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EAN : 978B00185U3VW
(30/11/-1)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Atrée et Thyeste, tragédie (par P. de Crébillon)Date de l'édition originale : 1765Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces Œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
De son vrai nom Prosper Jolyot de Crébillon, dit, plus tard, Crébillon père, ce dramaturge voulut apporter à la tragédie un nouveau souffle. Il ne souhaitait pas, comme beaucoup à cette époque, recopier les pièces de Racine. Si Atrée et Thyeste (1707) est l'oeuvre qui fit de lui un auteur connu et respecté, il en écrivit d'autres aussi remarquables les unes que les autres : Idoménée (1705), Électre (1708) ou encore Pyrrhus (1726). Il fut souvent opposé à Voltaire, celui-ci disant de lui "qu'il avait plus de génie que de littérature".

Atrée et Thyeste est un mélange de lieux communs à la tragédie : enlèvement, pouvoir, vengeance, mort... Érope, l'épouse d'Atrée est enlevée par son beau-frère, Thyeste. Enceinte de ce dernier, elle retombe sous la coupe d'Atrée qui la tue et élève l'enfant, Plisthène, comme s'il était son fils légitime. Il s'en servira pour se venger de son frère.

Il est vrai qu'en lisant cette pièce, je me suis interrogée sur le succès qu'elle a pu avoir et je rejoins Voltaire. Certes, elle est plutôt vive. Les vers sont bruts, le sang afflue et apporte une dimension plutôt effrayante. Ceci dit, je trouve que tout cela baigne dans un désordre sans nom. le manque de crédibilité, les nombreuses (trop nombreuses !) complications de l'intrigue font que l'on décroche assez vite. Bon, j'aurai essayé ! Tant pis, je retourne à mon Racine ! Non mais !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Une nouvelle découverte que je dois à l'émission de France Inter Quand les dieux rôdaient sur la terre qui m'a fait découvrir ce mythe de vengeance fraternelle et fratricide entre les enfants de Tantale, les deux frères, Atrée et Thyeste. J'ai d'abord lu la pièce antique de Sénèque, Thyeste, et j'ai découvert hier la version du XVIII ème siècle par Crébillon.
Et je préfère la pièce antique, en partie par ce que je lui reprochais, à savoir ses excès. Sénèque n'épargne rien de l'horreur, il nous montre la sanglante et macabre vengeance d'Atrée, qui découpe littéralement sur scène son neveu, le fils de son frère, pour lui servir à dîner. Thyeste mange donc sans le savoir le corps de son fils, mais tombant progressivement malade. Pendant ce temps, le soleil s'arrête – littéralement, une nouvelle fois, la nuit s'installe, les dieux eux-mêmes ne voulant pas assister à une telle cruauté.
Or, chez Crébillon, cet acte si atroce est édulcoré, comme pour respecter les règles de bienséance du théâtre classique. Ainsi, le fils n'est pas tué sur scène, et seul son sang est servi à son père. Crébillon rejette ainsi le sanglant, le gore même, hors de scène. Mais il rajoute un conflit de devoir, un dilemme qui pourrait évoquer Corneille, entre l'amour et le devoir : Plystène aime Théodamie, la fille de Thyeste, que son père Atrée lui demande de tuer. Cependant, cette intrigue secondaire complique l'action, Plystène oubliant d'ailleurs rapidement son amour en découvrant que sa maîtresse est en fait sa soeur... Crébillon n'est donc pas Corneille, l'aspect politique n'est que peu creusé, le conflit entre cités grecques n'est qu'un prétexte. Quant au style, Crébillon n'est pas Racine, ses vers ne sont pas de la poésie pure.
Oui, j'ai préféré la version antique...
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Célèbre en son temps, bien oublié maintenant, le nom de Crébillon étant surtout connu grâce au fils du dramaturge. Protégé par Mme de Pompadour, et censeur de police, Voltaire ferrailla beaucoup avec lui, ce qui lui permet à l'heure actuelle d'être de temps en temps cité, à défaut d'être lu.

« Atrée et Thyeste » (1707) est dans la présentation du volume de la Pléiade consacrée au théâtre français du XVIIIe siècle définie comme sa pièce « la plus caractéristique ». Sa définition de la tragédie était « une action funeste qui devait être présentée aux yeux des spectateurs sous des images intéressantes, qui doit les conduire à la pitié par la terreur ».

L'histoire de l'Atrée et de Thyeste est certes propre à provoquer la terreur. Dans la mythologie grecque, suite aux violents différents entre les deux frères, Atrée finit, pour se venger à offrir à Thyeste ses propres enfants en guise de repas. Puis montre leurs têtes au père repu, avant de le chasser. Par la suite, Atrée va encore essayer de provoquer le meurtre de Thyeste, par Egisthe (plus connu pour être l'amant de Clytemnestre et le meurtrier d'Agamemnon) mais celui-ci est en réalité le fils de Thyeste, que ce dernier a conçu en violant sa propre fille, et une reconnaissance intervient avant que le meurtre ne soit consommé.

Crébillon concentre ces deux aspects du mythe en un. Atrée élève un fils de Thyeste, Plisthène comme le sien, en essayant de le former pour tuer son véritable père, Thyeste. Mais la voix du sang parle, et Plisthène malgré ses promesses, ne veut pas tuer Thyeste, d'autant plus qu'il nourrit un grand amour pour une de ses filles (et donc sa soeur, même s'il ignore ce lien de parenté). Atrée finit par le tuer en tentant de faire boire son sang à Thyeste.

Le mythe du repas cannibale est donc bien atténué dans la pièce, rendu plus présentable pour le spectateur. Une histoire d'amour conventionnelle agrémente le récit et permet d'avoir un personnage féminin sur scène.

Je n'ai pas trouvé tout cela bien palpitant, les personnages restent peu approfondis, et les vers sont très conventionnels, respectant certes les lois du genre, mais sans véritable originalité ni inspiration. J'ai du mal à imaginer cela sur une scène. C'est une curiosité, qui permet de voir à quel sorte de théâtre s'intéressaient les spectateurs de l'époque.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
ATRÉE

Enfin ce jour heureux, ce jour tant souhaité
Ranime dans mon coeur l'espoir et la fierté.
Athènes, trop longtemps l'asile de Thyeste,
Éprouvera bientôt le sort le plus funeste ;
Mon fils, prêt à servir un si juste transport,
Va porter dans ses murs et la flamme et la mort.



EURYSTHÈNE

Ainsi, loin d'épargner l'infortuné Thyeste,
Vous détruisez encor l'asile qui lui reste.
Ah ! Seigneur, si le sang qui vous unit tous deux
N'est plus qu'un titre vain pour ce roi malheureux
Songez que rien ne peut mieux remplir votre envie
Que le barbare soin de prolonger sa vie :
Accablé des malheurs qu'il éprouve aujourd'hui,
Le laisser vivre encor, c'est se venger de lui.


ATRÉE

Que je l'épargne, moi ! Lassé de le poursuivre,
Pour me venger de lui, que je le laisse vivre !
Ah ! Quels que soient les maux que Thyeste ait soufferts,
Il n'aura contre moi d'asile qu'aux enfers :
Mon implacable coeur l'y poursuivrait encore,
S'il pouvait s'y venger d'un traître que j'abhorre :
Après l'indigne affront que m'a fait son amour
Je serai sans honneur tant qu'il verra le jour.
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