dangereux, énigmatique et impitoyable : Cush !
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Les éthiopiques, a suivi, en langue française, la parution, à quelques années près de la balade de la mer salée. le ton est ici toutefois très différent.

Il ne s'agit pas d'une histoire d'un seul tenant, mais d'une compilation de quatre histoires. Dans chaque d'elle Corto Maltese est devenu le personnage incontournable et n'est plus un personnage parmi d'autres.

Crush, sert ici de lien entre trois histoires, tout comme la Grande guerre et qui lie entre eux les récits. Notre marin aura fort à faire : récupérer un prince bien gardé, lutter contre des hommes léopards, défendre un village assailli dans une contrée pour le moins étrange, se démener avec un militaire bien trouble...

Chaque histoire aurait bien largement pu donner lieu à une bande dessinée au format classique, car c'est bien cela dont il s'agit ici. Des récits (pas si courts que cela au final), d'aventures qui nous font voyager sous d'autres cieux, en des périodes bien sombres. Chose assez surprenante et peu habituelle, l'auteur offre de nombreuses références plus au moins édulcorées non pas à la Bible mais au Coran. La mise en mot est habile, sans verser dans la provocation.

Le trait de Hugo Pratt est toujours aussi particulier. Il faudra certes s'y habituer, loin du style académique. Nous pouvons toutefois constater qu'il s'affine et se clarifie progressivement.

Les éthiopiques est un grand classique, qui se lira (ou se relira) avec grand plaisir !
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« Les éthiopiques » n'est pas le meilleur de la série mais chez Hugo Pratt, même quand c'est un peu moins bon c'est tout de même excellent. Ces aventures africaines de Corto Maltese sont très plaisantes. Les différentes histoires qui composent le tome font voyager en oscillant entre réalisme et magie. La violence y est parfois âpre (on est dans des contextes de guerre) mais il y a une touche de poésie proche parfois du fantastique qui donne un charme incomparable à l'album. Tout comme le dessin de Pratt. J'adore cette simplicité du trait et des couleurs, je trouve ça très séduisant et d'une efficacité formidable.
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MON CORTO PREFERE ! J'ai adoré les 4 petites histoires, (Au nom d'Allah le miséricordieux - Et d'autres Roméos et d'autres Juliettes - Les hommes-léopards du Rufiji). Elles sont chacune incroyablement entraînantes.
Corto Maltese découvre un soldat Danakil nommé Cush. Un homme qui a un sacré caractère. Je vous le recommande fortement.
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"Ma journée est faite ; je quitte l'Europe. L'air marin brûlera mes poumons ; les climats perdus le tanneront. Nager, broyer l'herbe, chasser, fumer surtout ; boire des liqueurs fortes comme du métal bouillant - comme faisaient ces chers ancêtres autour du feu. Je reviendrai avec des membres de fer, la peau sombre, l'oeil furieux : sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or : je serai oisif et brutal."

Cette prose fougueuse n'appartient plus à Arthur Rimbaud et sa Saison En Enfer, elle appartient au romantisme déjà déclinant de son époque, et sans doute à la jeunesse de toutes les autres. Préférons en tout cas le romantisme aux aspirations ordinaires des fils de bonnes familles, celles d'Arthur Gordon Pym et de Conrad; quoi qu'à vrai dire le romantisme en est justement le produit, cependant que le matérialisme et son confort restent embusqués au détour des années qui passent, et retombe comme une chape sur la plupart des jeunes libertaires aux poches crevées. "Mieux vaut l'or, que la géographie" pouvait conclure le capitaine Burton, toujours bravache, et de toute façon en règle avec une vie plus que vécue.

En se gravant lui-même une ligne de chance dans le creux de la main, Corto Maltese se destine au hasard et a peut être biffé son nom des registres du passé. Nous ne pourrons donc préjuger des motivations de sa jeunesse ni des desseins du voyageur adulte. S'essayait-il à la poésie? Rêvait-il lui aussi de cette "réalité rugueuse à étreindre"? Nous savons de sa mère gitane qu'elle lui laissa le goût de l'invisible, et que de son père il garda les fables et la nécessité du départ. L'homme mûr qui demeure a la désinvolture de ceux qui ont trop manié l'ironie et ont peut être déjà soupé de leurs rêves. Oisif et brutal peut être, plus sûrement contemplatif, individualiste, opportuniste, crâneur, bienveillant, Corto Maltese louvoie dans le sillage des grands courants qu'il s'applique à vivre dans la circonspection et le fatalisme; trop lucide peut-être, il regarde L Histoire se faire comme une conséquence attendue et se fie moins aux idéologies qu'aux vieilles mythologies, nécessairement moins hypocrites. S'il marcha bien dans les pas de ceux qui ont cherché l'aventure et l'ivresse du voyage par-delà les livres, Corto Maltese, lui, tiendra bon, pour toujours libre d'entraves, il saura disparaître quand il n'y aura plus de place pour la chance (*).

