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EAN : 9782330018115
171 pages
Actes Sud (29/03/2013)
3.72/5   16 notes
Résumé :
Rachel vient de porter atteinte à ses jours. Ainsi se retrouve-t-elle dans une clinique après avoir confié à sa mère les raisons de son geste. Une passion, un amour beaucoup trop grand pour un amant pervers, un homme à qui Rachel a tout offert jusqu’à sa capacité à supporter l’insupportable : le don d’elle-même à l’extrême.
Brisée par la violence subie auprès de cet homme, Rachel se reconstruit dans un lieu protégé. Pendant quatre mois et au-delà de toutes at... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici un premier roman qui ne laissera pas indifférent. Certains seront peut-être choqués par le thème puisqu'il s'agit du récit d'une jeune femme détruite par des relations sadomasochistes avec un homme pervers de 60 ans, ami de sa mère.
Tout a fait logiquement, le récit peut parfois déstabiliser mais sans violence ni malaise.
Après une tentative de suicide, Rachel/ Lucie est internée dans un hôpital psychiatrique. Elle écrit ses analyses, elle tente de redéfinir ses exigences auprès du psychiatre, spécialiste en thérapie cognito-comportementale, se confie à Lena, une douce infirmière.
Son discours est lucide et franc. Si les soignants la déculpabilisent, elle comprend sa part de responsabilité. Elle est à la fois Rachel, fille de Gabrielle et Lucie, celle qui voulait plaire à Maxence, cet artiste pervers qui la pousse au pire.
« Je ferai le pire devant toi et je serai pure à tes yeux. »
» Rachel, je crois qu'elle a voulu tuer la partie pourrie d'elle-même. »
» J'avais peut-être cherché un père en Maxence, mais j'avais aussi cherché un bourreau, quelqu'un qui me conduise à l'abattoir, et cela n'avait rien d'une mise en scène. »
Maxence prend aussi la parole en alternance de chapitre. Sa personnalité est beaucoup plus complexe. Il parle de son père atteint de la maladie d'Alzheimer puis victime d'un AVC. Certes, cette déchéance lui fait prendre conscience de son âge. L'étau se resserre autour de lui avec la haine que lui voue désormais son amie Gabrielle, mère de Rachel, et les reproches timides de sa femme, le rejet de sa fille. Et pourtant, il semble garder en lui cette confiance, cette assurance d'artiste qui lui fait croire qu'il a agi pour le bien de Rachel sans jamais la contraindre.
C'est un premier roman très fort, violent et sensible à la fois. Malgré ses failles, Lucie est une personne attachante qui tente de retrouver sa personnalité dans cette enveloppe corporelle salie, meurtrie, devenue vide.
Son passé l'a conduite à rechercher le mal pour se punir, se détruire.
« J'appelais la mort de toutes mes forces et j'ai fini par aller la chercher lorsque j'ai réalisé que je finissais toujours par ressortir des caves et des souterrains, meurtrie, épuisée mais vivante. »
Mais le soutien de ses proches, l'aide médicale et surtout l'écriture de son journal l'aideront à comprendre son comportement.
Nancy Huston soutient cette jeune auteur lilloise qui, effectivement s'approche du domaine de la grande auteure américaine. C'est une belle récompense amplement méritée pour Olivia Profizi
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Ce livre m'intriguait, mais je ne pensais pas l'apprécier autant. Je pensais surtout être mal à l'aise à la lecture de certains passages (je me connais, hein). Mais en réalité, l'auteur a su éviter cela. Les passages glauques sont évoqués, pour nous éclaircir sur les personnages, ce qu'ils sont en train de vivre. Mais pas de détails, pas d'appesantissement malsain (cette relation entre les protagonistes l'est suffisamment comme ça). J'ai trouvé vraiment très touchant le témoignage de Rachel, ce qu'elle endure au présent, comment elle en est venu à accepter la souffrance, son cheminement pour se relever, l'aide de sa mère, son amie... Par contre, j'ai essayé de faire des efforts : aucune empathie avec Maxence ne m'est venu.
Un excellent roman, étonnamment délicat.
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Si je vous dis qu'une jeune femme a tenté de mettre fin à ses jours, vous allez soupirer ( en marmonnant encore un livre pas gai). Si ensuite, je rajoute que Rachel était amoureuse d'un homme d'un soixante d'années Maxence qui l'a initié au sadomasochiste, l'a traitée comme une esclave sexuelle, il y a fort à parier que nous n'allez pas lire les lignes suivantes. Et vous auriez tort ! Alors interdiction formelle de ne pas lire jusqu'au bout ma chronique (je vous surveille... ).
Car malgré ces thèmes difficiles et risqués, Olivia Profizi évite de nombreux écueils et possède une écriture surprenante qui m'a ferrée. Vive, entraînante et qui bouscule les conventions littéraires. Rachel qui se faisait appelée Lucie par Maxence est internée en hôpital psychiatrique après sa tentative de suicide. Sa passion pour Maxence un homme pervers et manipulateur l'a amenée à devenir sa chose. L'hospitalisation est la dernière bouée de sauvetage pour l'aider à sortir du cercle vicieux et à se reconstruire. le psychiatre lui propose d'écrire un journal. Méfiante et sur ses gardes, Rachel s'y refuse avec une ironie mordante mais elle consigne ces journées à l'hôpital : les visites, les autres patients et son histoire. En alternance, Maxence prend la parole, semant le trouble dans notre esprit. Rachel était-elle victime ou consentante? Maxence artiste peintre raté ayant eu de grandes ambitions confiné à reproduire des copies de chefs-d'oeuvre. Maxence et Rachel deux personnalités qui se sont cherchés, deux êtres qui semblaient être dépendants d'un de l'autre. La muse inspiratrice devenue un objet malléable encaissant la violence. Durant quatre mois Rachel écrit, se prête au jeu de l'écriture thérapeutique pour mettre des mots sur cette relation et retrouver la liberté.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/07/olivia-profizi-les-exigences.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Ce petit livre est un condensé de souffrances ! Mais traitées avec une subtilité peu égalée en littérature.

