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Critique de Millencolin


Je dois d'abord préciser que l'édition que j'ai eu le plaisir de lire est la plus récente.
Elle contient 8 nouvelles au total, distribuées dans cet ordre :
- L'instant équatorial, 1999
- La Négation, 1978 : que j'avais déjà pu lire dans le livre d'or de la SF
- Les Putains, 1978
- Vestige, 2008 : il s'agit d'une nouvelle ajoutée spécialement pour cette ultime édition, et qui prend tout son sens quand on la (re)lit dans Les Insulaires
- La Cavité miraculeuse, 1980
- La Crémation, 1978
- le Regard, 1978 : également dans l'anthologie du Livre d'or de la SF
- La Libération, 2000

Alors, très clairement les nouvelles qui ont, à mes yeux, le plus d'intérêt, que ce soit dans l'intrigue, dans la réflexion comme dans la place qu'elles prennent au sein du cycle de l'Archipel du Rêve, sont toutes celles qui datent de l'époque où Christopher Priest a justement commencé à construire ce monde imaginaire, avec ce qu'il a désigné lui-même comme le pilier absolu de son univers : La fontaine pétrifiante (The Affirmation en VO) publié en 1981.

L'auteur propose comme thème principal, rythmant l'ensemble des histoires, l'omniprésence de la guerre entre les deux principales puissances de la planète, en nous contant, sans jamais toutefois entrer dans des détails sordides et lourds, son lot d'horreurs et d'atrocités, et cela afin de nous montrer toute l'absurdité d'un tel conflit qui s'éternise au fil des siècles.
Priest n'a de cesse de nous faire comprendre qu'on ne peut échapper à son destin qu'au prix de très coûteux efforts, et que, finalement on y échappe jamais vraiment complètement. Il demeure éternellement des forces, des règles, des coutumes, des préjugés qui se rappellent à nous, et qui nous rappellent d'où on vient et où est censée être notre place.
L'auteur met en constante opposition le libre arbitre ainsi que la liberté de l'esprit propre à l'expression de l'art, avec la censure propre aux régimes autoritaires et dictatoriaux.

Certains messages véhiculés par ces diverses nouvelles sont certes assez classiques, toutefois tout prend un visage tellement différent à travers la plume de Monsieur Priest. Il mise autant sur le décor et sur une atmosphère souvent emprunte d'une douce et délicieuse poésie, que sur des métaphores parfois délicates à déchiffrer.

Quoiqu'il en soit, j'ai, une fois de plus, énormément apprécié me laisser porter par la force de narration, le talent de conteur de cet écrivain que je trouve de plus en plus génial, et cela au sens propre du terme.
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