"L'appel du désert, pour les penseurs de la ville, a toujours été irrésistible: je ne crois pas qu'ils y trouvent Dieu, mais qu'ils entendent plus distinctement dans la solitude le verbe vivant qu'ils y apportent avec eux." observe T.E. Lawrence, qui semble résumer-là tout le combat de son existence. Son nom résonne aussi dans les Éthiopiques, qui est peut être le livre le plus synthétique et le plus mélancolique d'Hugo Pratt.
Le XIXème siècle s'est abîmé dans le premier conflit mondial et les empires coloniaux ont entamés leur déclin, les temps modernes abattent leurs dernières cartes, et l'irréductible Corto Maltese va bientôt jouer ses dernières partitions, avant que la guerre d'Espagne ne referme définitivement le chapitre de son époque.
Il lui reste quelques vies exemplaires à vivre auparavant, et sa route va devoir croiser celle d'un autre spécimen d'homme libre, un combattant, qu'il ne pouvait trouver que dans l'Abyssinie que traversa Rimbaud et où Pratt fut lui-même spectateur de l'Histoire. Cush est son nom, c'est un homme droit et fier, libéré du doute parce qu'il se bat contre des oppresseurs et que sa foi le guide au mépris de la mort. Un homme dangereux donc, comme cette autre variation qu'est Raspoutine, l'anar extrémiste pour qui la fin justifie toujours les moyens et pour qui l'or vaut évidemment mieux que l'honneur et la morale. Ni dieu, ni maître, ni serments, voilà bien des engagements intolérables à l'esprit de Cush. Sa liberté, il la tient de sa paix intérieure, de la clarté de son propos. En un mot de son dogmatisme.
Au contact de ce guerrier intègre mais intransigeant, Corto Maltese va devoir quitter sa réserve coutumière et prendre les armes pour une cause transcendante étrangère à ses intérêts immédiats: L'indépendance, ce motif de lutte qui lui secoua l'esprit lors de ses aventures épiphaniques en Irlande. L'altérité fait mûrir l'aventurier épris de fictions, Cush en est peut être l'instrument le plus rémanent tant il incarne le héros des anciennes épopées; or mûrir, c'est un peu tromper la chance, c'est un peu capituler.

"Nous étions ensemble pleins d'amour, à cause de l'élan des espaces ouverts, du goût des grands vents, du soleil et des espoirs dans lesquels nous travaillions. La fraîcheur matinale du monde à naître nous soûlait. Nous étions agités d'idées inexprimables et vaporeuses, mais qui valaient qu'on combatte pour elles. Nous avons vécu beaucoup de vies dans le tourbillon de ces campagnes, ne nous épargnant jamais; pourtant, quand nous eûmes réussi et que l'aube du nouveau monde commença à poindre, les vieillards revinrent et s'emparèrent de notre victoire pour la refaire à l'image de l'ancien monde qu'ils connaissaient. La jeunesse pouvait vaincre, mais n'avait pas appris à conserver, et était pitoyablement faible devant l'âge. Nous balbutions que nous avions travaillé pour un nouveau ciel, une nouvelle terre, et ils nous ont remerciés gentiment et ont fait leur paix."
Voilà ce que constatait avec amertume Lawrence d'Arabie dans Les Sept Piliers de la Sagesse. Nous vivons toujours dans ce monde-là. C'est une loi de l'espèce, et elle n'épargne pas nos fictions.

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(*) de cela nous pouvons toutefois douter, si l'on veut bien considérer cette lettre à Pandora placée en exergue de la Ballade de la Mer Salée: « L'oncle Tarao est mort. […] Mais c'est surtout pour l'oncle Corto que je me fais du souci. Ils se comprenaient parfaitement et étaient inséparables. Maintenant que je vois l'oncle Corto aller s'asseoir seul dans le jardin, le regard éteint, face à la mer, mon coeur se serre. »
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Un Corto en couleurs..fauve, rouge et brun dominent: Afrique oblige, Arabie aussi...

