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Bruno Martin (Traducteur)
EAN : 9782070421497
387 pages
Gallimard (28/02/2002)
4.02/5   752 notes
Résumé :
J'avais atteint l'âge de mille kilomètres. De l'autre côté de la parte, les membres de la guilde des Topographes du Futur s'assemblaient pour la cérémonie qui ferait de moi un apprenti. Au-delà de l'impatience et de l'appréhension de l'instant, en quelques minutes allait se jouer ma vie.

Helward Mann est l'un des habitants de la cité Terre, une mégalopole progressant sur le sol inconnu d'une planète effrayante. Il ne sait rien de l'extérieur et doit m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
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Loin d'être insipide, l'incipit de ce livre de science-fiction « le monde inverti » donne le ton : « J'avais atteint l'âge de mille kilomètres ». Déjà nous devinons qu'il sera question d'une perception du temps modifiée, différente. Une question de perception d'espace-temps.
Et, en effet, dans le monde étonnant que nous présente l'anglais Christopher Priest il y a bel et bien deux façons de percevoir le temps qui passe : par rapport au système habituel de rotation de la planète autour du soleil et par rapport à l'avancée d'une cité en direction du Nord. En journée et en distance donc. Sachant qu'il faut une dizaine de jours pour faire avancer la cité de un kilomètre. Une avancée vers un optimum toujours mouvant, inatteignable, car le sol ne cesse de bouger. Or cet optimum garantit à la ville de rester dans des conditions de vie terrestres normales.

Imaginez l'expérience folle dans laquelle vous plongez à la lecture de ce livre singulier : les kilomètres parcourus, désormais au sud de la cité, appartiennent au passé. Y retourner, c'est découvrir un monde qui s'étire sur les côtés est et ouest, qui s'incurve et dans lequel vous vous sentez comme aspiré. le temps vous semble s'écouler normalement mais en réalité il est plus lent de sorte que lors de votre retour dans la cité, tout le monde a vieilli davantage que vous. Aller au nord avant que la cité ne s'y trouve c'est aller dans le futur, un monde verticale aux formes allongées, où le temps s'écoule très rapidement de sorte que c'est vous, cette fois, qui paraitrez plus vieux à votre retour. J'avais l'impression d'être dans un jeu vidéo ou dans une sorte de rêve étrange.

« Pendant leur conversation, le changement s'était aggravé. Elle ne mesurait guère à présent que trente centimètres alors que la largeur de son corps dépassait nettement le mètre. Il lui était impossible de reconnaitre en ces femmes des êtres humains ».

« Un simple rocher pouvait prendre l'apparence d'une bande gris foncé, d'un millimètre de large sur deux cent mètres de long. La crête basse couronnée de neige devant lui pouvait être une chaine de montagnes ; cette longue bande verte, un arbre ».

Cette perception est captivante, et nous comprenons, même sans être mathématicien, Christopher Priest étant un excellent conteur, que la planète a la forme d'une parabole. Souvenez-vous de vos cours de math, peut-être lointains, les fameuses paraboles, verticale à une extrémité, horizontale à l'autre extrémité, voilà à quoi ressemble cette planète…et nous comprenons la nécessité vitale de faire avancer la cité en direction de cet optimum, seul endroit où le temps est normal, où les terres ne bougent pas, car sinon elle sera condamnée à aller inexorablement dans ce passé incurvé…

Comment est la vie sur la Cité ? Les personnes y vivent une existence assez douillette. Ils ignorent ce qui se passent à l'extérieur, sauf les membres des guildes, tenus par le secret du serment, qui, seuls sont autorisés à sortir de cette cité pour mener à bien un but ultime : mettre tout en ordre afin de faire avancer la cité sur un système complexe de rails et de poulies. Guilde de la Traction, Guilde des ponts, Guilde des Futurs, Guilde des Échanges, Guilde des topographes, système organisationnel et décisionnel de la cité tourne autour de ce but, avancer inlassablement en direction de l'optimum. Cette cité s'appelle terre, en mémoire à la planète Terre dont ils sont originaires sans savoir réellement ce qui s'est passé. Nous suivons le parcours d'Helward Mann, depuis son intronisation chez les Futurs jusqu'à un âge avancé. A travers ses expériences nous voyons son évolution et celle de la ville. Nous découvrons ses problématiques, notamment celle relative à l'alimentation synthétique, ainsi que celle ayant trait à la faiblesse du taux de naissance viable et à la prédominance très nette de naissance de bébés de sexe masculin. Sachant que la seconde problématique est peut-être provoquée par la première. Les descriptions sociales et politiques de la cité sont vivantes, détaillées, riches et passionnantes.

