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Critique de gridou


gridou
08 septembre 2011
Ville noire ville blanche est un roman noir au rythme très lent dont l'histoire principale est prétexte à traiter les thèmes de la banlieue, du racisme latent, du sentiment d'injustice qui gronde en sourdine dans les ghettos défavorisés.

Brenda, une femme blanche, complètement hébétée, arrive à l'hôpital les mains très abîmées. Elle s'est fait éjecter de sa voiture en traversant le parc malfamé du ghetto noir. Son fils de 4 ans, qui dormait à l'arrière, est porté disparu.

Tout de suite, la presse s'en mêle, la police du quartier blanc où réside Brenda (avec ses méthodes musclées) et la police du quartier noir où s'est produit l'agression. Très vite, le quartier est bouclé, plus personne ne peut en sortir. Les esprits s'échauffent. La mobilisation aurait-elle été la même si un enfant noir avait disparu? Bien que Brenda soit travailleuse sociale dans ce quartier défavorisé, les habitants sont en colère contre elle. Toutes les vieilles rancoeurs ressurgissent.

Lorenzo, surnommé Big Daddy, est le flic chargé de l'enquête. Il est noir, vit dans la cité où il travaille, est très proche des habitants qu'il connaît tous et s'évertue à maintenir le calme au quotidien.

Enfin, Jesse, la 3ème protagoniste, est journaliste. Une chasseuse de scoop prête à tout pour être au coeur des évènements.

Tout se déroule presque en temps réel. On suit l'enquête du point de vue des 3 personnages, en alternance. D'abord la mère, complètement larguée, qui se réfugie dans son monde intérieur, inaccessible. La journaliste qui trouve le moyen de rester auprès d'elle et tente de la faire parler pour pouvoir écrire son article. le flic qui cherche des témoins parmi ses indics et aimerait que la police de Gannon, le quartier blanc, le laisse gérer les choses à sa manière, en douceur.

Le témoignage de la mère ne tient pas bien la route. Parce qu'elle est sous le choc ou qu'elle raconte des bobards? le mystère reste entier pendant très longtemps...et le lecteur s'interroge.

Pendant ce temps, les battues pour retrouver le gamin s'organisent, tout le monde se mobilise et la pression monte dans la cité. Les journalistes tourbillonnent comme des mouches autour d'une carcasse en décomposition, ce qui ajoute de l'huile sur le feu.

Même si le titre du bouquin semble indiquer qu'il y a que 2 façons de penser, noir ou blanc, tout est beaucoup plus compliqué que ça. Personne n'est très méchant ou très gentil dans l'histoire. Tout le monde est très humain avec ses faiblesses et ses raisons d'être en colère. Difficile de prendre parti pour qui ce soit. J'aime bien cette façon de voir les choses, qiuand il n'y a pas de super héros (ni de super loser). C'est moche et chacun fait ce qu'il peut au jour le jour pour arranger les choses. La plupart du temps, ça suffit à maintenir le couvercle en place mais parfois, la pression est trop forte, il faut exprimer les ressentiments d'une façon ou d'une autre.

Ville noire ville blanche est une histoire complètement intemporelle et transposable dans n'importe quelle grande ville du monde. Un roman très noir et très fort mais pas très marrant...




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