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Critique de manos


Une couverture un peu « hollywoodienne » et un bandeau vantant « la plus importante découverte archéologique du XXIe s », un peu trop beau non ? J'hésite. Cependant le quatrième de couverture pour le moins alléchant fait tomber mes réticences. L'évocation d'une jungle encore vierge, de jaguars, de serpents venimeux et d'une cité perdue excitait ma curiosité. Dés les premières pages j'ai retrouvé mes sensations de lecture d'enfance et d'adolescence ; une poignée d'explorateurs bigarrés partent à la découverte d'une civilisation disparue au fin fond de la Mosquitia au Honduras. Une jungle fascinante et dangereuse, un milieu sauvage fabuleux forment la toile de fonds exotique et étrange de cette aventure.
Mais le récit ne se résume heureusement pas qu'à cela et il s'annonce bien plus profond que ce décor exotique et fantasmé. L'auteur, Douglas Preston, écrivain et collaborateur occasionnel au National Geographic, aborde avec beaucoup de clarté et avec un ton vif différents sujets passionnants. Il évoque ainsi la conquête espagnole et la disparition massive des civilisations qui peuplaient alors l'Amérique. Il n'élude pas non plus les polémiques et controverses qui ont animé cette découverte, on découvre ainsi que le métier d'archéologue est loin d'être coupé du présent et que les découvertes majeurs entraînent aussi des controverses, débats passionnés, égos blessés, querelles, récupérations politiques et médiatiques. D'autres interrogations pertinentes traversent le livre, mettre à jour une telle découverte risque de dénaturer de manière irréversible un site prodigieux. Comment protéger une biodiversité inouïe et ne pas livrer ce site exceptionnel à une exploitation mercantile dans une région menacée par la « narco économie » et l'instabilité politique. Et aussi, surtout, ne pas déposséder le peuple hondurien de son patrimoine et de son histoire.
L'auteur manie avec un certain brio tout l'imaginaire du roman et film d'aventure pour nous mener habilement vers des sujets plus « sérieux ». Ainsi il fait appel à l'imagerie de la Malédiction pour nous raconter comment cette découverte a marqué les membres de l'expédition dans leur chair et leur esprit. En effet, près de la moitié des explorateurs contractent la Leishmaniose, un redoutable parasite des tropiques, que l'industrie pharmaceutique met peu d'entrain à combattre car touchant majoritairement les populations des pays pauvres. Alors, Malédiction ? Vengeance du Dieu Singe ?
J'ai terminé ce livre avec la folle envie d'en savoir plus, qu'adviendra-t-il de cette découverte ? Qui étaient les habitants de cette cité ? Comment vivaient-ils ? Comment concilier soif de connaissances et préservation du milieu ? A suivre donc…
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