Cet ouvrage offre au lecteur une vue d'ensemble sur une époque que l'on voit souvent à travers un prisme qui nous la rend belle et attractive.
Le qualificatif de "Belle Epoque" n'a été donné à cette période qu'en 1940.
Depuis lors, on la voit comme une période de référence en matière de prospérité et de bonheur, notamment par la fait qu'elle a pris fin avec le premier conflit industriel que connut le monde et qui fut un véritable suicide des peuples européens.
Cette étude complète sur la Belle Epoque, qui balaie tous les domaines qui marquèrent ce temps, nous permet de disposer d'une vue plus complète et plus exacte de ce que fut la période qui s'étend de 1890 au début de la première guerre mondiale.
A travers tous les sujets abordés (société, économie, religion, colonialisme…), on découvre que cette époque n'était pas si belle qu'on la décrit, en tout cas pour beaucoup de personnes qui l'ont vécue.
Les clivages sociaux étaient bien plus marqués qu'ils ne le sont aujourd'hui, la pauvreté était omniprésente, la classe moyenne n'existait pas, les enfants travaillaient, la mortalité infantile était en baisse, mais demeurait importante, la violence était présente.
Même si cette période reste fascinante vue depuis le XXIème Siècle, on la voit de manière plus objective.
Il 'en demeure pas moins que de belles choses se sont déroulées durant ces années. On reste rêveurs devant les vues de l'exposition universelle de 1900, devant les vues de Paris, devant les progrès techniques, les avancées de la médecine.
Ce livre nous montre surtout que c'était une autre époque et qu'il serait difficile pour nous de la vivre.
En tout cas, un ouvrage intéressant et à la portée de tous pour en apprendre davantage sur cette époque révolue.
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Bon livre qui nous décrit de façon assez complète 'les gens' du début du vingtième siècle et leurs parcours ans une époque de grands changements (et aussi de progrès), mais beaucoup moins rose (à nos yeux en tous cas) que ce que ne veut bien le laisser penser son nom.
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L’enquête à laquelle procède en 1899 la Commission de l’enseignement de la Chambre abonde sur ce point en témoignages éloquents de recteurs et de chefs d’établissement. Le dreyfusisme de certains professeurs passe mal. L’accueil de boursiers choque certains parents soucieux des bonnes manières. Le principal de Pontarlier signale par exemple qu’il est de mode et de bon ton dans la bourgeoisie « de mettre ses fils dans les écoles libres ; on croit se donner ainsi un cachet d’aristocratie et des apparences de fortune. On a l’air de reprocher à nos établissements secondaires de s’être trop démocratisés. » À Vienne, aucune famille de la bonne bourgeoisie, médecins, avocats, avoués, notaires, officiers, gros industriels, ne confie plus son fils au collège. Le recteur de Caen va même jusqu’à écrire que le secondaire « ne se recrute plus que parmi les fils des plus humbles fonctionnaires, des petits artisans, des petits commerçants et des ouvriers ».
Ces propos excessifs soulignent l’enjeu : l’enseignement secondaire se définissait comme celui de l’élite et il entendait le rester. Or voici que les collèges privés, déjà très efficaces pour mener au baccalauréat, se mettaient à préparer, eux aussi, aux grandes écoles : le quart environ des candidats reçus à Polytechnique et à Saint-Cyr, 25 sur 60 à Navale, sortaient de chez les pères. Cette concurrence s’accentuait du fait qu’elle portait sur de très faibles effectifs ; les chiffres du secondaire cités plus haut ne doivent pas faire illusion : pour un gros tiers, ils sont gonflés par les élèves des classes élémentaires ou « petites classes », de la onzième à la septième. La cohorte qui suit la scolarité secondaire est très mince : en 1898, 3 % des enfants nés onze ans plus tôt seulement entraient en sixième, et à peine plus, 3,4 %, en 1910. Et les promotions annuelles de bacheliers n’avaient rien à voir avec celles d’aujourd’hui : elles augmentent à la Belle Époque, mais à un niveau très faible : 5 700 lauréats en 1900, 7 700 en 1913. Si le secondaire était bien le creuset où se formaient les élites, celles-ci constituaient un happy few.
Les matins - A l?occasion des cérémonies au Panthéon du 27 mai .Pascal Ory Professeur d?histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il enseigne aussi à Sciences Po Paris et à l'Ina Auteur notamment avec Antoine Prost de : Jean Zay, 1904-1944 (Taillandier) Catherine Zay Fille ainée de Jean Zay Libraire Hélène Zay Fille cadette de Jean Zay Présidente du Centre d?étude et de recherche sur les camps d?internement du Loiret (CERCIL) - Musée Mémorial des enfants du Vel d?Hiv d?Orléans Olivier Mongin Sociologue Directeur de la rédaction de la revue Esprit Revue qui consacre son numéro du moi de mai à : La République et ses héros Il signe un article sur Germaine Tillion
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