Seule la toute fin révélera les causes d'un tel monde, fin totalement inattendue. Quelle surprise !

Je vois derrière cette histoire marquante une portée symbolique et psychologique. Nous ne cessons d'avancer, d'essayer d'atteindre notre optimum, notre équilibre, toujours mouvant au fur et à mesure de notre avancée, jamais le même, happés sans cesse par le passé qui nous restitue des souvenirs déformés, tels des rêves, nous infantilisant parfois, ou toujours à prévoir le futur sans profiter du moment présent. Et lorsque, enfermés dans nos perceptions et nos certitudes, quelqu'un nous met face à nos erreurs, il n'est pas rare de rester buttés malgré l'évidence des preuves avancées. le monde inverti est une fable sur notre moi intime, notre évolution, notre ouverture ou notre enlisement. Une portée philosophique également : qu'est-ce que la réalité, notre réalité ? Est-elle comparable à celle des autres ? Comment se forme-t-elle ? Enfin, c'est un livre qui pose de nombreuses questions également sur les méthodes éducatives. J'y ai même vu une dénonciation capitaliste de l'exploitation des ouvriers, voire celle des pays du Sud par ceux du Nord…il ouvre plein de questions, d'interrogations. Ce livre captivant est une vraie réussite !
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Rarement une première phrase de roman aura eu tant d'impact sur moi, enflammant mon imaginaire en quelques mots. Autant dire que ma première rencontre avec Christopher Priest s'annonçait sous les meilleurs auspices. La suite du roman a confirmé ces belles promesses. Avec "le monde inverti" on a le bonheur de profiter d'une lecture intelligente tout en étant merveilleusement agréable.

Sur un sujet très original, Priest compose un récit d'une grande richesse. le monde créé par l'auteur est passionnant et très immersif. La cité est parfaitement dépeinte dans sa façon de fonctionner. Les rapports sociaux, le système hiérarchique sont très bien rendus. Et les conséquences personnelles que peuvent avoir ces rapports sociaux ne sont pas oubliés, ajoutant ainsi de la véracité au récit.
Le roman aborde des thématiques passionnantes, que ce soient des questionnements philosophiques, notamment la notion de réalité (l'amatrice de Philip K. Dick que je suis est forcément enthousiasmée par ce genre de sujet), ou des questionnements beaucoup plus proches de nous, sur de grandes questions de société (l'accès à l'éducation, les méthodes d'apprentissage, l'équilibre entre sécurité et liberté...).
L'aspect scientifique est présent et très intéressant. "Le monde inverti" est un roman intellectuellement stimulant. L'auteur ne prend jamais son lecteur pour un idiot et le laisse comprendre au fur et à mesure sans le prendre par la main (un peu de la même façon que le héros). Et le récit n'est jamais abscons, le genre de livre qui met le cerveau en ébullition sans donner mal à la tête.

Le propos intelligent et l'aspect scientifique ne prennent pas le pas sur l'aspect humain qui reste central. Et ça c'est quelque chose d'important pour moi. J'aime que l'Humain reste au coeur d'un récit, ce qui est le cas ici. L'émotion est au rendez-vous. Et de belle façon ! Tout au long de récit qui prend souvent la forme d'un roman d'apprentissage, je me suis attachée de plus en plus intensément à Helward. le lecteur le suit pas à pas, apprend en même temps que lui, partage ses peines, ses espoirs et ses déceptions. J'ai ressenti mille émotions jusqu'à un dénouement d'une force émotionnelle immense.

