C'est un bon roman, dans l'ensemble. Très glauque, à dire vrai. Remarquez, avec ce titre, on s'en doute.
Il y a du très bon dans ce bouquin. C'est plutôt bien écrit, le style est moderne, avec des phrases courtes, et parfois un sens de la formule tout à fait excellent !
Les personnages sont bien caractérisés, Eric (le personnage principal) étant cohérent (et pathétique).
Objov, le garde du corps ukrainien bourrin (mon préféré, lol) apporte une bouffée d'humour (noir) bienvenue, parce que sinon, bonjour la déprime.
Le hic étant qu'au début du livre, on se perd dans tous les personnages, et le problème c'est qu'on ne sait pas "qui" sont les personnages principaux. Les flash-backs ajoutent un peu à la confusion, même s'ils sont plutôt bien faits.
Bref, c'est typiquement le genre de livre que je ne pourrai pas conseiller à mon homme, mdr ! C'est dommage car je suis sûre que, plus simple, il lui aurait plu, et sans doute plus qu'à moi.
Donc après une centaine de pages laborieuses qui mettent en place l'intrigue et les personnages, nous voilà embarqués dans une histoire prenante, qui fait monter le suspens à propos d'un "Roi Sombre" possédant quelque pouvoir mystérieux.
Hélas, serais-je tentée de dire. Parce que je ne sais pas si une suite était prévue, mais toujours est-il que j'ai vraiment été déçue par la fin. "Tout ça pour ça" ? Ce qui s'annonçait comme un thriller fantastique passionnant finit en un truc policier ultra-classique. Ben mais alors ? Pourquoi toutes ces pages et ces pages pour nous décrire une mystérieuse organisation tentaculaire et finir comme ça (non je vais pas spoiler, malgré tout, lol) ?
Je suis tombée d'assez haut.
Bref, promesses alléchantes non tenues = note pas terrible.
Par ailleurs, un nombre de coquilles/fautes d'orthographe non négligeable non corrigées laisse perplexe. Ce livre a-t-il été relu/corrigé ou pas, c'est la question...
Dommage.
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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. Les 200 premières pages ont été laborieuses. Trop de détails, trop de personnages, je ne savais plus qui était qui...
Je l'ai abandonné à la 200ème page, pour le rouvrir une dizaine de jours plus tard. Un petit goût de trop peu, le résumé et le titre qui ne collaient pas avec l'histoire m'ont poussés à reprendre la lecture.
Et finalement, je me suis laissée prendre au jeu. Un thriller palpitant qui m'a gardée plusieurs fois en haleine, même si j'admets que l'auteur a fait preuve d'un peu trop de surréalisme.
Mais si on en tient compte, la deuxième partie de ce thriller vaut la peine d'être lu.
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J'ai abandonné cet ouvrage à 50% après un énième passage rempli de "male gaze". Les personnages féminins sont systématiquement décrits sous l'angle "désirable/non désirable", le protagoniste est sexiste sans que cela ne semble dénoncé le moins du monde. Au final, cela m'a trop sortie de ma lecture et je n'ai pas réussi à passer outre pour me concentrer sur l'intrigue.
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Tu me rappelles combien de temps cela t’a pris ? — Ce n’est pas une question de temps, mais d’investissement personnel. — Escroc. Ils trinquèrent ensemble. Éric ne but qu’une gorgée de son champagne – à vrai dire, il n’aimait pas vraiment cela, mais cette sorte de cérémonial s’était mis en place au fil des années avec Sam. — D’accord, ça m’a pris trois jours. Elle secoua légèrement la tête en soupirant. — Comment appelles-tu les arbres généalogiques que tu constitues pendant tes recherches, déjà ? — Le terme n’est pas de moi, mais on parle de « nos partitions ». — Ce qui fait de toi un genre de virtuose, j’imagine. Il esquissa une brève révérence, même si, au fond, il savait que le talent qu’on lui prêtait n’aurait jamais pu se révéler sans l’aide d’Alfred. — Un virtuose par rapport à qui ? Tu me fais des infidélités ? — Tu es trop exclusif, mon chou, et c’est un défaut majeur pour quelqu’un dépourvu du don d’ubiquité.
Quelque chose de louche rôdait sous la surface des événements, une sorte de long serpent de mer. Long et vorace.
Samira se massa les tempes. Plusieurs décennies de travail acharné et de nuits trop courtes avaient incrusté des cernes discrets, que le maquillage ne parvenait pas à dissimuler totalement. Mais à cinquante-trois ans, elle restait une femme toujours désirable et possédait la voix de celles qui connaissent parfaitement l’image qu’elles renvoient aux hommes. Samira n’avait rien à craindre de ce côté-là ; c’était davantage eux qui la redoutaient, ceux qui voulaient la séduire, en tout cas. Pourtant, dans ce début de pénombre, à la lumière fade des enseignes et des lampadaires de la capitale, sa beauté paraissait un peu fanée. Elle alluma une lampe en forme de pélican sur son bureau. — Et qu’as-tu trouvé de compliqué avec cette madame Leinac ? — Son accent. Je te jure, dans certains coins reculés de notre cher pays, le patois est définitivement l’étendard de l’antimondialisation
Samira se massa les tempes. Plusieurs décennies de travail acharné et de nuits trop courtes avaient incrusté des cernes discrets, que le maquillage ne parvenait pas à dissimuler totalement. Mais à cinquante-trois ans, elle restait une femme toujours désirable et possédait la voix de celles qui connaissent parfaitement l’image qu’elles renvoient aux hommes. Samira n’avait rien à craindre de ce côté-là ; c’était davantage eux qui la redoutaient, ceux qui voulaient la séduire, en tout cas. Pourtant, dans ce début de pénombre, à la lumière fade des enseignes et des lampadaires de la capitale, sa beauté paraissait un peu fanée. Elle alluma une lampe en forme de pélican sur son bureau. — Et qu’as-tu trouvé de compliqué avec cette madame Leinac ? — Son accent. Je te jure, dans certains coins reculés de notre cher pays, le patois est définitivement l’étendard de l’antimondialisation
Alors, maintenant que je suis mort, que le croque-mitaine gît avec moi au fond du puits, j'attends le moment où je ferai croire que je dors. Je sais que personne ne me retrouvera. Il n'y aura, je pense, que Nora pour me chercher. Mais je n'ai plus autant d'importance, aujourd'hui, pour elle. Depuis notre rencontre, notre histoire n'est qu'un compte à rebours qui creuse sa propre tombe. Et je suis à présent dans ce trou. Il ne me reste qu'à crever. Quand Nora aura baissé les bras, je n'existerai plus. Le Roi Incandescent s'éteint, c'est bien cela, Alexandre? C'est bien cela? Le Roin Sombre a vendu son ombre. C'est bien.
Pourtant, quelque chose remue sous moi. Le fond du puits dans lequel j'agonise est aussi mou que l'estomac d'un ogre qui meurt de faim. La Maison Ogre me digère, j'ai parcouru ses intestins. Un ancien enfant dans la farandole de Petits Errants. Un festin.