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Critique de Marcoskoff





Les sortilèges de la cité perdue : Preston et Child, Éditions J'ai lu, 2015.

Bon, bon, bon... Ou plutôt well, well, well puisque il s'agit d'auteurs américains et que l'histoire se déroule au fin fond des USA. Je n'avais jamais rien lu des auteurs et j'étais assez curieux de découvrir une de leurs oeuvres car je suis depuis toujours fasciné par les romans écrits à quatre mains. Je considère l'acte d'écrire comme quelque chose de si personnel qu'il m'est presque impossible de comprendre comment on peut trouver assez de synergie pour boucler plus de 530 pages cohérentes en se téléphonant, s'envoyant des fax ou s'échangeant des mails. Preston et Child ont écrit plus de 20 romans comme cela.

Le titre me rebutait un peu tout en titillant encore un peu plus ma curiosité : "peut-on encore étonner et enthousiasmer les lecteurs avec des histoires d'archéologues, de cités perdues et sorcellerie ? ". S'il fallait en croire la couverture, nous nous trouvions à la recherche d'une cité de ces civilisations Toltéques, Mayas ou Aztèques que la plupart d'entre nous confondent et qui stimulent notre imaginaire. Mais cela peut-il suffire ?

Je saisis un marque-page dans ma trop petite collection, le livre et me cherchais un coin tranquille pour commencer la lecture.
Je suis rapidement surpris par des maladresses de style, des phrases maladroites ou des répétitions évitables : le mot "Adobe" par exemple reviens souvent et sera un des héros de ce livre. Ce n'est peut être qu'un problème de traduction, d'autant plus qu'ensuite tout rentre dans l'ordre. On découvre une des protagonistes du roman, une jeune archéologue hantée par la disparition de son père, archéologue lui aussi. Et l'action démarre. C'est une des qualités que je retiendrai de ce livre : les auteurs livrent des portraits précis et détaillés de leurs héroïnes et héros mais sans nous gratifier immédiatement de l'ensemble de leur background, de leurs pensées intimes et de leur couleurs préférée pour les slips et les chaussettes. Ne riez pas... Certains grands spécialistes du thriller s'y adonnent sans retenue. le nombre de ces personnages est aussi relativement réduit, peut-être un peu trop pour être complètement vraisemblable mais c'est aussi une qualité. Par contre, les personnages, leurs motivations et leurs psychologies, relèvent assez souvent du stéréotype. Je ne peux pas trop en dire pour ne rien dévoiler mais nous avons le panel habituel des romans ou des films d'aventures. Je prendrais pour exemple le cow boy bourru au grand coeur ou le geek "capable de fabriquer un émetteur avec de la ficelle et des boîtes de conserves" ; N'oublions pas l'indien natif sage et doté de connaissances encyclopédiques sur la nature et la nature des problèmes de nos héros ou le vieux mécène milliardaire mourant. Pas de quoi gâcher vraiment la lecture car passé les toutes premières pages, le style est fluide et précis et nous nous trouvons embarqués. D'autant plus que comme pour les personnages, les auteurs ne se perdent pas en sous-histoires ou en flashbacks incessants. le jargon technique est aussi limité à son minimum et à chaque fois qu'un terme inconnu apparaît, un candide s'interpose et questionne quant à sa signification. Ils sont quelques uns à jouer ce rôle dans l'histoire, tout va bien.

Parlons un peu de l'histoire, sans spoil. Nous avons là une très classique recherche d'une civilisation oubliée et de sa cité perdue. le montage d'une expédition avec des profils hétéroclites et de sombres méchants qui guettent. C'est linéaire, ça "tourne bien" et c'est relativement efficace. L'ensemble peut plaire à l'amateur d'aventures, de thriller et même de fantastique. Les inconditionnels de Stephen King doivent trouver leur bonheur. de plus, j'insiste, il n'y a pratiquement pas de digressions, ni de personnages "inutiles".
Il y a un cap (que dis-je un cap, une péninsule...) dur à passer pour le lecteur que je suis, c'est le deuxième tiers du livre. Vous savez, le moment où tout est engagé et que tout se développe. Je trouve bien souvent que c'est un temps creux et je m'ennuie. Ici, cela passe relativement bien malgré le manque de surprises. Dans cette équipe soudée au départ, il y a bien entendu des dissensions, notamment dues à l'éthique. La tension augmente, les drames arrivent, s'enchaînent. Des amours se nouent, des haines aussi. Bref, c'est assez dense. Cela fait penser parfois au "Trésor de la Sierra Madre" avec le fantastique Bogart (John Huston, 1948).

La fin est légèrement bâclée à mon goût ( mais le livre est déjà bien épais comme ça,) Certains points de vue, du financier de l'expédition par exemple qui a aussi un intérêt familial dans cette aventure, ne sont évoqués que de manière lapidaire ; pire, on n'évoque pratiquement pas l'avenir de la découverte faite par l'expédition. D'ailleurs, à ce sujet, sans rien dire de plus, il y a une petite surprise, sympathique.

En résumé ? Voila un livre pour le week end ou les vacances. C'est écrit avec sérieux, bien documenté et narré sur un bon rythme. On doit pouvoir oublier le reste.
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