Une jeune femme est à l'hôpital psychiatrique, elle a tenté de suicider suite à une relation avec un homme de soixante ans, pervers, et qui l'a poussée à l'extrême…

Victime ? Peut-être pas tant que ça. En tout cas, elle ne se décrit pas ainsi. Et pour mieux s'en sortir, elle prend sur elle toute la responsabilité de ses actes.

Lui, on entend sa voix, il ne regrette rien mais souffre aussi au travers de son père, malade d'Alzheimer…

Cette alternance entre les deux voix apporte au roman une puissance que la seule voix de la jeune femme n'aurait pas suffi à faire naître.

Ce roman est remarquable parce que jamais l'auteur ne plaint son personnage ou ne prend partie et ainsi chaque lecteur reçoit ce texte selon son propre parcours de vie, avec sa propre sensibilité. L'auteure laisse au lecteur une place énorme !


J'ai été chamboulée !
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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Sans faire de jeu de mots facile, ce livre a une écriture exigeante, l'implication du lecteur est directe, et on ne sort pas indifférent de cette lecture.
C'est un livre incisif, entre folie et retour sur terre, l'héroïne a les pieds sur terre quand elle parle de ses blessures, de ses viols à répétition, de la violence qu'elle a soi-disant cherchée, provoquée.
Elle parle des débordements du sadisme, de la frontière entre la violence intérieure et celle qu'on lui a infligée, physique et morale.
L'auteur sait, à petits touches distiller l'empathie et la compréhension, sait aussi se mettre dans la peau du tortionnaire que l'on écoute se confier; comme s'il était lui aussi une victime.
Ce qui est dit en 4ème de couverture: "ce livre dit aussi et surtout la force de l'art face à la souffrance"
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critiques presse (1)
Culturebox
23 avril 2013
Ce livre dit combien la violence peut être acceptée et non seulement subie. Il dit le mal fait aux femmes et le rôle du regard qui leur est porté dès l'enfance. Il dit la difficulté de lutter contre ces images d'elles-mêmes culpabilisantes et destructrices. Ce livre dit aussi et surtout la force de l'art face à la souffrance.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Jésus me troublait davantage, sa croix en particulier, ce bois massif, le poids qui fait craquer les vertèbres, l'élévation enfin de cet homme offert aux regards de tous, saignant et pleurant et heureux malgré tout. Cette idée me dégoûtait et me fascinait. Les tableaux , les vitraux représentaient toujours la même chose à mes yeux: un homme mourant, devant lequel d'autres hommes se prosternaient et pleuraient. J'aimais imaginer que ce pauvre Jésus avait eu droit à bien d'autres choses que des larmes : des baisers, des caresses de femmes, des étreintes (...)
Oui j'espérais pour lui qu'il avait connu l'extase avant de mourir. (p. 12)
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A mon réveil ce matin, j'ai compris que j'avais réellement jeté mon corps en pâture aux chiens.J'ai compris que le littérature et les mots de Maxence, la peinture, les studios-photos, les appartements luxueux, des dessous de grandes marques n'étaient que des cache-misères. J'avais peut-être cherché un père en Maxence, mais j'avais aussi cherché un bourreau, quelqu'un qui me conduise à l'abattoir, et cela n'avait rien d'une mise en scène.
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Maintenant Gabrielle repart et je respire son parfum sur mes mains. Ma pauvre petite maman. Nous ne savons pas comment nous dire les vraies choses. Nous ne faisons qu'imaginer ce que pense l'autre. (p. 47-48)
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J'imagine un enfant dans mon ventre puis sentir la vie se développer en lui. J'imagine l'accouchement, la sidération devant ce que l'on a réussi à faire : un être vivant, un vrai, sorti de soi, apte à voir, crier, entendre, sentir, manger, s'émouvoir. J'imagine ce qu'est donner la vie, et trente années plus tard, être le témoin impuissant de cette vie dont l'enfant devenu adulte ne veut plus.
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Mais, ma Léna chérie, ma douce infirmière, vous parlez de protection à quelqu'un qui a tenté de mettre fin à son existence, je ne sais plus comment on fait, si je l'ai su un jour. Nous sommes comme une petite communauté, malades, mélangés, collés les uns aux autres, on se regarde manger, on se regarde pleurer, on se regarde désespérer... (p.47)
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