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Ice Cream Man tome 5 sur 7

Martin Morazzo (Illustrateur)
EAN : 9781534315976
128 pages
Image Comics (08/09/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
See here four more strange and sad stories of the critically lauded horror-adjacent anthology series, ICE CREAM MAN. See here a tetrad of atypical tales: a suppurating superhero satire; a lamentation of lost memory; a field guide for being a ghost; a rotten retelling of your favorite children's stories. See here some other confections, too. See here, see here!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Ice Cream Man Volume 4: Tiny Lives (épisodes 13 à 16) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il contient les épisodes 17 à 20, initialement parus en 2020, écrits par W. Maxwell Prince, dessinés et encrés par Martín Morazzo, avec une mise en couleurs réalisée par Chris O'Halloran. Il comprend également les 4 couvertures originales de Morazzo, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Michael Walsh, Emma Rios, Gabriel Walta et Martín Morazzo. Chaque épisode constitue une histoire complète.

Épisode 17 : famille militaire. Enfance banlieusarde. École de journalisme. Plafond de verre. C'est ainsi que Paige Parker est devenue la meilleure journaliste d'investigation du quotidien Everyday World. Elle est dans le bureau de son patron, avec le jeune photographe, et il lui fait remarquer que les articles qui font vendre sont ceux sur le superhéros Ice Cream Man, article rédigé par Rick Sweet. Justement, le voilà qui passe la porte du bureau du patron : il revient de sa séance quotidienne dans la salle de sports. Paige se rend à son bureau et commence à écrire son article sur Ice Cream Man : le sauveur d'Urbanopolis, comme Jésus mais avec une cape. Il est arrivé de nulle part il y a trois ans et il accomplit une tâche herculéenne après l'autre, ayant même formé un groupe de superhéros avec Lickety Split, Wondrous Womyn, Pinky Ring. Et là, il intervient pour stopper une araignée robotique géante en train de détruire la ville, en prenant le temps d'éviter un suicide juste avant. Épisode 18 : George est vieil homme, couché dans un lit d'hôpital, et relié à des machines. Il est conscient et il sait que le gremlin est au travail à nouveau. L'infirmière entre dans sa chambre et vérifie le bon écoulement de la perfusion. Lui sait que le gremlin est en train de lui voler ses souvenirs. Il fait travailler sa mémoire pour lutter contre. Il se souvient d'un moment de son enfance quand il avait 3 ans, ou peut-être 2 ou 4. Il était assis sur une pelouse, au pied d'un sycomore, avec ses parents en train d'étendre une couverture et sa soeur Anne en train de lire un livre adossé au tronc d'un arbre. Mais le gremlin apparaît et emporte le souvenir de sa soeur.

Épisode 19 : une page d'instruction explique comment se déguiser en fantôme avec un drap et se conduire en fantôme au point de devenir invisible. le manuel évoque les autres accessoires : un lapin angora vivant, un renard vivant, un pot de glace format familial, et des baskets hautes. Cass s'est déguisé avec le drap percé de deux trous pour les yeux. Il est assis en tailleur dans sa chambre. Ses parents sont assis sur le canapé en bas, en train de regarder leur feuilleton préféré à la télé, madame en mangeant de la glace dans un pot. Cass descend l'escalier, toujours déguisé en fantôme et sort discrètement dehors sans avoir été remarqué par ses parents. Dans la rue déserte de la banlieue résidentielle, il se dirige vers la maison des Trabelli où madame est en train de disputer son époux qui s'est lancé dans l'élevage de lapins angoras. Épisode 20 : dans une maison de banlieue avec un étage, Ice Cream Man est assis dans un fauteuil au pied u lit où se trouvent deux enfants dans une tenue semblable à la sienne avec noeud papillon et large casquette à visière. Il ouvre le livre pour enfant qu'il a sur les genoux et commence à lire l'histoire. Il est question d'une chambre pour enfant avec des illustrations en couleur, mais aussi en parallèle d'une fille qui fait chauffer une cuillère avec sur la table un bateau en modèle réduit dans une bouteille et une lettre de suicide.

