AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Hugo Pratt (Illustrateur)
EAN : 9782203121911
272 pages
Casterman (21/03/2018)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Une grande aventure initiatique, dans la droite ligne du Dernier des Mohicans, et un album charnière pour Hugo Pratt. Une saga historique faite de flash-back où le narrateur, le vieux Caleb Lee, se remémore les péripéties vécues avec Ticonderoga.
Premières publications en feuilleton de 1957 à 1962.
Une édition collector, un classique à redécouvrir !
Que lire après Ticonderoga - IntégraleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je suis surprise qu'il n'y ait encore aucune critique sur cette belle intégrale parue il y a quelques mois. Hugo Pratt est pourtant un grand nom de la B.D… Et ce «Ticonderoga» est très bon.

«Ticonderoga» était paru sous forme de feuilleton dans la revue argentine Frontera dans les années 50-60. Scénarisée par Hector Oesterheld, sommité de la B.D argentine notamment auteur du génial «éternaute», et illustrée par Pratt donc, cette série prend pour cadre les guerres indiennes et plus précisément le conflit qui oppose français et anglais au 18ème siècle.
Certains verront peut-être une certaine naïveté dans les histoires de Caleb et ses amis. Il y a sans doute un peu de ça, cette série était destinée à un public familial. Mais naïveté n'est pas synonyme de médiocrité. «Ticonderoga» c'est l'aventure avec un grand A. Des héros braves et audacieux, les grands espaces, des combats intenses… On trouve dans «Ticonderoga» tous les ingrédients qui font rêver les enfants… et les adultes qui n'ont pas sombré dans la vanité du refus de l'émerveillement pour ne prétendre s'intéresser qu'à des choses (soi-disant) sérieuses.
Les aventures de Caleb, Ticonderoga, Numokh et les autres sont un régal. S'il y a bien un côté répétitif dû à la parution sous forme de feuilleton, j'ai trouvé que cet aspect ajoutait encore au charme de l'ensemble. J'ai même pris grand plaisir à lire cette intégrale un peu comme le faisaient sans doute les jeunes lecteurs de Frontera. Je n'ai pas ingurgité l'ouvrage d'une traite, j'ai préféré lire un épisode à la fois, un seul chaque jour. Cette façon d'aborder le livre n'a fait qu'augmenter le plaisir de lecture me permettant de mieux savourer, créant une forme d'impatience à la fin de chaque épisode.
Au scénario très réussi d'Oesterheld vient s'ajouter le dessin de Pratt. Que dire si ce n'est que c'est magnifique ?! Il y a une grande élégance dans le trait à la fois épuré et précis de Pratt. L'illustrateur excelle tout particulièrement dans la représentation des indiens. Les visages, les costumes sont magnifiquement rendus et on sent qu'il y a un véritable travail de recherche en amont. Et puis on retrouve avec bonheur le sens du cadrage de Pratt qui propose encore une fois une mise en scène superbe.

Je voudrais également souligner le joli travail éditorial de Casterman sur cette intégrale. On a là un très bel objet. le fourreau magnifique contient 2 volumes, l'un en format à l'italienne, le second dans un format classique. Chaque volume contient plusieurs pages d'illustrations qui émerveillent encore l'admirateur du grand Pratt. On peut simplement regretter que cette intégrale soit un peu chère et également qu'elle ne contienne que les épisodes illustrés par Pratt, les derniers épisodes dessinés par Gisela Dester sont absents de cette intégrale, on n'a donc pas la fin des aventures de Caleb.
Mais en l'état, cette intégrale est un superbe ouvrage qui permet de lire une oeuvre méconnue de deux immenses auteurs de B.D. J'espère que cet avis éveillera la curiosité de quelques-uns et les incitera à découvrir cette très belle B.D D aventure.
Commenter  J’apprécie          290
Dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde : cette intégrale a été tirée à 7000 exemplaires numérotés. Et ce serait dommage de s'en passer. (Apparemment, la revue Frontera dans laquelle sont parus les épisodes tirait à 250 000 exemplaires dans l'Argentine des années 50, les temps ont changé.)

Rions un peu : chapeau bas au traducteur, le héros éponyme est souvent affublé par ses comparses du diminutif "Ticon". J'imagine que c'est fidèle à l'original, mais ce n'est pas très heureux dans la langue de Brassens...

Pleurons maintenant : les planches originales sont presque toutes perdues, et il a fallu reprendre les exemplaires de la revue les moins pourris par le temps pour réaliser cette intégrale. du coup, malgré le soin apporté à l'édition, les pages ont un rendu un peu flou qui fait qu'on perd un peu de la magie des planches de Hugo Pratt. J'ai par ailleurs trouvé un article fort intéressant sur d'autres manipulations réalisées par les éditeurs ( https://www.aaapoumbapoum.com/blog/menues-trahisons-de-luvre-dhugo-pratt-ticonderoga ), mais celles-ci ne se voient pas lors d'une lecture "normale".

À part ces détails, on tient là une oeuvre de jeunesse dans laquelle Hugo Pratt est déjà en possession de tous ses moyens. le trait est un peu plus fouillé que pour les Corto Maltese, mais il y a déjà de splendides simplifications et économies de traits, associées à de larges bandes noires, qui font davantage ressembler les cases à l'aquarelle qu'au dessin de BD.