L'écriture de Priest est à l'image de l'univers créé. D'une belle simplicité, le style de l'auteur est fluide et Priest ménage des passages d'une grande poésie. La construction du roman est parfaite. Les changements de rythme sont toujours judicieux et totalement maîtrisés, épousant le rythme d'apprentissage du héros, d'abord prenant son temps pour découvrir les choses puis s'accélérant au fur et à mesure des découvertes.

J'ai adoré ce roman qui m'a passionnée, m'a émue, m'a faite vibrer de tout mon coeur de lectrice.

Challenge multi-défis 2017 - 13 (item 36 : un livre d'un auteur dont vous avez beaucoup entendu parler mais que vous n'avez pas encore découvert)
Challenge Atout-prix 2016-2017 - 17 (prix British Science Fiction 1975)
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Un très grand moment de SF !

Le roman démarre par un incipit marquant : "j'avais atteint l'âge de 1000 km"...Et l'on comprend d'emblée que des problèmes d'espace temps vont se poser. Mais attention, ne pas s'attendre à un récit de hard SF (où alors pas dans l'acceptation classique du terme)

Christopher Priest imagine une ville en perpétuel mouvement, qui se déplace sur des rails en direction de l'optimum. L'optimum est par nature inatteignable car, s'il est fixe, le sol, lui, ne cesse de bouger. Il est le point qui garantit à la ville et ses habitants de demeurer dans des conditions de vie terrestres. Quel est ce monde étrange, en forme d'hyperbole, qui manifeste de curieuse distorsions de l'espace-temps ? Vous ne le saurez que dans l'ultime partie du livre...La société de la Ville (ou Terre) est très rigide et très structurée. Au nom de la nécessité de survivre, le système des guildes maintient le plus possible les habitants dans l'ignorance de la réalité qui les entoure. Il existe 6 guildes majeures : les Bâtisseurs de Pont, les Voies (responsable du démontage et remontage des rails), la Traction (en charge des treuils qui font avancer la ville), les Topographes du Futur (en charge de cartographier la route à suivre pour ne pas trop s'éloigner de l'optimum), les Echanges (chargés des rapports avec les tooks, les autochtones) et la Milice (la sécurité). le conseil des Navigateurs est l'autorité suprême qui régit l'ensemble. On suit le parcours d'Helward Mann, depuis son intronisation chez les Futurs jusqu'à un âge avancé. C'est autant son évolution que celle de la ville qui sont le fil rouge de l'histoire....

"Le Monde Inverti" est un roman très aboutit, sur la forme comme sur le fond, et constitue, pour moi, un classique du genre. Non seulement l'évocation de la ville, dans ses rapports sociaux et politiques, est une totale réussite, et en fait un petit monde en soi, mais encore l'évolution d'Helward Mann, dans sa découverte de la réalité, ou à travers ses problèmes personnels, est tout à fait crédible et tangible. Par ailleurs, l'auteur prend bien soin de ménager le suspens jusqu'au bout et de nous balader sur des fausses pistes. Enfin, "le Monde Inverti" présente également de nombreuses résonances et réflexions avec les sciences humaines, et du point de vue de l'histoire du genre SF, il est tout à fait intéressant et révélateur de son époque de rédaction (les 70's) qui marque une évolution par rapport aux années 1950, davantage inspirées par les sciences dures. Chacun y trouvera midi à sa porte, mais il est difficile de passer à côté des questionnements sur la nature de l'instruction des générations futures, en rapport avec le maintient du système en place, également sur les contingences extérieures, qui semblent être les seules à même de faire bouger les structures sociales ou encore sur la nature même de la réalité : qu'elle est-elle ? Comment se construit-elle ? Et comment change-t-elle ? Comment la percevoir objectivement et est-ce seulement possible ? Vous l'aurez noté, de la philo à la physique quantique il n'y a qu"un pas et Christopher Priest réussit parfaitement à réaliser la quadrature du cercle !

