L'enlèwement du ''V''

Victime d'une erreur de recrutement, le jeune mathématicien Omicron Pie se retrouve affecté à la réforme de la conjugaison de l'impératif des verbes du premier groupe, au Ministère de l'Orthographe. Poste qui, étrangement, lui plaît, et finit par le passionner lorsqu'une lettre de menace vise la consonne « V ». Menace mise rapidement à exécution... Et tout le liwre est priwé de ladite consonne. Omicron Pie se lance dans une enquête trépidante, aidé par une bande croissante de papis centenaires plus en forme que lui (!) et de l'arrière-petite-fille de l'un d'eux, la charmante et énergique Mira Epelbaum.

Mener une enquête policière et une aventure sur fond de problèmes d'orthographe, de grammaire et de conjugaison, voilà un pari risqué ! À ma connaissance, seule Gudule avec son livre La Bibliothécaire s'était aventurée à un contexte si peu sexy pour les jeunes lecteurs/lectrices...
À mes yeux d'adulte, le défi est remporté facilement : le texte est drôle, les péripéties s'enchaînent avec juste ce qu'il faut de descriptions et d'explications pour ne pas se sentir trop ballotée, les personnages sont bien campés et assez attachants (sans exagérer non plus, aucun ne me manquera).
La galerie de papis centenaires tient ses promesses en termes de loufoqueries et d'absurde (selon eux, faire le poirier aide à raviver la mémoire, par exemple), même si le trait est un peu forcé.
Omicron Pie est un héros anti-héros, mêlant l'ingéniosité, l'initiative et la détermination d'un véritable enquêteur, à la frilosité sociale, la candeur et la passivité du fonctionnaire caricatural... ce qui rend plus facile de s'y identifier et de le comprendre.

Le point négatif qui a en partie gâché ma lecture : Mira Epelbaum a tout de la Schtroumpfette, et c'est bien dommage !

Au final, un sympathique roman d'enquête farfelu, qui plaira aux plus jeunes comme aux (un peu plus) vieux.

On partait bien avec des bons points :
- un thème original : la disparition d'une lettre ! Un ministère de l'Orthographe, un département des conjugaisons... Tout cela était très sympa !
- des références historiques à la seconde guerre mondiale et la résistance

Oui mais voilà, des défauts également :
- trop de dialogues (je n'aurais jamais cru écrire cela un jour). Alors que d'habitude, cela rend le récit vivant, ici, ça l'a fait traîner
- trop de noms de personnages inventés
- tous les "V" des mots transformés en "W" : si l'idée était rigolote au début, cela faisait lourd à la longue. Cet aspect, combiné aux noms des personnages, a créé trop de perturbations pour la lecture qui, sur la durée, était malaisée. Ce fut le cas pour moi, et bien sûr pour les élèves qui mettaient beaucoup de temps à lire.

Tout cela est fort dommage... Finalement, je pense qu'il ne me restera que peu de ce livre malgré ses qualités de prime abord...

~ Challenge 50 objets-4 : lunettes

Une idée de départ très originale : le V a été enlewé et a donc disparu de l'alphabet. C'est la panique au ministère de l'Orthographe ! le tout nouveau sous-directeur du département des Polices et Caractères (qui est en fait mathématicien et qui a été parachuté là) est chargé de retrouwer la lettre manquante. Il wa alors faire équipe avec d'improbables centenaires dans une course contre la montre : le rawisseur menace en effet de faire disparaitre le Y !

Comment ne pas être intrigué par le titre et la 4e de couwerture de ce roman pour la jeunesse ? L'histoire tient ses promesses, avec des personnages haut en couleurs (surtout les papis centenaires hilarants) et un rythme effréné. Très original mais quelques longueurs malgré tout.

Après « Théo, chasseur de baignoires en Laponie », Pascal Prévot nous régale avec un 2ème roman encore plus hilarant. Sa lecture révèle toute la richesse et l'histoire des lettres de l'humanité. La déformation des mots due à l'absence du « v » rend le récit drôle et nécessite une certaine gymnastique de lecture.
La référence au roman « La disparition » de Perec est explicite.
Les personnages sont haut en couleurs avec de personnalités bien définies. Illustrés avec simplicité mais efficacités, ces représentations explorent toute une gamme d'expressions, d'émotions et de positions différentes pour chacun d'entre eux
La structure du récit est celle d'une enquête policière, avec des suspects, un mobil, des témoins, des enquêteurs, apportant un grand dynamisme à l'histoire