Lors de la dernière opération Masse Critique organisée par Babelio, spécialement consacrée au neuvième art, j'avais sélectionné cinq ou six titres et j'ai eu la chance d'en recevoir deux,
L'Hydrie de
Nicolas Presl étant le premier.
Pourquoi avoir coché ce livre ? Et bien le titre et le résumé, très tournés vers la mythologie grecque, me parlaient. Je ne connaissais absolument pas le travail de
Nicolas Presl, mais les bonnes notes attribuées à ses autres titres et l'illustration de couverture ont fini par me convaincre.
Malgré une énorme surprise en feuilletant le livre (je vous annonce la dite surprise un peu pus bas) et un style de dessins qui, à première vue, n'avaient rien à voir avec mes goûts ; je me suis laissée prendre au jeu et je ressors de cette « lecture » avec une impression positive. Merci donc à Babelio et aux éditions Atrabile (une maison Suisse) pour cette expérience hors du commun !
« Hors du commun », comment ça ? Et bien, figurez-vous que
L'Hydrie (et les autres ouvrages de
Nicolas Presl) sont des livres… sans texte ! Je pensais avoir affaire, sinon à un roman illustré (vu le format) à une sorte de BD… mais en fait non. C'est une succession d'illustrations, de planches, qui racontent une histoire… sans aucun mot !
Pour être tout à fait franche, quand je m'en suis rendue compte en recevant le livre, j'étais déçue et presque persuadée que ça n'allait pas me plaire… et c'est là qu'on se rend compte de la force des images ! Pas besoin de mots pour comprendre l'histoire, et quelle histoire ! J'ai été surprise de constater que les dialogues n'étaient pas nécessaires pour saisir les interactions entre les personnages ou même les relations / liens familiaux existant entre les différentes figures ! C'est déconcertant à première vue… mais ça marche !
Au niveau de l'intrigue en elle-même, je ne veux rien dévoiler pour ne pas gâcher la surprise mais la chute (qui explique le choix du titre) m'a laissée sans voix ; je n'ai rien vu venir !
Après avoir constaté l'absence totale de texte, j'ai vu les dessins et… olala ! Un mélange entre Picasso et les artistes grecs (dans le genre des peintures de céramiques, justement [une hydrie est une grande amphore (en céramique) dans laquelle on transportait l'eau dans l'antiquité… d'où le parallèle entre le style des dessins, le contexte de l'intrigue et le titre… ce qui explique mon « justement »]), qui, avouons-le franchement, ne sont pas du tout des références qui me plaisent.
Au bout des 250 pages, même si je n'irai pas jusqu'à dire que je suis tombée amoureuse du travail de
Nicolas Presl et que je serais prête à en faire mon papier-peint (faut quand même pas pousser !), j'ai refermé
L'Hydrie en me disant que ce n'était pas si mal que ça finalement ! En effet, outre le fait que le style colle avec le thème, il permet de faire facilement passer les messages (expressions du visage, gestes,…) en accentuant les traits presque jusqu'à la caricature… En revanche, je regrette un peu les nombreuses vignettes consacrées aux entrailles animales et aux différentes figures du Kâma-Sûtra, même si la divination et le sexe sont des thèmes qu'on relie facilement à l'antiquité. Cela dit, ça a effectivement le mérite d'ancrer un peu plus l'histoire dans son contexte.
Au début, j'avais également peur de confondre les différentes figures, n'ayant aucun moyen « textuel » de les reconnaître (un prénom par exemple) mais encore une fois, le dessin se suffit à lui-même et fait parfaitement son travail ; il n'y a aucune confusion !
Sincèrement, en feuilletant
L'hydrie la première fois, je n'aurais parié ni sur les dessins ni sur le concept du « sans aucun texte » ; mais c'est une excellente surprise et ça vaut vraiment le coup d'oeil ! Merci donc, une nouvelle fois, à Babelio et à l'Atrabile, c'était top !
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