Pour conclure, "le Monde Inverti" est pour moi un gros coup de coeur, un roman tout à fait saisissant et captivant à tout de point de vue. Comme le souligne Finitysend, il fait partie de ces oeuvres idéales pour découvrir le genre par la grande porte.
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Un chef d'oeuvre .

Un grand roman de SF idéal pour découvrir le genre par la grande porte !

Le monde inverti est un pur délice au style très soigné et aux personnages réels .. divers et nuancés qui habitent ce monde envoutant et rendent cet univers palpable .
Une ville en route ,une ville très structurée dans ses structures sociales rigides et figées .
La ville est sous pression ...
Elle est condamnée à avancer perpétuellement sur des rails .
C'est vital car son environnement s'altère perpétuellement .
Elle est donc en fuite continuellement et ses habitants payent le prix de cette fuite en avant permanente en subissant un fort contrôle social.
Les effets d'une société hyper hiérarchisée et les doutes perpétuels sur la fatalité d'un environnement menaçant qui s'altère en permanence ....

Le personnage principal appartient à la guilde des rails et de l'exploration .
Il contribue à atteindre l'optimum lieu qui dans l'espace et le temps permet la vie dans des conditions terrestres et décentes et le lecteur le suit dans de nombreuses péripéties et découvertes ..

Le charme de ce superbe et solide roman vient de ce que la réalité environnante est constamment floue et mouvante ainsi que difficile à discerner et de surcroit.
il y a un Switch bluffant qui se met en place progressivement concernant le statut réel des choses et des environnements qui est remarquable et remarquablement amené !

Il faut mentionner que cette ville est somptueuse dans sa conception :
Un empilement en bois de plusieurs étages avec coures, terrasses, corridors et secrets bien cachés qui sont une incitation à la transgression tout comme la contemplation de l'horizon sème le doute, l'inquiétude et l'espoir ..

La route que parcoure la ville est parsemée d'embuches et ses couloirs de mystères .
De ce fait le roman est solidement ancré dans le suspense ?le doute et l'action ..

Bref : un must du genre à découvrir absolument et un ouvrage de qualité !
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« J'avais atteint l'âge de mille kilomètres »
Pendant des décennies, j'ai cru que cette phrase annonçait un bouquin qui emmenait le lecteur dans un monde trop difficile à conceptualiser, où le temps était remplacé par une dimension spatiale et où l'on se déplaçait physiquement dans la dimension temps. Je craignais que la réalité du roman ne soit trop difficile à appréhender.
Et puis Pavlik a écrit sa critique et là, j'ai complètement changé d'avis : il fallait que je le lise ! Nous l'avons sélectionné à la LC de l'Imaginaire de février et, résultat : un des plus beaux pieds d'imagination sur base scientifique que j'ai pris dans ma vie (égalité avec Tau Zéro de Poul Anderson) et une construction de monde parmi les plus originales (à égalité avec celui de L'Empire de Poussière de Nicolas Bouchard).

La décomposition du roman en parties très spécifiques – spécification accrue par des changements de rédaction 1ere / 3eme personne ou de point de vue – favorise l'insertion progressive du lecteur dans cet univers. Christopher Priest a pris le parti de nous faire suivre Helward alors qu'il quitte l'adolescence pour le monde adulte, dans une cité où l'éducation de « la crèche » ne prépare pas du tout le jeune à appréhender le monde tel qu'il est « réellement » (adverbe à employer avec circonspection). le début fait donc très roman initiatique. Helward découvre le fonctionnement de la cité ainsi que son éternel objectif à la Sisyphe quelque peu curieux. Puis Helward est investi d'une mission qui l'emmène dans le sud où il est victime des effets de ce monde qui apparaît de plus en plus bizarre. Là, heureusement ou malheureusement, il a suffi d'un mot écrit sur le 4eme de couverture pour que je comprenne ce qu'Heldward subissait « en réalité » (remember ? circonspection !), donc moins de surprise mais aussi une bonne compréhension des phénomènes décrits. J'avoue cependant avoir été surpris par les effets relativistes (je ne crois pas qu'ils soient scientifiquement fondés, mais bon). La suite montre de nouveaux voyages, vers le nord cette fois, qui sont l'occasion d'expliquer dans le détail ce qu'on nous raconte depuis le début (ne retenez qu'une chose : y=1/x).

