On ne peut pas dire que l'on aime ce genre de lire poignant ....
Un combat avec un tel acharnement dans les années 70 contre l'autisme est un bel exemple
La Famille n'a rien laisser passer, entre les divers traitements et établissement inadaptée ! Car l autisme de Sophie est vraiment dans l'extrême ! Rien à voir avec ce qu'on peut voir aujourd'hui .... 😮
Ceux qui me déçu un peu .... la fin ... j'aurais voulus une autre fin comme un peu le procès, la réaction du juges, des jugées, de la famille ...
La fin est trop brutal :/
Commenter  J’apprécie         120
Avis écrit en août 2009
C'est le récit d'une mère qui a accompagné sa fille autiste pendant 23 ans. Elle raconte sa vie, leurs vies (tellement celles-ci vont être superposables), leurs moments de joie, de peur, de douleur...
A travers les 240 pages le lecteur suit la vie de Sophie, sa naissance, ses premières difficultés dans la vie et celles qui, après l'annonce de la maladie, ne vont cesser de croître au fil des années. S'en suivent les hospitalisations en pédopsychiatrie puis en psychiatrie, puis la descente aux enfers avec l'escalade des traitements chimiques et des séances de sismothérapie. Tout ceci a des conséquences pour Sophie mais aussi sa famille jusqu'à l'ultime geste d'amour de sa mère, qui à bout de force et devant la douleur de sa fille, va empoisonner Sophie. Ces faits se sont déroulés entre février 1971 et août 1994 où l'autisme était encore une maladie peu connue et les structures hospitalières inadaptées pour les accueillir.
Le 21 février 1996, la cour d'assises de l'Hérault a condamné Jeanne-Maire Préfaut a cinq ans de prison avec sursis pour avoir donné volontairement la mort à sa fille.
Commenter  J’apprécie         20
On ne sort pas indemne d'une telle lecture !
Le moyen-âge des "services médicaux" ... le courage invraisemblable de parents ... et la chance qu'a chacun d'entre nous ! ... se plaindre d'aise ...
Magnifique, bouleversant ... Merci pour ce témoignage
Commenter  J’apprécie         30
P166 :« Je voudrais m’allonger tout contre elle et disparaître en lui redonnant vie. Une vraie vie. »
P186 : »Qu’importe que tu sois différente, semble lui dire chacun. Nous sommes bien avec toi, soi bien avec nous. ! »
P216 : Est-ce possible ? D’un mal peut-il naître un bien ?
P229 : »Ce n’est pas possible de vivre ainsi. Elle m’échappe, et je voudrais tant la retenir !Je voudrais être à sa place, donner mon sang, mon souffle… »
P245 : « on se nourrit de peur» « Le ciel ? C’est quoi le ciel ?…C’est bien le ciel ? »
P247 : « C’est quoi le ciel ?…Et encore et encore. Tout en hurlant et jetant des mots, elle court droit devant elle comme si elle voulait ouvrir ce ciel et s’y engloutir. »
P248 : « Je prends deux flacons d’un puissant sédatif et la conduis à la voiture. Nous roulons longtemps. Puis je verse le contenu des deux flacons dans une petite bouteille de grenadine et la fais boire à Sophie. A nouveau nous roulons. Je lui parle. Je lui parme sans cesse. Je lui tiens la main. Je lui dis combien je l’aime. Je ne m’arrête pas de lui parler, de la caresser jusqu’à ce qu’elle s’éteigne doucement, vers midi, au bout d’un champ de vigne . Alors je me couche sur elle et je pleure. Le corps sans vie de Sophie allongé sur la banquette arrière de la voiture, je rentre à Montpellier et vais directement me livrer à la police. »
Ces hommes et ces femmes ne sont que des fantômes de souffrance. La maladie et l'hôpital leur ôtent toute identité. On croit pouvoir les exposer au regard les uns des autres sans la moindre pudeur, comme si leur corps n'était plus rien qu'un sac de chair, d'os animal, sans âme ni émotion. Et quand j'aurais tourné le dos, dans quelques minutes, Sophie sera pareille à elle, à eux tous, soumis à ce viol ordinaire du regard qui nie l'existence et le respect d'un être.
Les larmes sont un luxe que ne peuvent s’offrir que ceux qui ne connaissent pas le malheur permanent.
Je suis une mère qui, trois fois par semaine ramène sa fille en prison pour un crime qu'elle n'a pas commis.