La route des épices, je la prends dès que j'ouvre mes petits pots très précieux et que je me mets en cuisine pour régaler les miens!
Aussi n'ai-je pas eu beaucoup d'efforts à faire pour jeter mon dévolu sur un très bel ouvrage dédié aux piments qui a immédiatement piqué ma curiosité insatiable dans ce domaine culinaire.
Pourtant, ma première rencontre avec Signor pimiento, n'a pas été des plus paisibles: mon incompétence à l'époque et ma naïveté m'ont valu plusieurs heures d'anosmie totale: le vilain incriminé était un piment oiseau dans lequel j'avais croqué avec toute la candeur de la zoreille de base!
Je ne me suis pas contentée de cet exploit quand étudiante je m'étais régalée d'un ragoût concocté par un copain récemment revenu d'un séjour en Afrique...
J'ai pu à cette occasion évaluer la longueur de mon tube digestif aux brûlures ressenties d'un bout à l'autre de mon dispositif!
Si j'avais lu cet ouvrage avant de m'aventurer dans la jungle des piments j'aurais pu éviter de nombreux désagréments puisque non seulement c'est une mine historique sur les piments et autres épices fortes mais sa lecture fournit également de nombreux trucs et astuces en cas de surdosage: notamment la consommation de bonbons qui peut rapidement soulager la brulûre ressentie dès la première bouchée.
Quant à moi, je vous conseillerais bien d'écouter "L'âge d'or" de Barcella, petite douceur auditive pour accompagner une lecture qui met nos papilles en alerte!
http://youtu.be/-Gg0Gn9Sw4M
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L'ail
Les Égyptiens vont jusquà le diviniser: il accompagne les morts dans leur dernier voyage; on le retrouve sur les murs des tombeaux des grands pharaons comme Toutanhhamon et dans l'enceinte du complexe funéraire de Saqqarah, dans le temple des taureaux.
Quant aux vivants, ils se dopent à l'ail près de 3 000 ans avant J.- C. On en gave les ouvriers qui travaillent aux pyramides et aux temples des pharaons pour leur donner plus de cœur à l'ouvrage sans augmenter leur ration alimentaire.
Le piment est une plante sacrée pour les Incas, les Aztèques et les Mayas, qui lui accordent une place privilégiée en médecine et dans les cérémonies religieuses. Au Pérou, les Incas le placent dans leur estime juste après la déesse du maïs.
Il conserve d'ailleurs une telle importance pour leurs descendants que l'auteur de la Cène qui orne la cathédrale de Cuzco a mis un plat de ajis (piments enragés) au menu du dernier repas du Christ et de ses disciples.
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.
Baudelaire, La chevelure.
Le mot épice vient du latin species, "espèce", que certains auteurs bas latins comme le médecin Empiricus et l'agronome Palladius prennent dans le sens d'aromates et de drogues médicinales. Le terme "espice" qui apparaît dans la langue française vers 1150 dans "Le voyage de Charlemagne" signifie denrée alimentaire. Il figure ainsi dans Le Roman de la Rose:
"Et mainte espice délitable
Que bon manger fait après table".