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Critique de DameOdessa


Je suis une fois de plus soufflée par ce tome du cycle Pendergast !

Une fois de plus les auteurs se renouvellent magistralement, une fois de plus ils distillent une atmosphère glaçante et envoûtante, une fois de plus ils nous présentent une galerie de personnages savoureux, une fois de plus le décor est un personnage à part entière qui remplit parfaitement son rôle !

Et quel décor ! Après Big Apple et ses rues tortueuses, son musée, ses égouts, nous voilà plongés dans la chaleur caniculaire d'une petite bourgade du fin fond du Kansas. Dépaysement garanti !
Sauf avec Pendergast qui reste fidèle à lui-même, avec son élégance, son esprit caustique, ses petites habitudes. Retrouver ce personnage est à chaque fois un réel plaisir même si on sait qu'avec lui dans les parages, on aura droit à notre lot de meurtres sordides… de ce point de vue-là, le lecteur ne sera pas déçu, comme dans les précédents tomes, les auteurs rivalisent d'imagination pour nous présenter les mises en scène macabres les plus dérangeantes qui soient. (D'ailleurs petit bémol : le titre original est « Still life with crows » qu'on pourrait traduire par « Nature morte aux corbeaux », pourquoi en français l'avoir traduit par « Les Croassements de la Nuit » alors que cette référence à l'art et à la peinture a justement une importance capitale dans la suite du roman ?)
Le changement de décor permet également de développer des mentalités différentes de celles des personnages citadins, des enjeux également qui n'ont (presque) plus rien à voir avec ceux de New York, entre exode rural, superstitions païennes et pans peu reluisants de l'histoire, manipulations génétiques et intérêts économiques faramineux. A ce titre on ne peut que saluer la piste explorée par les auteurs au travers du shérif Hazen : même si ses conclusions sont bien évidemment erronées pour les besoin du scénario, il n'en demeure pas moins que son idée première aurait largement pu se révéler exacte dans les circonstances baignent l'histoire toute entière. de ce fait, le personnage, bien que dépassé par la réalité, donne une image humaine, réfléchie, loin des clichés des précédents représentants de l'ordre bas de front que Pendergast avaient du « affronter » dans les précédents romans.

Hazen n'est pas la seule bonne surprise de cet ouvrage. Corrie est sans doute un des personnages les plus attachants de ce livre, tant pour son caractère propre, sa volonté, sa détermination, son courage comme son esprit d'analyse (et puis ne nous leurrons pas, son côté goth rebelle est craquant !) que pour sa relation avec Pendergast. Leurs échanges sont savoureux, leurs confrontations réellement riches, les auteurs ont su développer une véritable relation entre eux et la véracité de leurs sentiments est palpable. C'est même elle qui la première semble être capable de faire tomber les barrières érigées de froide assurance érigées autour de Pendergast…

Quant au principal antagoniste… Là encore, les auteurs en se renouvelant ont fait fort… Car une fois parvenus à la fin de notre lecture, il nous est difficile de détester ce « monstre ». Preston et Child ont réussi à le rendre humain, pathétiquement humain, vulnérable, émouvant et pitoyable malgré les monstruosités commises. Preuve en est que le manichéisme n'a pas sa place dans leurs ouvrages, que le monde ne se divise pas entre gentils et méchants et qu'il faut voir au-delà des apparences pour comprendre les tenants et les aboutissants d'actes qui paraissent au demeurant inexcusables.

Bref, je me suis de nouveau régalée avec une des enquêtes de Pendergast et il me tarde de me plonger dans l'ouvrage suivant !
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