Et là, pouf ! Changement de point de vue, perte de repères, questionnement sur la nature de la réalité. Au secours, P.K. Dick sors de ce roman ! le comportement d'Helward m'a surpris sur cette partie. On sentait bien l'anti-héros à la Robert-Charles Wilson en lui, mais là, je me suis demandé si Priest aimait vraiment son personnage.

La fin est un peu abrupte. Certains indices ont diminué l'intensité de la surprise en ce qui me concerne. le retournement des habitants de la cité est un peu facile. Bref, c'est peut-être un peu expédié. Mais après tout quelle importance ? L'essentiel du roman est passé : cette incroyable construction géométrique sur laquelle Christopher Priest a réussi à faire vivre des êtres humains attachants (au moins Helward) sans sacrifier l'histoire au décor. C'est un vrai tour de force.

J'irai à coup sûr fouiller à nouveau la bibliographie de Priest.
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critiques presse (1)
Syfantasy
17 octobre 2023
"Le Monde Inverti" tisse une toile narrative riche et stimulante, explorant de nombreux thèmes tels que la perception de la réalité, l'exploit technologique, la société, etc., ce qui rend ce roman captivant pour les lecteurs intéressés par une science-fiction à la fois philosophique et conceptuelle.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Les ténèbres se faisaient peu à peu moins épaisses et le ciel tournait au gris foncé. Au loin, je distinguais le point de fusion des nuages avec l'horizon. Une ligne rouge très pâle commençait même à cerner les contours d'un petit nuage. Comme portés par la lumière, le nuage et ses compagnons se déplaçaient lentement au-dessus de nous. Le vent les entrainait loin de la source lumineuse. Le halo rougeâtre s'étendait, touchant par instants les nuages à la dérive, les chassant d'une vaste étendue de ciel qui se teintait alors d'un orange profond.
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Je me rappelais une période au cours de mes derniers kilomètres à la crèche, lorsque notre professeur nous avait conduits au royaume du calcul différentiel. Les mathématiques sous tous leurs aspects avaient éveillé une seule et même réaction chez moi - une absence totale d'intérêt se soldant par des résultats désastreux - et cette danse de figures abstraites ne m'avait nullement paru différente.
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« Il en est comme il doit être, dit Clausewitz. Helward Mann, je vous offre à présent de prêter le serment d'une guilde du premier ordre. Vous pouvez encore - même à ce stade avancé - refuser de le prononcer. Si toutefois vous prêtez le serment, il vous liera pour le reste de votre vie dans la ville. Toute rupture de serment est punie de mort. Est-ce parfaitement clair dans votre esprit ? »
(...)
« Eh bien ?
- Dois-je prendre ma décision dès maintenant, monsieur ?
- Oui. »
Il était parfaitement évident que je n'aurais pas connaissance du serment avant de m'être décidé. Son contenu jouait sans nul doute un rôle central dans le secret qui entourait le travail des guildes.
Je sentais que je n'avais guère le choix.
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Victoria m'informa qu'en qualité de femme, elle n'avait pas automatiquement droit à un poste responsable et que seules ses fiançailles avec moi avaient rendu possible son emploi présent. Si elle s'était fiancée à un homme n'appartenant pas à une guilde, on aurait attendu d'elle qu'elle produise des enfants aussi souvent que possible et qu'elle consacre son temps à des travaux domestiques dans les cuisines, ou à confectionner des vêtements, ou à toute autre besogne ménagère.
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Les femmes sont trop précieuses pour risquer leur présence au-dehors. On en a besoin ici, dans la ville, parce qu'elles font des enfants et que l'on peut les mettre à contribution encore et encore. Si elles n'ont pas la chance de naitre dans la ville, on les fait venir de l'extérieur, puis on les renvoit quand elles ont rempli leur rôle.
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