Un voyage succinct pour retourner en enfance - cela n'est jamais de refus ! Ce livre m'accompagne dans toutes les fatigues et les détresses, depuis longtemps maitenant. Petit livre précieux, candide, pour se mettre vingt minutes à l'écart du monde et pénétrer dans une réalité autre où s'entrecroisent battements d'ailes d'anges ou d'oiseaux. Une lecture lumineuse, pour prendre une pause.
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et encore des bètes a la prévert
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Des bêtes de la Terre
qui aurait pu s'appeler la Mer
si s'était un poison
qui avait trouvé le nom
Des bêtes
comme des choses qui arrivent
comme des choses qui s'en vont
Et sans cesse le sang de la vie
se jette dans la mort
et sans cesse reviennent les fleurs de l'amour
et d'autres bêtes renaissent
et de nuit et de jour
Des bêtes
avec leur faim leur soif leur joie et leur détresse
et puis le même mystère
la même simplicité
que les vagues de la mer les arbres de la forêt
Des bêtes
comme des pauvres avec leur misère
des enfants avec leurs secrets
ou des femmes avec leur beauté
Des bêtes
avec un cœur comme le vôtre et le mien…
Ylla fait le portrait des bêtes
le portrait d'autres êtres
qui vivent et meurent sur la même planète
que ceux qui se nomment eux-mêmes les hommes
les hommes
les plus grands paraît-il sont connus
comme le loup blanc
Il n'y a pas de loup blanc
dans cet album
On n'y voit pas non plus
l'Aigle de Meaux, ni le cygne de Cambrai
ni l'Âne de Buridan
ni le Tigre de Vendée
ni le Lion de Belfort superbe et général
aucun Mouton de Panurge
aucun Agneau Pascal
pas une grue métaphysique
Beaucoup d'oiseaux sont musiciens
mais il n'y a pas chez les bêtes de bétaphysiciens
Chez eux le chien de l'Écriture
s'appelle en réalité
Toutou Rien
Des bêtes
seulement des bêtes de tous les jours
et de toutes les contrées…
Ylla fait le portrait des bêtes
[…]
Des bêtes
avec des yeux des pattes et même des mains
comme celles de cet enfant gorille
seul
en exil
dans une des grandes singeries du monde civilisé
et qui ressemble aux jeunes saltimbanques bleus
que peignait Picasso il y a des années
la même détresse
les mêmes mains crispées
les mêmes secrets
la même beauté
Pas la beauté du diable ou la beauté de dieu
ni celle d'un saint de vitrail ou de calendrier
ou d'une reine en conserve sur le mur d'un musée
simplement la déchirante beauté de la vie
avec ses lueurs errantes
dans le regard d'un singe abandonné
ou d'un adolescent pauvre et désespéré
la beauté d'un ours captif avec un anneau dans le nez
la beauté d'un cheval couronné
d'un chien écrasé
la beauté d'une lionne en cage
allongée sur le dos
et ses grands yeux couleur de doux orage
où se reflètent en désolant mirage
les dernières lumières d'une fête
les adieux d'une plante verte
mourant dans un cache-pot
à l'heure du crépuscule au Marché des Oiseaux…
"Le Roi et l'Oiseau" est un film d'animation signé Paul Grimault et Jacques Prévert dont la production a été lancé en 1945. Adapté d'une nouvelle d'Andersen, le projet était tellement ambitieux que ses deux auteurs on été écartés de la production.
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