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EAN : 9782845451353
313 pages
Editions des Syrtes (20/09/2007)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Nul ne sait quand les guerres commencent ni quand elles finissent vraiment. Mais si les guerres s'arrêtent, c'est bien qu'il y a un dernier jour. Zakhar Prilepine raconte, dans son premier roman, le chemin parcouru jusqu'à ce jour.

Un chemin qui va mener Egor Tachevski, le narrateur, à travers Groznyï et la Tchétchénie, en se perdant de temps en temps dans les champs de son enfance et les souvenirs de sa douce Dacha.

Et terrible est c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans "Pathologies", il y a des oignons, de la vodka, des Kalachnikov, et beaucoup, beaucoup de cigarettes, fumées en tirant très fort dessus, comme l'auteur sur sa "photo d'écrivain" présentée sur Babelio.
Et de l'humain... ? En tout cas, c'est la guerre, où depuis toujours L Homme brille au plus fort de sa violente absurdité...
Une bouillie, celle qui vous retourne le coeur, sans comprendre quel sens dégoute-t-elle le plus. La chair et la boue se mélangent ad nauseam, devant nos yeux qui se brouillent faute de réelle force descriptive; quelques fulgurances dans l'ignoble, dès les premiers chapitres, tel ce vomi qui n'est que chien... oui, la guerre est insoutenable, mais se contenter d'en barbouiller les contours d'humeurs n'aide en rien, même à en prouver, encore une fois, sa sauvage absurdité.

Car on le dit talentueux, ce Prilepine, et je le crois volontiers, d'autres lectures à venir pourront me le prouver; ce premier roman, contrairement à l'avis éclairé de PatriceG, souffre pour moi de nombreux défauts, dont je tente ici de discuter malgré la difficulté du jugement négatif, qui peut faire hésiter le critique amateur à s'engager, toutes précautions d'usage sorties.

Pathologies donc, pluriel désignant à la fois la jalousie du narrateur envers les relations passées de sa compagne, et supposées les comportements de ces "spetsnaz" au combat, dont au final on ne saura pas grand chose, la partie tchétchène du livre étant centrée sur l'action, alternée avec ces flash-backs du narrateur, tantôt de son enfance, ou d'un âge adulte incertain où il y décrit sa vie avec Dacha. Je trouve cette alternance plutôt vide de sens, les temporalités ne se répondant qu'en creux, le prologue que l'on peut supposer postérieur à toute l'action noyant littéralement le tout.
Même habitué à la littérature russe, le va-et-vient incessant entre surnoms, patronymes et diminutifs des personnages, couplées à une analyse psychologique plus que sommaire, renforcent la désincarnation des protagonistes. le texte ne bénéficiant pas non plus d'une vraie force d'évocation du théâtre, suivre l'action devient difficile. Tout ceci pourrait être interprété comme volonté de brouiller, de rendre compte de ce maelström dégoulinant qu'est la guerre, l'auteur ayant une vocation de témoignage sans jugement clair, on le comprend bien.

Pour achever le tout, je trouve la couverture du livre particulièrement ratée, l'édition en poche ayant depuis corrigé le tir.

