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EAN : 9782729121839
220 pages
Editions de La Différence (24/09/2015)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Avec Je viens de Russie, chroniques coup de poing publiées par La Différence en 2014, les Français ont pu découvrir les passions, les colères et les combats de Zakhar Prilepine, formidable écrivain qui, à moins de 40 ans, vient de recevoir la plus haute distinction de la littérature russe. Devenu un romancier de renommée mondiale, Prilepine tient à partager « le pain chaud » de ses soucis quotidiens avec ses lecteurs. De sa plume anti-glamour, chaleureuse et facétie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On peut sans doute reprocher beaucoup de choses à Zakhar Prilepine, j'y reviendrai plus tard, mais ce qui est sûr c'est qu'il est franc, direct, cru et parfois brutal, et ça c'est plutôt un compliment. Sa langue est sans fioriture et un chat est appelé un chat. Son opposition au pouvoir russe actuel est permanente, argumentée et virulente. Il n'est pas nostalgique de la période URSS -comment pourrait-on regretter les temps staliniens ?- mais il remarque que depuis la perestroïka de Gorbatchev débutée en 1985, et plus particulièrement depuis 1989 et l'effondrement de l'empire soviétique, les Russes vivent moins bien : "Nous nous en souvenons et comment ! Nous n'étions pas bien loin, nous y avons goûté, même que nous en avons gardé un arrière-goût dans la bouche. Ce sont pendant ces années où, pour la première fois après plusieurs décennies, on a vu des centaines de milliers de vieilles gens jetés à la rue faire la manche dans les passages, tandis que des centaines de milliers d'autres retraités défilaient dans les rues en maudissant les "démocrates", en tapant sur des casseroles." (p.163) Certains vivent mieux, les plus riches sont toujours plus riches mais les plus pauvres plus pauvres. Cette ouverture sur l'Occident a chamboulé la société russe, la mondialisation l'a frappée de plein fouet et a laissé beaucoup d'habitants sur le bord de la route. Zakhar Prilepine aimerait revenir à une société plus juste, plus humaine, basée sur les relations entre hommes et non pas sur le profit pour quelques uns, c'est son engagement à gauche, au Parti National-Bolchevique. Je partage largement son avis sur cette question, là où je ne le suis plus c'est sur son nationalisme qui me gène beaucoup : opposer sans cesse les Russes aux Européens, plus ceci ou moins cela, ne me sied point. Il semble oublier ou ne pas savoir qu'en Europe, des voix s'élèvent comme la sienne, mais avec la chance d'avoir des chefs d'état plus démocrates que V. Poutine (moins c'est compliqué). Je n'aime pas le nationalisme en général qu'il soit de France ou d'ailleurs. Je suis heureux d'être français, je suis persuadé que c'est une énorme chance, mais je n'en tire aucune fierté particulière et il ne me viendrait pas à l'esprit, pour attiser l'orgueil national de tirer sur d'autres nationalités. Il me semble que c'est un mauvais calcul, on doit pouvoir faire changer les choses sans se monter les uns contre les autres, sans se construire en opposition.

Autre point qui me dérange, c'est le vieux schéma qu'il a en tête entre les hommes et les femmes. Je ne l'accuse pas de machisme, bien au contraire, il a une profonde admiration pour les femmes et sait le vrai rôle qu'elles tiennent tant dans la famille que dans la société, mais il reste avec l'idée que l'homme doit être fort, viril et évidemment pas efféminé (mais aucune trace d'homophobie dans ses propos).

Il sait se faite tendre lorsqu'il parle de sa famille, Les trois âges de la vie d'un homme est une chronique poétique et très bien vue sur l'éducation des enfants, tout à fait en phase avec ce que j'en pense et ce que j'essaie de faire à la maison. Beaucoup d'autres points qu'il aborde méritent attention et réflexion à laquelle il participe en donnant son point de vue.

Bref, je ne suis pas toutes les idées de Zakhar Prilepine mais, j'en conseille très fortement la lecture, pour voir une autre facette de la Russie que l'on croit trop souvent soumise à son président, pour lire des textes forts bien troussés, bourrés de références russes -expliquées en bas des pages- qui tirent sur tout le monde et dressent le portrait d'une société russe qui va mal, et sans doute plus globalement d'une société mondiale qui ne se porte pas mieux.
Lien : http://lyvres.fr
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De gauche ? - Zakhar Prilepine ne défend nulle crèmerie. Il interpelle plutôt le quotidien. Jeune ? - Ce quadragénaire père de famille nombreuse écrit comme on parle, de façon brève et rythmée. Méchant ? - Pas le moins du monde. Zakhar témoigne d'une formidable tendresse : nous avons affaire à une mère masculine ( cf. p. 119 : "Celui qui a eu une enfance véritablement heureuse a été immunisé contre le malheur pour la vie entière" ). Cet auteur profondément humaniste enrage contre les dégâts de l'ultra-libéralisme : perte des liens intergénérationnels, individualisme forcené, régression éducative, retour de l'esprit de guerre, etc. :" Tout a commencé parce que le téléphone portable et les jeux vidéo n'ont pas appris aux enfants à aimer leurs grands-parents" (p.52). Déplorant l'effondrement des valeurs familiales et éducatives, il nous offre une réflexion opportune sur les affres de la mondialisation ( cf. p. 123 : "Les valeurs de la société sont devenues individuelles. L'humain ne vit plus au nom de ses enfants, mais au nom de la poursuite de sa propre existence." ) C'est à des questions très actuelles que répond ce livre d'où l'on ressort surpris tant cela nous concerne. Zakhar Prilepine ne se limite pas à poser un regard protecteur sur la famille et la société civile. Couchant le testament d'une période folle, il interpelle les plaies de la "catastroïka". A lire comme un avis de tempête.
Lien : http://livrescritique.blog4e..
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Quel homme, quel personnage, quel auteur !
Quelle vision réaliste de son pays et du monde moderne.
Cela ne doit pas plaire dans les chaumières de nos belles âmes de la bien bienpensance de la gauche cul....
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous nous en souvenons et comment ! Nous n'étions pas bien loin, nous y avons goûté, même que nous en avons gardé un arrière-goût dans la bouche. Ce sont pendant ces années où, pour la première fois après plusieurs décennies, on a vu des centaines de milliers de vieilles gens jetés à la rue faire la manche dans les passages, tandis que des centaines de milliers d'autres retraités défilaient dans les rues en maudissant les "démocrates", en tapant sur des casseroles. (p.163)
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