Nous sommes en 1916, en pleine première guerre mondiale, aux bords mêlés de la mer Rouge et de l'Océan Indien. Les grandes puissances qui sont aussi des puissances coloniales s'affrontent dans les sables arides et sur les mers infestées de pirates.....

On rencontre l'énigmatique Cush, l'Ethiopien, et son adversaire, Ras Yaqob à la recherche de sa fille Fala Mariam... Et toujours, partout, les traces du poète aux semelles de vent, venu trafiquer autrefois sur ces terres riches et violentes...

La magie de Corto est toujours aussi prenante...
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critiques presse (2)
BulledEncre
02 mai 2019
La magie opère et les mécanismes du scénario fonctionnent à la perfection. Empreint de réalités historiques, partir à la découverte de la secte des hommes léopards ne peut qu’être exaltant !
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Sceneario
01 septembre 2015
Ces quatre récits font parties de mon panthéon des aventures du plus célèbres des gentilhommes de fortune. Hugo Pratt est à son plus haut niveau que ce soit au scénario ou au dessin.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
[Corto Maltese vient de rencontrer Cush]

- ... Et maintenant, buvons le thé, et lui, ton ami, ne dira rien parce que le son de ses paroles trouble le silence du désert...
- Drôle de moment pour boire du thé... Vous ressemblez à de vieilles dames anglaises.
- Les Bédouins et les Danakils aiment boire du thé avant d'engager l'action et ils ont un profond mépris pour ceux qui boivent du café... Cush est très fidèle à la loi du Coran.
- Bah... Demande-lui s'il n'a rien à redire à ce que je décortique quelques cacahuètes.
- Ne t'y mets pas toi aussi, Corto. Cush a déjà assez mauvais caractère comme ça... Ne me rends pas les choses encore plus difficiles.
- Bien, Maman !
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[Dialogue entre Corto et Cush]

- Qu’en sais-tu, toi... Comment il était...
- Et toi... Tu en sais davantage ? Tu parles de lui comme si tu le connaissais depuis très longtemps. Qui était-il ?
- C'était le personnage d'une histoire terrible... Une histoire d'un pays lointain où l'herbe est toujours verte et où les frères haïssent les frères.
- Il n'est pas nécessaire d'aller si loin pour vivre la même situation... Ici aussi, Corto... Il se passe des choses semblables...
- Tu as raison, Cush... Nous prenons le thé ?
- Jamais avant cinq heure de l'après-midi, Corto Maltese, jamais... C'est toi qui me l'a appris ! ...
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- ... Et maintenant, buvons le thé, et lui, ton ami, ne dira rien parce que le son de ses paroles trouble le silence du désert...

- Drôle de moment pour boire du thé... Vous ressemblez à de vieilles dames anglaises.

- Les Bédouins et les Danakils aiment boire du thé avant d'engager l'action et ils ont un profond mépris pour ceux qui boivent du café... Cush est très fidèle à la loi du Coran.

- Bah... Demande-lui s'il n'a rien à redire à ce que je décortique quelques cacahuètes.

- Ne t'y mets pas toi aussi, Corto. Cush a déjà assez mauvais caractère comme ça... Ne me rends pas les choses encore plus difficiles.

- Bien, Maman !
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-Comment savais-tu que j'étais prisonnière ici?
-Je ne sais pas, Fala Mariam, j'ai peut-être suivi les conseils d'un cauchemar!
-Ce n'est pas surprenant, Monsieur, tous rêvent et font des cauchemars dans ce pays. C'est une terre sainte.
-Eh oui....je ferais bien de m'en aller...
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- Qu’en sais-tu, toi... Comment il était...

- Et toi... Tu en sais davantage ? Tu parles de lui comme si tu le connaissais depuis très longtemps. Qui était-il ?

- C'était le personnage d'une histoire terrible... Une histoire d'un pays lointain où l'herbe est toujours verte et où les frères haïssent les frères.

- Il n'est pas nécessaire d'aller si loin pour vivre la même situation... Ici aussi, Corto... Il se passe des choses semblables...

- Tu as raison, Cush... Nous prenons le thé ?

- Jamais avant cinq heure de l'après-midi, Corto Maltese, jamais... C'est toi qui me l'a appris ! ...
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Voici l'homme qui a donné au voyage ses lettres de noblesse ! Celui dont la passion de la liberté est résolument contagieuse.
"Corto Maltese", par Hugo Pratt, tous les albums sont publiés chez Castermann.
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