Le poison. L'on pourrait penser que cet instrument de la mort est désuet à l'heure des drones et des nanotechnologies pourtant force est de constater qu'il reste d'actualité.
Kirill Privalov propose un tour d'horizon, qu'il qualifie lui-même de "matière à réflexion", du poison et notamment de ses illustres victimes ou utilisateurs.
Le côté très positif de cet ouvrage est sa grande accessibilité. En effet, les pages et paragraphes défilent aussi vite que les siècles et les zones géographiques. Pas d'ennui, ni de passages trop techniques ou imbuvables.
L'auteur nous montre comment le poison s'est révélé d'une redoutable efficacité à travers les âges pour se débarrasser d'opposants trop gênants ou accélérer un décès trop long à intervenir.
Pour autant, je reste quand même un peu sur ma faim. En effet, si la bibliographie est plutôt fournie j'aurais aimé que l'auteur nous démontre davantage comment il parvenait à la conclusion d'un empoisonnement, surtout quand ses théories vont à l'encontre des idées communément admises comme avec
Marc Aurèle ou Alexandre 1er.
On retrouve ce côté trop "rapide" dans d'autres cas comme par d'exemple, celui de Lucrèce Borgia qui, selon l'auteur, aurait été une empoisonneuse aux relations incestueuses avec son père et ses frères. Ces histoires, propagées par les opposants à la famille Borgia, ont été globalement remises en cause comme autant de diffamations par les historiens.
Au final, si j'ai aimé la passion de l'auteur pour son sujet, j'aurais aimé peut-être quelque chose de plus fouillé, de plus démontré.
Ps : Je ne peux refermer cette chronique sans évoquer la beauté du livre : choix de la couverture, de la police de caractère, le rabat intérieur... Les éditions
Macha Publishing apporte un soin tout particulier à leurs ouvrages ce qui est toujours très appréciable.