L'histoire (écrite par Hector Oesterheld, qui avait lancé la revue et écrivait TOUS les scénarios de toutes les histoires qu'elle contenait) progresse par épisodes, avec d'immanquables cliffhangers en fins d'épisodes, c'est rafraichissant. Et il y a ce refus du manichéisme qui fait qu'il n'y a pas de véritable méchant dans cette guerre de la fin du XVIIIe siècle dans laquelle les Anglais (dans le camp desquels sont nos héros) et les Français se disputent le Nord-Est Américain en embrigadant les différentes tribus indigènes. de même, le narrateur, le jeune Caleb compagnon de Ticonderoga, pointe lui-même ses propres défauts, principalement sa candeur dès que le joli nez retroussé d'une demoiselle entre dans le champ et son côté fanfaron (souvent inspiré par lesdites demoiselles) qui le place ensuite dans des situations délicates. Parce que c'est principalement un récit d'aventures de coureurs de bois peuplés par des indiens agressifs (mais néanmoins nobles et loyaux pour la plupart).

Bref, c'est charmant, c'est inspiré, c'est beau, c'est indispensable.
Commenter  J’apprécie          192
Je suis en colère contre les éditeurs de BD, qui bien souvent nous offrent le service minimum voire se foutent royalement de leurs lecteurs, en recyclant des séries après la mort de leurs créateurs à des fins commerciales et tout sauf artistiques, ou en rééditant et « repackageant » des séries à succès tous les 3 ans, n'hésitant pas à verser dans le n'importe quoi, en proposant des versions noir et blanc de BD pensées en couleur (Alix, Blake et Mortimer, etc.) ou des versions couleur de BD pensées en noir et blanc (Corto Maltese, etc.). Vraiment c'est une honte, le lecteur n'est plus perçu que comme un tiroir caisse sans fond ou comme un fan régressif à satisfaire de toutes les façons possibles, surtout si ça s'éloigne de toute véritable création artistique digne de ce nom...

Et puis de temps en temps, surgit un miracle. C'est ici le cas : Casterman réédite « Ticonderoga » de Hugo Pratt (au dessin) et Héctor Germán Oesterheld (au scénario). Un duo de choix qui a déjà fait des merveilles, au service d'un feuilleton publié fin des années 1950. Une réédition tout à fait bienvenue, tant ce récit est passionnant et brillamment illustré. Seul bémol, les planches originales sont pour la plupart introuvables, et la présente édition est le fruit du scannage de planches déjà imprimées. le résultat est un peu trouble et baveux, et je ne sais pas si ça vient du fait que les planches étaient originellement en couleur et là reproduites en noir et blanc, ou si ça vient de la technique de reproduction.

Mais le rendu est tout à fait convenable et s'efface au profit de la lecture. Et quel bonheur que de découvrir une histoire originale et de nouveaux personnages ! le narrateur, Caleb Lee, sert de faire-valoir à son ami, le trappeur téméraire Joe Flint, surnommé Ticonderoga. Pour compléter le tout, la figure tutélaire de Numokh, un indien mystérieux, sage et astucieux, accompagne nos deux jeunes héros et contrebalance par son discernement leur fougue juvénile.

L'histoire se déroule au XVIIIème siècle, à la frontière du Canada et des États-Unis d'aujourd'hui, au milieu de la guerre que se livrent les Anglais et les Français, entraînant dans leur sillage, par le jeu des alliances, les peuples Indiens autochtones. Comme dans « Fort Wheeling » (où Ticonderoga fera d'ailleurs une apparition) ou « Billy James », nos héros se retrouvent pris dans l'engrenage de la guerre et des massacres en tous genres, entre bravoure, courage, espoir, violence, lâcheté et barbarie.

S'il n'a pas l'ampleur d'un « Fort Wheeling », notamment car il a été abandonné par Pratt en cours de création, et n'a donc pas sa cohérence, « Ticonderoga » est un récit fort, humaniste et touchant. Il consiste en une suite d'épisodes, qui racontent les aventures de Ticonderoga et de ses amis, et comment peu à peu ils grandissent en humanité (notamment le narrateur Caleb Lee, moins « parfait » que Ticonderoga) malgré la sauvagerie guerrière qui les entoure.

Récit d'apprentissage par excellence, c'est une pièce de choix dans l'oeuvre de Pratt et d'Oesterheld. Un excellent album, qui bien que dessiné dans le style de la première période de Pratt, classique et pas encore tout à fait épanoui, mérite de figurer dans la bibliothèque de tout amateur du maître italien qui se respecte, mais aussi de tout fan de BD historique de qualité.
Lien : https://artetpoiesis.blogspo..
Commenter  J’apprécie          20
C'est une des premières BD de Pratt, parue par épisodes dans le magasine argentin Frontera avec un scénario de Oesterheld. Elle raconte l'histoire d'un jeune officier anglais prétentieux qui se lie d'amitié avec un guide indien qui lui sauve la vie plus d'une fois. Les héros se battent contre les français et les Hurons, puis contre diverses tribus indiennes. Ils s'en sortent toujours au dernier moment. personnellement j'ai préféré Fort Wheeling. D'ailleurs le nom "Ticonderoga" vient d'un fort situé dans le nord des Etats Unis.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il ne m'écouta pas : d'un pas alerte, d'animal, nocturne, il s'évanouit dans l'obscurité. Je n'avais plus qu'à hausser les épaules, et à envier secrètement le chasseur : il fallait en avoir, du courage, pour se lancer ainsi, seul, de nuit, à travers les bois infestés d'ennemis. Les minutes passèrent lentement.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Hugo Pratt (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hugo Pratt
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Voici l'homme qui a donné au voyage ses lettres de noblesse ! Celui dont la passion de la liberté est résolument contagieuse.
"Corto Maltese", par Hugo Pratt, tous les albums sont publiés chez Castermann.
autres livres classés : argentineVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Hugo Pratt, vous connaissez ?

De quel nationalité était Hugo Pratt ?

Syldave
Italien
Argentin
Belge

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Thème : Hugo PrattCréer un quiz sur ce livre

{* *}