L'horizon d'attente du lecteur est assez élevé : il sait qu'il va découvrir 4 histoires indépendantes complètes relevant du genre Horreur, impliquant d'une manière directe ou de façon incidente ce vendeur de glaces, et que chaque histoire sera racontée d'une manière différente. Il se lance dans ce cinquième recueil de cette anthologie à nulle autre pareille : en effet chaque épisode est réalisé par la même équipe créatrice depuis le début, scénariste comme dessinateur, c'est-à-dire un format inhabituel. Prince & Morazzo n'ont rien changé et chaque épisode met en oeuvre un mode narratif particulier différent à chaque fois : un comics de superhéros pour le 17, une histoire tout en retours en arrière pour le suivant, un étrange manuel d'instruction pour celui d'après et des histories pour enfants sous forme de texte avec des illustrations pour la dernière. Il ne s'agit pas simplement du ton de la narration qui est différent, mais aussi de la forme visuelle. Cela commence avec la couverture du numéro 17 qui est une parodie de celle d'Action Comics 1, paru en juin 1938 où Superman soulève une voiture. Ici, c'est Ice Cream Man qui soulève une camionnette de marchand de glaces. Ensuite le lecteur découvre la première page et elle reprend la structure du premier épisode de All Star Superman (2005-2008) de Grant Morrision & Frank Quitely, mais appliquée à Lois Lane, au lieu d'être appliquée à Superman : 4 cases de la largeur de la page, avec un cartouche contenant 2 mots par case. le lecteur va ainsi retrouver d'autres références visuelles déformées à l'univers de Superman.

Les auteurs apportent le même soin à concevoir une narration visuelle particulière pour les 3 autres numéros. L'histoire de George alterne des moments au présent montrés majoritairement dans des cases de la largeur de la page, et les souvenirs sont montrés dans des pages de 6 cases (3 bandes de 2 cases), alternant une case avec bordure et une sans, marquant bien ainsi la différence entre les deux époques, les couleurs du passé étant un petit peu pastel pour renforcer encore cette distinction. L'histoire suivante est racontée sous forme de cases un peu plus petites, à raison de 6 par page, chacune surmontée de la précision Étape 1, 2, 3… 20…, et d'une ou deux phrases précisant au personnage la manière dont il doit se comporter, avec occasionnellement u phylactère dans la case. La dernière montre Ice Cream Man faisant la lecture à deux enfants, et le numéro se transforme en facsimilé du livre : tout d'abord un récit où le texte incite l'enfant à retrouver un objet dans le dessin, puis un autre avec des illustrations épurées à l'encre. Les auteurs continuent d'explorer les possibilités de narration, avec succès, tout en restant dans un registre graphique identique (descriptif avec un bon niveau de détails).

L'horreur est également bien présente sous différentes formes. Ce tome se termine avec Ice Cream montrant sa réelle dentition pour une horreur visuelle qui fait froid dans le dos par sa précision et par le contraste qu'elle forme avec la normalité des pages précédentes, toutes en tension. le scénariste développe plusieurs formes d'horreur : quelques monstres en quantité très limitée, la maladie, la violence physique, la maltraitance potentielle d'enfants et bien réelle d'une épouse. Cette horreur ne prend pas une forme très graphique : les monstres ne sont ni purulents, ni insoutenables à regarder (pas d'horreur corporelle), le malade est allongé dans son lit dans un état normal pour une personne âgée en fin de vie, le petit garçon en habit de fantôme n'est pas agressé par un individu dérangé et sadique, Ice Cram Man ne torture pas physiquement les enfants, ne les mutile pas. le lecteur est saisi par une horreur plus viscérale, découlant directement des limites inhérentes à la nature humaine. Certes, Prince & Morazzo s'amusent bien avec le repas préparé par le superhéros pour Paige Parker (un nom en consonne répétée comme le l'De Lois Lane) : des petits animaux pelucheux dotés de parole déclarant que leur raison d'être est que leur chair soit dégustée par un être humain (un passage très perturbant).

En fait l'horreur de l'épisode 17 provient de la raison d'exister de ce superhéros, l'idée même de superhéros étant observée à partir du principe de sauveur, avec un effet dévastateur pour Paige Parker. Dans l'histoire suivante, l'horreur est poignante, mais l'image utilisée est plus littérale : George voit ses souvenirs disparaître un à un, sous l'effet de la maladie. le lecteur comprend bien de quelle maladie il peut s'agir. Derrière ce premier degré évident, se tiennent deux autres angoisses : celle pour les enfants de répéter les mêmes schémas de vie que leur père (non, pas être atteint par cette maladie, une autre problématique), et la perte d'identité qui découle de la perte des souvenirs. Il faut un peu de temps pour que le lecteur découvre ce qui ronge Cass : l'idée du suicide, pour des raisons très pragmatiques et quotidiennes qui le renvoient à sa vie banale. Enfin, le lecteur fait l'expérience terrifiante de l'autorité que les parents peuvent avoir sur leurs enfants, et sur la facilité avec laquelle une bonne intention peut se révéler traumatisante, ou un comportement à risque d'un parent peut lui aussi avoir des répercussions traumatisantes à l'échelle de toute la vie de son enfant.

Les tomes se suivent et se ressemblent : les auteurs prouvent épisode par épisode qu'ils sont capables de se renouveler à chaque fois. Chaque histoire est complète et intéressante pour elle-même dans cette forme d'anthologie très particulière. Chaque histoire croise le genre Horreur avec un autre, pour une bande dessinée remarquable, et une plongée dans le mal très concret de la vie humaine.
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