Voilà, je vais à présent boire une vodka en croquant dans un oignon, en attendant de recevoir, merci Babelio et les éditions des Syrtes, le dernier livre de Prilepine, confiant qu'il ait bien sa place dans le gratin des écrivains russes contemporains, au côté des Golovanov, Pelevine et autre Sorokine.
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CHRONIQUE PRILEPINE PATHOLOGIES
Un récit davantage qu'un roman, tant on sent et on sait le vécu et la part d'autobiographie.
Sur la guerre entre les Russes et les Tchétchènes, le conflit entre la Russie et l'Ossétie du sud, une lutte entre un Orient slave et un Orient musulman, entre un pouvoir autocratique certes et un régime islamiste radical.
Car il faut dire les choses et Zakhar les nomme, de son point de vue, de Russe, de non croyant, d'écrivain qui doit témoigner.
Prilépine est un écrivain qui, si j'ai compris, se sent devoir témoigner, et surtout nous rapporter à nous extrême-occidentaux que la Russie n'est pas celle que nos imaginaires, notre histoire, nos dogmatismes ont forgée.
Par conséquent, il fait oeuvre de témoignage avant tout et comme pas mal de ses « amis » ou « congénères » ou « compatriotes » ou… Et il me semble que nous récepteurs nous devons absolument les non seulement entendre, pour le moins, mais surtout les écouter.
La première oeuvre de Prilépine que j'ai découvert était l'archipel des Solovki.
Je ne savais pas et je ne sais toujours pas si c'est la première, la deuxième , ou autre, pour ma part, en tant que lectrice, je m'en fiche. Il est sûr que Zakhar veut reconstruire quelque chose qui a été détruit dans l'histoire, la sienne, et que pour l'instant il parle de destruction, de mort, de massacre, de sacrifices.
Pathologies est justement le sujet de ces maladies russes. Faire la guerre. On ne sait pas pour quoi (l'espace est volontaire, il ne s'agit pas de la cause mais du but). Mais on la fait. Sans sens. Un bout de territoire ? non sûrement pas. Une ressource (eau, pétrole, uranium ou plus), non plus. Alors ? aucune réponse. C'est comme la jalousie qui s'empare soudain du héros (protagoniste plutôt). Il devient jaloux de sa douce Dacha. Pourquoi ? Il est jaloux des amants passés. Passés. Comme la Russie ? Qui ne supporterait pas l'indépendance des anciens satellites de l'ex-URSS ?
La guerre. Prilépine ne fait aucun cadeau. Toutes les pires images d'une guerre fin XXème siècle sont décrites, dans toutes leurs dimensions, leurs couleurs, leurs odeurs, leurs mouvements. Parfois, la bouillie peut paraître intolérable. Mais. Qu'est-ce qui n'est pas supportable ? le récit ? La réalité qui a fait qu'il y avait plus tard ce récit ?
Certes, la fin m'a paru un peu hollywoodienne, pour un Prilépine qui nous exhorte à abandonner le visionnage des films américains et de préférer la lecture (là-dessus je suis d'accord avec lui), mais la fin de son livre est construit comme les pires films américains sur la guerre du Vietnam.
Alors, soit c'était involontaire, alors, bon, je passe, après tout, nul n'est parfait,
Soit c'était volontaire, mais un petit élément signalant l'ironie aurait été le bienvenu.
Conclusion, le style du livre est alerte, phrases courtes, précises, pas de chichis. Des horreurs, des atrocités, mais c'est la guerre, les bisounours, les feel good, c'est pas la vie, ouh ouh on se réveille, le monde est fait d'horreurs, de crimes abominables et pourtant, les hommes si faibles soient-ils sont capables de gestes fraternels. Il me semble que c'est le message que Prilépine a tenté d'inscrire dans cette oeuvre.
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Publié en français aux Editions des Syrtes en 2007, Pathologies est le premier roman de Zakhar Prilepine, il va tout de suite être apprécié par la critique. C'est plutôt bon signe pour cet auteur ambitieux, et un excellent passeport pour mener à bien son art, la littérature. Il fut pleinement engagé dans la guerre de Tchétchénie de 1996 à 1999. C'est l'objet de son livre. A son retour, il sera journaliste dans une revue people, qui lui permettra surtout d'écrire son livre qui paraîtra en 2005 ..En France il a un soutien de poids en la personne de Anne Coldefy-Faucard qui l'a d'ailleurs traduit. un sérieux appui pour sa promotion en France. Elle déclare de lui qu'il a beaucoup de talent et qu'il ne se commet pas dans ses livres à du pro-Poutine ou de l'anti-Poutine, l'artiste taille sa route en toute indépendance.. Dans la jeune littérature russe, après 1991, il y a eu le désir de tendre résolument vers l'occident. On ne peut pas qualifier cette tentative d'échec, mais ce fut très malheureux et ça menait à une impasse culturelle. On note avec Zakhar Prilepine en tête aujourd'hui un retour à l'authenticité russe, à la culture slave, un intérêt pour la passé pour mieux (pré)visionner l'avenir comme dit Coldefy-Faucard.
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La Tchétchénie. Un nom sur une carte, un membre de l'U.R.S.S, aujourd'hui une république dirigée par le tristement célèbre Ramzan Kadyrov.

Entre ces deux dates : deux guerres. Cadre de l'histoire narrée par Zakhar Prilepine. Auteur tout à la fois reconnu et célébré pour son talent, mais aussi décrié pour ses prises de positions nationalistes russes.

Lui-même mobilisé puis volontaire durant les guerres de Tchétchénie il nous narre ici, l'histoire d'Egor Tachevski.

Récit d'un soldat et d'une garnison mais également, comme autant de flashbacks, histoire de l'amour d'Egor pour Dacha.

Cette opposition donne une véritable force au récit alternant les époques, les rythmes, les problématiques.

Egor aime Dacha. Mais d'un amour pathologique, malade. Il ne supporte pas que d'autres hommes aient pu la toucher, l'aimer avant lui l'orphelin, qui refuse de devoir partager encore quelque chose, qui se révèle être plutôt quelqu'un.

Egor est aussi un soldat. D'une drôle d'armée qui semble rechercher la vodka comme une bouffée d'oxygène, le lecteur se traîne à la suite de ces hommes, de leur désoeuvrement, de leurs doutes.

Avec les pages qui défilent, on a l'impression que personne ne semble véritablement savoir pourquoi ils sont envoyés en Tchétchénie.

On ne retrouve pas d'altérité, de réflexion sur ce qui a pu conduire les tchétchènes au combat.

Au massacre d'hommes par d'autres hommes.

Parti pris de l'auteur, sûrement, mais qui, sur le fond, m'a un peu dérangé.

On s'englue avec les soldats russes dans cette atmosphère lourde et étouffante, servie par un style âpre. le rythme,cependant, va crescendo pour un final que ne renieraient pas les amateurs de films de guerre.

Au final, j'ai beaucoup aimé cette lecture et notamment le style de l'auteur malgré quelques réserves sur le fond.
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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La guerre en Tchétchénie comme si vous y étiez.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Comme je ne trouve de réponse à aucune de mes questions, j'arrête d'y penser. Je prend un livre mais je ne comprends pas un traître mot à ce que je lis.
"Comment peut-on écrire des livres pareils, alors qu'on peut tuer en un rien de temps un être humain fait de chair et de sang. Moi, par exemple. Et puis ça rime à quoi, de les lire ? C'est de la foutaise. Juste du papier."
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Parfois, je doute de la virtuosité du chauffeur. Lorsque les deux beaux gars que nous sommes, mon petit et moi, voyagent à travers la ville, je doute de tout. Je ne suis pas sûr que les pots de fleurs ne tomberont pas des balcons, et que les chiens ne se jetteront pas sur les passants ; je ne suis pas certain que le fil du poteau télégraphique qui s'est cassé le mois dernier ne donnera pas une décharge électrique, et que les grilles d’égout ne vont s'effondrer pour laisser apparaître de sombres remous. Nous faisons attention à tout. L'enfant me fait confiance, ai-je le droit de le trahir ?
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Vidéo de Zakhar Prilepine
Salon du Livre 2018 à Paris Zakhar Prilepine présente Ceux du Donbass.
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